Demande d’adhésion de la « Palestine » à
l’ONU
Le Comité national palestinien
réitère sa position sur « septembre »
Mardi 23 août 2011
Au cœur du débat
sur les initiatives diplomatiques
palestiniennes pour obtenir l’adhésion
de la « Palestine » à l’ONU, de
nombreuses questions légitimes sur la
stratégie et la tactique se posent parmi
les personnes de conscience qui
soutiennent la liberté, la justice et
l’égalité pour le peuple palestinien.
Comme pour la lutte contre
l’Apartheid en Afrique du Sud, les
groupes solidaires de la Palestine
et les militants sont convaincus
comme nous que seules des formes
concertées, efficaces et soutenues
de solidarité, particulièrement sous
la forme du boycott, des
désinvestissements et des sanctions
(BDS), peuvent forcer Israël à
rendre compte de ses obligations
selon le droit international et
mener à la plénitude des droits des
Palestiniens.
Le Comité national palestinien du
BDS (BNC), la plus vaste coalition
de la société civile palestinienne,
renouvelle et explique plus en
détail ci-dessous les principes
majeurs qui ont sous-tendu sa
position sur cette question,
exprimée dans notre déclaration du
1er juin 2011.
(1)
Autodétermination
Le droit inaliénable le plus
fondamental du peuple de Palestine
est le droit à l’autodétermination.
La fin de l’occupation est un des
piliers de l’exercice de ce droit.
Le droit à l’autodétermination, qui
dans le cas des Palestiniens, est
représenté par l’Organisation de
Libération de la Palestine (OLP),
est habituellement défini comme le
droit de « tous les
peuples à… déterminer librement,
sans interférence extérieure, son
statut politique et la poursuite de
son développement économique, social
et culturel ». [1]
C’est un droit détenu par
tous les
Palestiniens, indépendamment de leur
localisation présente, en
vertu du droit international et des
principes de la souveraineté
populaire et de la démocratie. Tous
les Palestiniens, y compris les
réfugiés du shatat
(exil) et les citoyens palestiniens
d’Israël ont le droit de participer
à et d’être représentés par – à
l’ONU et ailleurs – une OLP
démocratique déterminant le statut
politique et poursuivant le
développement culturel, économique
et social du peuple palestinien tout
entier.
Au minimum, l’exercice du droit à
l’autodétermination de tous les
Palestiniens implique :
1.- De terminer l’occupation
israélienne et la colonisation de
toutes les terres arabes occupées en
1967 ;
2.- D’honorer le droit des citoyens
palestiniens d’Israël à la pleine
égalité abolissant le système
israélien légal et institué de
discrimination raciale (conforme à
la définition de l’apartheid par
l’ONU) ; et
3.- De respecter et de réaliser le
droit, avalisé par l’ONU, des
Palestiniens réfugiés à rentrer chez
eux et sur les terres d’où ils ont
été expulsés.
(2) OLP
Jusqu’à ce que le peuple palestinien
exerce ses droits à
l’autodétermination, l’OLP reste le
seul représentant légitime
représentant tous les Palestiniens à
l’ONU et dans les autres forums
internationaux, régionaux et
multinationaux. Aucune alternative
ne sera acceptée par la grande
majorité du peuple palestinien.
(3) Complicité
et responsabilité
Les États qui ont reconnu le droit
des Palestiniens à un État sont
encore plus obligés à mettre fin à
leur complicité dans le maintien,
l’escamotage ou même le renforcement
du régime israélien d’occupation, de
colonialisme et d’apartheid contre
le peuple palestinien. Les États qui
attribuent la reconnaissance de la
souveraineté palestinienne et qui
continuent leurs affaires comme
d’habitude avec Israël sont plus
qu’hypocrites ; ils trahissent leurs
propres obligations légales et
politiques à mettre fin aux
violations graves et persistantes
par Israël du droit international et
des droits des Palestiniens.
Voir ci-dessous des extraits d’une
déclaration de juin 2011 du BNC, le
Comité national du BDS, plus vaste
coalition de la société civile
palestinienne [sur le site de
BDS-France ])
Avant et après
septembre : la lutte pour les droits
palestiniens doit s’intensifier.
Septembre marquera le 20e
anniversaire du début du « processus
de paix » israélo-palestinien,
largement admis comme un échec
total, d’après tous les critères
objectifs. Ce processus factice a
servi de camouflage à une intense
colonisation israélienne des terres
palestiniennes, au déni permanent
des droits élémentaires
palestiniens, et au nettoyage
ethnique graduel des Palestiniens,
tout en donnant simultanément une
fausse impression de construction de
paix. Dans ce contexte, le BNC se
réjouit de la reconnaissance, par
une grande majorité des États du
monde, du fait que le droit
palestinien à la souveraineté et à
la libération de l’occupation
israélienne lui est dû depuis
longtemps et ne devrait plus rester
otage d’une « diplomatie »
des USA fanatiquement partiale dans
sa défense de l’expansionnisme
israélien. Mais la reconnaissance
d’une souveraineté palestinienne est
clairement insuffisante en soi pour
conduire à la fin réelle de
l’occupation et du régime colonial
d’Israël. Elle ne terminera pas non
plus les décennies de système de
discrimination raciale légalisé
d’Israël qui correspond à la
définition de l’apartheid par l’ONU,
ni ne permettra aux millions de
réfugiés palestiniens de revenir
dans leurs foyers d’origine d’où ils
ont été violemment déracinés et
exilés.
Une reconnaissance diplomatique doit
conduire à la protection du droit
inaliénable à l’autodétermination du
peuple palestinien tout entier,
représenté par une OLP démocratisée
et ouverte non seulement aux
représentants des Palestiniens sous
occupation, mais aussi aux exilés –
la majorité du peuple palestinien –
et aux citoyens discriminés
d’Israël. Pour être plus qu’un
symbole, cette reconnaissance doit
être le prélude de sanctions
efficaces et durables contre Israël,
pour conduire à une pleine
conformité avec ses obligations
selon le droit international. Comme
l’ont montré la lutte pour abolir
l’Apartheid en Afrique du Sud et les
luttes actuelles pour la liberté et
la justice dans la région arabe, les
gouvernements du monde ne se
retournent pas contre un régime
d’oppression manifestement illégal
et immoral sur de simples
considérations éthiques ; les
intérêts économiques et la dynamique
des pouvoirs dominants pèsent bien
plus lourd dans leurs
considérations. En vérité, le
discours militant et belliciste du
premier ministre israélien Benjamin
Netanyahou devant le congrès US,
couplé à la dernière soumission
humiliante du président USA Barak
Obama aux volontés israéliennes,
montre sans doute possible que
quiconque s’accroche à l’espoir que
Washington est capable ou veut
contribuer à la construction d’une
paix juste dans notre région vit
dans l’illusion.
La leçon clé apprise de l’Afrique du
Sud, c’est que, pour que les
gouvernements du monde mettent fin à
leur complicité avec les violations
graves et persistantes des droits
humains et de la loi internationale
par Israël, il doivent y être
obligés par une pression massive,
bien organisée, de mouvements
sociaux de base et d’autres
composantes de la société civile.
Dans ce contexte, le BDS a fait la
preuve d’être la stratégie la plus
puissante et prometteuse de la
solidarité internationale avec le
peuple palestinien dans notre lutte
pour l’autodétermination, la
liberté, la justice et l’égalité.
Au vu de cela, le BNC, inspiré par
la volonté et le pouvoir du peuple
qui a fait naître le printemps
arabe, appelle les personnes de
conscience et les groupes de
solidarité internationale à avancer
dans la construction d’un mouvement
BDS de masse aux États-Unis et
ailleurs, dans les pays les plus
puissants du monde, avant et après
septembre. Seul un tel mouvement de
masse peut garantir qu’une
quelconque reconnaissance
diplomatique de la souveraineté
palestinienne émanant en septembre à
l’ONU fera progresser les droits du
peuple palestinien et fera monter le
prix de l’occupation, du
colonialisme de l’apartheid d’Israël
en l’isolant encore plus avec les
complices de ses crimes. Un fort
mouvement de solidarité qui peut
obliger les représentants élus,
particulièrement aux USA, à être
responsables devant le peuple, par
opposition à un lobby sioniste
servant le programme des intérêts
coloniaux des militaristes d’Israël,
qui entrent en conflit direct avec
les intérêts des peuples américains
et autres, c’est le seul espoir pour
une paix complète et durable basée
sur la justice.
Comité national
palestinien du BDS Le 8
août 2011.
Traduit par
JPB-CCIPPP (23.08.2011).
Texte original en
anglais (08.08.2011) :
http://www.bdsmovement.net/2011/bnc-reiterates-its-position-on-september-7794
Comme en témoigne
l’article publié le 20 août 2011 par
M. Dominique Vidal sur le site de
l’AFPS sous le titre « Prendre
ses responsabilités », la
position prise par M. Vidal et
l’AFPS va explicitement à l’encontre
de la position exprimée ci-dessus
par la société civile palestinienne.
Dominique Vidal et l’AFPS ne
répondent pas aux demandes du
mouvement national palestinien. Leur
camp est celui de l’Autorité
palestinienne, le camp de ceux qui
collaborent avec Israël pour
liquider les revendications de la
résistance. – Silvia Cattori
[1]
« Déclaration
relative aux principes du droit
international touchant les relations
amicales et la coopération entre les
États conformément à la Charte des
Nations Unies »
(24 oct. 1970)
Les interviews et analyses de Silvia
Cattori
Le
dossier BDS
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