Palestine - Solidarité

 

 


 
Le combat des villages non reconnus en Israël
Mouhammad Abu Daoof
 
 

" Ces reconnaissances nous donnent un espoir, notre combat a été payant, il n’a pas été gaspillé. Aujourd’hui et plus que jamais, nous devons intensifier notre lutte car nous avons une grande tâche qui reste à accomplir." 

Nous nous engageons à poursuivre notre combat pour la reconnaissance de chacun des villages non reconnus

20 mars 2006

Cela fait maintenant 10 ans que le gouvernement israélien a reconnu, pour la première fois, le premier des villages non reconnus. A la fin de l’année 1994, la reconnaissance officielle de ces villages a commencé et depuis lors, les villages suivants ont été reconnus : Ein Hod, Alkhawalid, Domedeh, Alkamaneh, Alaryan, Alheseniyeh, Ras Enabea, Alhmereh et Arab Enaeem. Tous ces villages sont situés dans le nord du pays, sauf Alaryan qui se trouve en Wade Aara, dans le nord de Mothalath.

Dans le Néguev, les villages qui ont été reconnus sont : Qasr Elsir (Alhawasha), Um Matnan (Abu Qrentat), Beer Hadaj, Kohleh, Um Btain, Alatrash, Atarabeen (Umrah), Adreejat, Alforaa, Abu Talol et Asayid. Cependant, il y a de nombreux autres villages dont les gens sont toujours en attente de reconnaissance, ce qui signifie tout d’abord la garantie de leur propriété sur leur terre compte tenu de la politique de confiscation et d’expropriation qui est mise en œuvre sans retenue.

Ces reconnaissances nous donnent un espoir, notre combat a été payant, il n’a pas été gaspillé. Aujourd’hui et plus que jamais, nous devons intensifier notre lutte car nous avons une grande tâche qui reste à accomplir. Nous n’exagérons pas si nous disons qu’il existe une conspiration planifiée pour entraver la reconnaissance de beaucoup de villages qui sont en attente. A côté de l’intention nuisible de confisquer les terres des Arabes, s’est ajoutée la volonté de résoudre le problème des colons qui ont quitté Gaza. Le problème de l’installation des colons va être réglé par plus de terres confisquées aux Arabes en Galilée et au Néguev.

En plus de nos efforts pour arriver à la reconnaissance et pour assurer les services essentiels aux personnes afin d’alléger leur souffrance quotidienne, nous avons, toujours aujourd’hui, un important travail à réaliser avec les villages qui ont été reconnus. Il est nécessaire d’assurer la planification des cartes structurelles pour les villages où cela est nécessaire. Il est impossible de se rendre compte que toutes les cartes actuelles des villages ne sont pas à jour.

Par exemple, la carte structurelle de Eln Hod, elle a été planifiée par le gouvernement pour qu’il soit presque impossible pour le village de se développer et de grandir. En outre, les cartes d’Arab Enaeem et d’Alhseneh, en fait les cartes de tous les villages qui ont été reconnus, ne répondent pas aux besoins et aux demandes des villageois. Cette situation ressemble plutôt à une bombe à retardement, si elle n’est pas solutionnée rapidement, les conséquences vont être désastreuses.

Nous devons faire face à des obstacles qui gênent l’approbation de ces cartes comme c’est arrivé dans le village d’Alkamana où le secteur Eljalsa n’a pas été intégré au village dès le début, et en conséquence, les villageois ont dû chercher un moyen pour faire rectifier par la Haute Cour. Nous devons aussi surveiller les modifications qui s’effectuent à Alhesenya où les institutions ne répondent pas aux demandes des gens.

Une autre question importante et sensiblement dangereuse qu’il faut suivre est celle des constructions sur la terre appartenant au Bureau de la terre israélienne, où les gens sont forcés de construire deux unités de logement sur un demi acre* de terre alors que les habitants des colonies voisines ont droit de vivre sur une terre spacieuse.

L’autre problème est le fait que la plupart des villages qui ont été reconnus sont situés dans un secteur dépendant des Conseils régionaux juifs qui exigent que nous payions les mêmes impôts bien que nous soyons au plus bas dans la hiérarchie économique du pays avec le chômage qui augmente, alors que les citoyens de ces colonies sont au niveau le plus élevé de la hiérarchie économique et reçoivent en plus des subventions et de l’aide du gouvernement.

Ces questions et quelques autres nous posent de grands défis, cependant cela ne nous découragera pas pour poursuivre notre travail et nous nous engageons à continuer notre combat pour parvenir à la reconnaissance de chacun des villages non reconnus.

Mouhammad Abu Daoof


 Source : CCIPPP
 http://www.protection-palestine.org/article.php3?id_article=2784


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