Palestine - Solidarité

 

Retour :  Sommaire Naqab  -  Accueil Analyses Ressources

DOSSIER 
Destructions dans le Naqab (Neguev)


 

En Palestine occupée, 
la Galilée et le Naqab menacés par la judaïsation

 
Un nouveau plan vient d'être dévoilé visant l'épuration ethnique dans deux régions de la Palestine historique, où s'est installé l'Etat sioniste, la Galilée et le Naqab.
Ce plan fait suite à celui de Pérès qui a déclaré, au lendemain de l'adoption du désengagement de la bande de Gaza, que les bénéfices de ce désengagement seraient dans le renforcement de la colonisation juive dans ces deux régions où les Palestiniens sont encore majoritaires.
C'est le ministère de l'intégration des immigrés (des colons sionistes) qui propose ce nouveau plan, "le renforcement de la colonisation juive dans la Galilée et dans le Naqab, au cours de l'année 2006".
Selon ce plan, le ministère et l'Autorité de ce qui s'intitule "développement de la Galilée et du Naqab" visent à installer 2000 nouveaux colons dans ces deux régions, et à élargir le plan pour intéger des milliers de colons dans les prochaines années. Les deux pouvoirs ont décidé de coordonner leurs efforts.
Le site électronique walla a annoncé qu'une réunion de l'administration de l'Autorité "pour le développement" et de la direction du ministère a eu lieu récemment pour mettre en commun les efforts en vue de diriger les colons nouveaux arrivés vers ces régions palestiniennes, en fondant une institution pour leur trouver du travail et permettre aux nouveaux colons de choisir leurs fonctions avant même leur arrivée. Il s'agit également de convaincre les Israéliens ayant quitté Israël d'y retourner pour coloniser ces deux régions.
Il faut rappeler que tous les plans de "développement de la Galilée et du Naqab" visent à installer des colons sur des terres expropriées et dans les villages non reconnus, où vivent plus de 50.000 Palestiniens. Ceux-là seront tout simplement "écartés", ce qui veut dire expulsés de leurs terres.
 
 
Naba agency for communication
 
Mobilisation dans le Naqab du conseil régional des villages non-reconnus
 
Depuis l'annonce du plan de transfert de la population des villages non-reconnus pour la remplacer par les colons sionistes, nouvellement ou anciennement arrivés dans l'Etat sioniste, les Palestiniens du Naqab se mobilisent et se rassemblent, d'abord pour expliquer la signification du plan à l'ensemble de la population, ensuite pour préparer des plans de résistance à toute tentative de transfert.
C'est ainsi que le samedi 4 février, un congrès s'est tenu dans le village de Houra, à l'appel du conseil régional des villages non-reconnus, sous l'intitulé
"le Naqab entre le développement et l'expulsion".
Hussayn Rafay'a, président du conseil régional, a déclaré que le plan du "conseil de la sécurité nationale" n'est pas un plan pour rendre service aux Arabes du Naqab, comme ils le prétendent, mais pour vider la terre des Arabes. Le plan propose des compensations minimes, très minces, pour cette terre, mais l'expulsion prévue sera menée par la force.
"Le plan nous a comparés aux colons de la bande de Gaza, il veut nous rassembler tous dans les villages reconnus, afin que notre terre soit donnée aux colons juifs. Ce que nous réclamons, c'est la reconnaissance de nos villages, de tous nos villages. Dans le plan proposé, ils disent qu'il y a seulement 40.000 habitants dans les villages non reconnus, parce qu'ils ne comptent pas les habitants inscrits dans les villages reconnus mais qui vivent dans les villages non reconnus. Il y a actuellement 85.000 Arabes dans les villages non reconnus du Naqab. Le danger se rapproche, les mois prochains seront très durs, pour nous, surtout au cours des mois de juillet et août. Nous devons être prêts à affronter notre transfert. Notre unité renforcera notre lutte, et nos luttes pourront faire échouer tous les plans."
 
L'avocat Murad Sane' a expliqué dans son intervention intitulée "la loi israélienne et la confiscation des terres arabes", que les tribunaux en Israël ne sont pas favorables aux Arabes, et tous ceux qui s'adressent aux tribunaux perdent, c'est pour cela, "je conseille à tous de ne pas vous rendre aux tribunaux israéliens quand il s'agit de vos terres, car les tribunaux nous considèrent comme des "envahisseurs". Nous n'avons pas les documents nécessaires pour eux, car nos parents avaient réglé l'appropriation de la terre sans passer par les organismes officiels.
De plus, concernant nos maisons, nous sommes soumis à une loi qui n'est ni morale ni juste, comment peut-on détruire les maisons des gens sans qu'il leur soit trouvé une alternative ? Quand les gens se dirigent vers les tribunaux pour essayer de stopper les démolitions des maisons, ils perdent, car les tribunaux ont décidé que ces terres sont à l'Etat et non à l'individu qui porte plainte, et de plus, les maisons sont détruites en application du plan Sharon qui lui a consacré un budget énorme. Ce budget a servi à former une patrouille pour les destructions, à financer les tribunaux et les juges qui vont décréter à propos de nos terres et de nos maisons, et à financer des avocats qui vont porter plainte contre nous. Tous ceux qui ont été accusés par ces plaintes et qui ont assisté aux séances des tribunaux se sont vus condamnés par l'expropriation de leur terre. Que nous assistions ou pas, dans tous les cas, ils prendront cette décision.
Il ya environ 150 plaintes de prêtes, le tribunal a présenté une centaine, et il a émis 10 jugements sur le fait que l'Etat est propriétaire de cette terre. La superficie qui a été expropriée de la sorte est de 25.000 dunums.
C'est l'Agence juive qui a réclamé notre expulsion de notre terre, pour que les Juifs puissent venir la coloniser. Il est inquiétant de voir que nous n'avons plus que 2% de la terre que nous possédions dans le Naqab, alors que nous représentons 25% de la population de cette région. Et les menaces contre nous concernent les 2% que nous possédons."
 
Sheikh Sayah Abu Mdayghem, qui lutte depuis longtemps pour garder sa terre et sa famille dans la village Araqib, au sud de Rahat, a salué les participants, et a demandé l'unité de tous pour la défense de la terre. Il a affirmé : "Le Naqab a besoin de tous, avec tout le respect que nous portons pour nos frères du Nord, nous les appelons à poursuivre la lutte avec nous. Nous n'avons plus que très peu de nos terres, et la terre est notre identité, que nous devons préserver. Je demande à tous de cultiver la terre et d'en profiter. Notre problème avec l'Etat est un problème politique et non juridique. Il y a une carte aérienne du Naqab au temps du mandat britannique, qui montre exactement toutes les terres et les villages que nous avions. Je voudrais mettre en garde ceux qui acceptent les propositions de l'Etat d'avoir une autre terre à la place de la leur, ces nouvelles terres ne seront pas enregistrées en leur nom. L'Etat doit se comporter avec nous en tant que citoyens, nous ne sommes pas un Etat, nous avons été occupés, et nous n'avons pas occupé".
 
Un appel fut lancé par la congrès pour faire du 25 février prochain une journée de solidarité avec le Naqab, contre les plans d'expropriation des terres et de destructions des maisons.
 
Cet appel a été immédiatement relayé par l'Union des associations civiles arabes, Ittijah, à Haïfa, qui a lancé un appel à tous les Palestiniens de 48 à participer à cette journée nationale.
La journée du Naqab - Une journée pour la défense de la patrie
Par notre volonté et notre ténacité, nous défendrons cette présence
 
Aucune cause n'est plus grave ni prioritaire, pour nos masses, que la présence arabe dans le Naqab. Il n'y a pas plus important aujourd'hui que la défense de cette présence, sa protection et faire face à la guerre d'usure officielle qui s'accentue de jour en jour. Nous ne parlons pas de possibilités mais de plans tout prêts, approvués et qui sont en train d'être exécutés.
Notre présence dans le Naqab est aujourd'hui remise en cause avec force et sérieux par le programme de l'appareil sécuritaire et politique israélien, non pas pour arranger les choses mais pour expulser et déraciner la population. Cette question est soulevée par les plus hautes instances de l'Etat, à commencer par l'appareil sécuritaire, le bureau du premier ministre, le ministère du "développement" du Naqab et de la Galilée, le congrès de Herzelia et le conseil de la sécurité nationale. Actuellement, la question est mise entre les mains des groupes populaires racistes israéliens, qui se sont exprimés récemment par les tournées des membres du parti de l'union nationale, qui se sont mis à provoquer notre peuple dans le Naqab, pour précipiter la destruction de leurs maisons et leur expulsion. C'est la signification de leur campagne organisée le dimanche 5 février dernier, contre nos villages dans le Naqab, et la campagne similaire que tentent d'organiser des groupes fascistes israéliens contre le village de Sakhnine en Galilée.
La présence arabe dans le Naqab est perçue par Israël comme un défi stratégique à Israël et au projet sioniste, car pour le régime israélien et la politique démographique ethniciste, le Naqab est un lien démographique et géographique reliant la Cisjordanie à la bande de Gaza (la vallée d'al-Khalil). les plans visant à arracher cette présence sont prêts, il s'agit de poursuivre l'épuration ethnique commencée dans les années 70 et 80, qui ne sont que la continuation de ce qui fut exécuté en 1948 et au cours du gouvernement militaire.
 
Le plan d'épuration ethnique dans le Naqab complète celui de l'échange de population qu'Israël veut imposer entre les villes et villages du Triangle d'une part et les blocs de colonies d'autre part, et rejoint la campagne israélienne officielle dans les instances internationales marchandant la reconnaissance renouvelée, au niveau international, arabe, régional et palestinien, de l'Etat d'Israël en tant qu'Etat juif, ce qui signifie pour nous, peuple de ce pays, l'expulsion, la confiscation, le vol de la terre, le déni de notre présence et de notre relation au pays.
 
Nous appelons toutes les institutions de notre peuple et affirmons que la protection de notre présence arabe dans le Naqab n'est pas seulement une responsabilité des habitants du Naqab, seuls, mais notre responsabilité à nous tous en tant que masses et peuple, et un devoir de toutes les forces éclairées dans la société israélienne. Il ne s'agit pas d'une affaire israélienne interne, et nous ferons en sorte de mobiliser le soutien le plus vaste dans la communauté internationale, populaire et officielle.
Nous affirmons que la confrontation à la politique de l'expulsion et du déracinement, que notre propre protection dépend de notre volonté, elles dépendent de notre position unifiée en tant que peuple luttant pour la défense de son existence dans son propre pays.
Nous appelons les institutions de notre peuple, les mouvements politiques, les partis, associations, institutions de la société civile ainsi que les autorités régionales et les conseils populaires représentatifs, de nous regrouper tous pour la défense de notre existence arabe dans le Naqab. Nous affirmons que la lutte pour la défense du Naqab et notre présence ne peut demeurer saisonnière. Nous avons besoin d'une lutte de longue haleine, une coordination et une coopération entre toutes les institutions de notre peuple.
Ittijah et le conseil régional des villages non-reconnus appelent les associations arabes à une large participation à la journée nationale de solidarité avec le Naqab, par des manifestations, des plantations d'oliviers ou la tournée dans les villages arabes du Naqab.
 
 
Traduit par Centre d'Information sur la Résistance en Palestine

Source : Cirepal

Avertissement
Palestine - Solidarité a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient.
L' auteur du site travaille à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui lui seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas Palestine - Solidarité ne saurait être tenue responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont elle n'a pas la gestion, Palestine - Solidarité n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.

 

Retour  Sommaire Naqab  -  Ressources  -  Sommaire dossiers  -  Accueil