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RPL France

L'escalade sur le plan politique détruit l'entente spirituelle folklorique de Baabda
Tayyar.org


Michel Sleiman

25 juin 2008

Sleiman intervient dans la formation du gouvernement et Siniora fait monter les exigences.

Le sommet spirituel qui s’est tenu hier à Baabda, le discours d’ouverture du président, la déclaration commune de ce sommet dans sa dimension folklorique, et le déjeuner qui l’a suivi, ont clairement révélé trois vérités :

Premièrement : Le climat d’entente qui régnait lors du sommet qui a réuni 15 personnalités religieuses n’a pas dépassé les murs du palais présidentiel malgré que la déclaration commune de ce sommet appelle à rejeter la violence, à soutenir le nouveau mandat et à former un gouvernement au plus vite …

Deuxièmement : Il faudrait plus qu’un sommet spirituel pour réduire l’écart important entre les aspirations spirituelles déclarées et la réalité politique condamnée par l’absence de confiance entre le parti du 14 mars et l’opposition.

Et troisièmement : Le président de la république a pris conscience de la nécessité de son intervention dans la formation du nouveau cabinet qui se complique et de sa participation à lever les obstacles par ce qui a été qualifié de « tentative bâtisseuse » pour sortir de cette crise qui corrompt l’image du nouveau mandat et rappelle celle des derniers jours du mandat du président Lahoud.

Le paysage politique qui a accompagné ce sommet s’est caractérisé par une montée de l’obstination de la majorité qui a porté un coup au climat d’entente et de modération souhaité, et notamment à l’issue des incidents sécuritaires graves auxquels a assisté le pays les dernières en date étant les affrontements violents entre Kabbe et Jabal Mohsen dans la capitale du Nord. La majorité a refusé toutes les propositions faites pour résoudre la situation. Elle a ainsi rejeté la proposition faite par le chef du Bloc du Changement et de la Réforme consistant à attribuer le ministère des Affaires Etrangères à un maronite que désignerait le général Aoun et le ministère de l’intérieur à un chiite que choisira le président de la république et a insisté pour que ce dernier choisisse un sunnite pour le ministère de l’intérieur et un chiite du 14 mars pour les Finances. Elle a également refusé que le général Aoun nomme un chiite pour les Affaires Etrangères, a refusé de lui donner un portefeuille souverainiste, et n’a pas donné son accord à lui attribuer le ministère des télécoms, ce qui montre que le premier ministre désigné n’est pas prêt à négocier les deux ministères des Télécoms et de la Justice sous prétexte qu’ils sont directement concernés par l’enquête internationale sur la mort de Hariri. La première détenant des informations sur les communications qui ont précédé l’attentat et celles qui l’ont suivi et la deuxième pour sa relation avec la justice et les tribunaux concernés par l’enquête. Il faudrait pourtant rappeler que toutes les informations et documents détenus par ces deux ministères sont entre les mains de la Commission d’Enquête Internationale et que l’opposition ne s’oppose pas au Tribunal International et encore moins le Général Aoun qui était le premier à le demander.

Le Président du parlement, Nabih Berry a qualifié ce climat créé par la majorité de « situation qui n’encourage pas et ne rassure pas» tandis que Siniora parle de « petite tempête » ignorant que les tempêtes sécuritaires qui ont secoué Beyrouth, la Bekaa, Kabbe et Jabal Mohsen sont le résultat de l’escalade sur le plan politique et du confessionnalisme que le sommet a tenté de résoudre. Ceci confirme les doutes de certains observateurs qui pensent que le parti du 14 mars a voulu faire d’une pierre deux coups : rejeter ce qui a été fait lors du sommet et couper la route au Président de la République qui veut intervenir dans la formation du gouvernement. Dans ce contexte, les paroles de Nabih Berry sont très représentatives de la situation : « l’argent récolté lors du sommet de Vienne ne suffit pas pour reconstruire ce qui a été détruit à Tripoli pendant que se tenait ce sommet ».

Le processus de formation du gouvernement ressemble à un champ de mines. La majorité tient à garder des ministères souverainistes à des fins électorales sous prétexte qu’ils sont concernés par l’Enquête Internationale sur laquelle les libanais n’ont pourtant plus aucun pouvoir ou possibilité de nuisance. Tout ceci vise à embarrasser le général Aoun et l’opposition en leur donnant les restes et les qataris ne semblent pas prêts d’intervenir.

Quant aux « Idées bâtisseuses » précédemment évoquées, elles dépendent de deux choses : la première étant la capacité et l’efficacité du président de la république à lever les obstacles qui bloquent la formation du gouvernement avant que l’image de son mandat ne soit entièrement ternie, et la deuxième étant la volonté du parti du 14 mars à soutenir le mandat et à se plier à la déclaration du sommet spirituel sachant que les déclarations d’intentions de ce parti sont contradictoires avec leurs agissements.

Le président de la république : Appelle à construire les capacités de l’Etat pour que règne la loi

Siniora : Je ne me limiterai pas à un délai et je reste le candidat de la majorité

Minbar el Wehda : Que le premier ministre désigné se retire s’il est incapable de former un gouvernement

Ayoub Hmayyed : Le conflit itinérant ne supporterait aucun délai

Hussein El Hajj Hassan : Siniora accuse gratuitement et la majorité devrait éviter le conflit

Ibrahim Kanaan : A demandé aux « forces libanaises » de prendre une position concernant de la loi électorale

Nagib Mikati : Nous craignons que le mandat ne s’use trop tôt. La situation précaire dans le Nord est aggravée par le retard dans la formation du gouvernement

Le président Karami : A appelé le Mufti Kabbani à suivre l’exemple du Mufti Chaar

Boutros Harb : Le sort du pays est relié à la formation du gouvernement

© 2006 RPL
Publié le 28 juin 2008 avec l'aimable autorisation du RPL



Source : RPL
http://www.rplfrance.org/...


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