« L’affirmation qu’Israël aurait reconnu le droit à
l’autodétermination du peuple Palestinien est un énorme
mensonge pour couvrir l’expansion des colonies en Cisjordanie,
l’annexion de Jérusalem et le vol de la majeure partie de la
terre palestinienne »
Le Hamas a ridiculisé le plan israélo-américain
pour « isoler et déstabliser » le prochain
gouvernement palestinien qui devrait être dominé par le Hamas.
Le Hamas a dénoncé les projets américains contre le mouvement
de la résistance islamiste et contre le peuple Palestinien comme
« attendu et insidieux ».
Nayif Rabjub, porte-parole des députés élus au
sud de la Cisjordanie, a déclaré : « Nous ne sommes
pas surpris par ces efforts insidieux car l’état sioniste et
les Etats-Unis n’ont jamais réellement cessé d’essayer de
nous tourmenter et d’exercer des pressions pour que nous
capitulions devant Israël et abandonnions nos droits ».
Rajub, un des frères de Jibril Rajub l’ancien
homme fort de l’Autorité Palestinienne (AP), a affirmé que le
Hamas était en train de réussir à trouver « une aide
financière alternative » en provenance de sources
musulmanes et arabes.
« Si nous réussissonsà réformer nos
politiques financières et administratives, nous serons alors
capables d’économiser beaucoup d’argent, et cela nous aidera
à obtenir un début d’indépendance par rapport au chantage américain ».
Rajub a également déclaré qu’Israël aurait
des comptes à rendre au reste du monde s’il choisissait de
faire avorter la démocratie palestinienne en emprisonnant les députés
nouvellement élus au parlement.
« S’ils nous arrêtent et contrecarrent
l’ébauche de démocratie que nous avons, ce sera un message très
clair à la communauté internationale qu’Israël est anti-démocratique
et est un occupant vraiment criminel. »
Le rapport publié par le New york
Times
Le New York Times daté du
mardi 14 février a rapporté que les Etats-Unis et Israël étaient
en train d’étudier les moyens d’isoler et de déstabiliser le
Hamas au cas où il manifeste des réticences à désarmer,
reconnaître Israël ainsi que les accords préalablement passés
par l’AP.
Selon l’article en question, le but de cette
campagne serait de faire échouer la nouvelle majorité du Hamas
et de faire en sorte que le président palestinien Mahmoud Abbas
convoque de nouvelles élections.
Un officiel du service des affaires étrangères
de l’AP a cependant déclaré à al-Jazeera.net que « tous
les Palestiniens, et non pas seulement le Hamas, rejettent toute
tentative de saboter la démocratie palestinienne ».
Abd Allah Abd Allah, du service des affaires étangères,
a ajouté : “Nous rejettons fermement cette interférence
immorale dans les affaires intérieures palestiniennes. Le Hamas
est un mouvement démocratique et est parvenu au pouvoir par le
biais d’élections libres et démocratiques. Le monde doit lui
donner sa chance. »
Il relevait aussi que le Hamas évoluait
progressivement vers « le consensus national palestinien »,
ajoutant que le fossé entre le Fatah et le Hamas tendait à
diminuer.
« Je dois rappeler que non seulement le
Hamas mais le Fatah également exigent un retrait inconditionnel
israélien des territoires occupés en 1967. »
Le Hamas a toujours dit qu’il ne reconnaîtrait
pas Israël sans conditions.
Point de vue modéré
Certains des dirigeants plus modérés du Hamas,
tel Ismail Haniya et Aziz Duwaik, ont argumenté sur le fait qu’Israël
devra définir ses frontières avant que le Hamas n’envisage
l’éventualité de reconnaître l’état sioniste.
Aziz Duwaik lors d’une interview avec al-Jazeera.net
la semaine passée avait déclaré : « Quel Israël
veulent-ils que nous reconnaissions ? Celui qui annexe la
Cisjordanie, celui qui annexe le Golan, celui qui annexe Jérusalem-est,
Israël du Nil jusqu’à l’Euphrate ? Qu’Israël définisse
ses frontières et alors nous discuterons reconnaissance mutuelle. »
Pour sa part, Israël dit vouloir construire une
coalition internationale contre « l’administration du
Hamas en train de se mettre en place ».
Mark regev, porte-parole israélien des affaires
étrangères a annoncé que : « Les Etats-Unis, Israël,
l’Australie et le Japon, comme beaucoup d’autres pays,
n’aurons pas de contact avec le Hamas jusqu’à ce que celui-ci
reconnaisse à Israël le droit d’exister et abandonne la
terreur. »
Il a refusé de confirmer ou de contester le
rapport publié par le New York Times, mais il
a déclaré aussi qu’Israël ne négocierait pas avec un
gouvernement dominé par le Hamas « comme entité terroriste ».
« Je pense que la période à venir va être
difficile pour tout le monde et sera problématique. Nous ne
pouvons tout simplement pas accepter le Hamas tel qu’il est
aujourd’hui. »
Regev décrit comme « un non-sens »
l’argument du Hamas selon lequel qu’il est injuste et
illogique de demander au mouvement islamique de reconnaître Israël
sans une reconnaissance réciproque de la Palestine.
« Israël reconnait le droit à l’autodétermination
du peuple Palestinien et nous négocierons nos frontières définitives ».
Nayif Rajub a tourné en ridicule les remarques de
Regev, les qualifiant de « faux fuyants » et de
« décevantes ».
« S’ils imaginent nous manipuler de la même
façon qu’ils l’ont fait avec l’AP, ils se trompent. Nous ne
donnerons pas à Israël une reconnaissance sans conditions. Israël
doit reconnaître la Palestine. Israël n’a jusqu’à
maintenant pas reconnu la Palestine. »
« L’affirmation qu’Israël aurait
reconnu le droit à l’autodétermination du peuple Palestinien
est un énorme mensonge pour couvrir l’expansion des colonies en
Cisjordanie, l’annexion de Jérusalem et le vol de la majeure
partie de la terre palestinienne. Tout ceci est très décevant,
et nous n’allons pas l’accepter », a-t-il ajouté.
Khalid Amayreh