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Sans Ariel Sharon, 
le processus de paix risque d'être en panne
9 janvier 2006


Revue de presse

PROCHE-ORIENT - Sans Ariel Sharon, le processus de paix risque d'être en panne

La probable disparition du paysage politique du Premier ministre israélien ouvre une ère d'incertitudes périlleuses, tant pour Israël que pour le processus de paix avec les Palestiniens, estime la presse internationale.


Le mur de séparation entre Israël et les Territoires palestiniens près de Ramallah - AFP

"Il est difficile pour un dirigeant national de partir à un moment idéal, mais la grave hémorragie cérébrale dont fut victime Ariel Sharon la semaine dernière ne pouvait pas tomber à un pire moment, pour Israël comme pour la région. Le soldat devenu homme politique a suscité des
passions violentes, positives ou négatives, à l'égard de son parcours mouvementé. Mais son absence risque de laisser un vide qui s'avère encore plus dangereux qu'on ne le prédisait", note The Independent.

Le journal londonien de gauche ne cache pas son scepticisme et souligne la complexité de la situation actuelle dans la région. "Au nord d'Israël, la sécurité s'est détériorée au Liban et la position du président Bachar El-Assad en Syrie semble bancale. Les Etats-Unis, lourdement engagés en Irak, sont dans l'impasse avec la Syrie et l'Iran.
Et, à présent, celui dont le ralliement tardif au processus de paix a semblé, contre toute attente, offrir l'espoir d'une paix définitive au Proche-Orient n'est pas prêt de revenir sur la scène politique. Il est tragique qu'il n'ait pas pu nous indiquer jusqu'où il était prêt à aller pour obtenir un accord. Mais ce serait plus tragique si son départ marquait la fin de la quête d'une paix dans la région."

Pour The Christian Science Monitor, "son absence imprévue du centre de l'échiquier politique proche-oriental inaugure une nouvelle ère dans laquelle les grandes personnalités volontaires, soutenues par une base politique large, ne dominent plus la scène israélo-palestinienne". Une ère ouverte, en 2004, par la mort du président palestinien Yasser Arafat.

Reste qu'"un processus de paix entamé par une personne n'en est pas vraiment un et, en conséquence, a peu de chances d'aboutir. Cela nécessite la participation des deux parties – et, maintenant plus que jamais, un engagement des Etats-Unis – en vue de négocier un accord, quel que soit le prochain leader en Israël", conclut le journal de Boston.

Pour Ha'Aretz, quotidien de gauche israélien, Sharon n'a pas légué un héritage à partir duquel on peut construire de solides fondations.
"Sharon laisse derrière lui non seulement un vide dans la direction politique en Israël, mais aussi un vide idéologique et stratégique." Cela s'explique par l'insaisissable trajectoire politique d'un homme "dont le cerveau était le lieu le plus curieux du monde". Les interrogations sont multiples. "Personne ne sait vers où se dirigeait l'homme qui était censé gouverner Israël à la tête d'un parti
représentant une nouvelle voie. Comment voyait-il la place d'Israël dans la région et dans ses relations avec le monde arabe, pas dans vingt, cinquante ou cent ans, mais dans les une à deux années à venir ? Que voulait-il dire quand il parlait d'un 'Etat palestinien' ? Est-ce que ses propos sur l''occupation' traduisent un véritable intérêt pour la détresse d'une autre nation ? Est-ce que le retrait de la bande de Gaza signifiait le début d'un processus de traçage de frontières ou seulement une ruse pour se débarrasser d'un million et demi de Palestiniens à peu de frais ?"

L'Histoire se répète, constate The Economist. "Pour la seconde fois dans l'histoire moderne d'Israël, un dirigeant dur et populaire qui a pris conscience de la nécessité d'un compromis avec les Palestiniens est fauché à mi-parcours", note l'hebdomadaire britannique en référence à
l'assassinat de Yitzhak Rabin, en 1995. Avec la disparition de Sharon, "l'ironie veut que le superfaucon de l'arche israélien paraisse comme l'homme le mieux placé pour obtenir un compromis. Mais cela n'en reste pas moins vrai. Sans Sharon, l'espoir s'assombrira encore une fois."

Côté américain, "sans Sharon, le projet de Bush au Moyen-Orient devient incertain", titre le Los Angeles Times. En effet, le président américain, George W. Bush, s'était aligné sur l'approche unilatérale adoptée par Sharon plutôt que de soutenir, comme il le prétendait officiellement, la "feuille de route" pour mettre sur les rails un processus de paix parrainé par la communauté internationale. "Pour Bush, le départ de Sharon de la scène politique est une perte personnelle."
Même The Wall Street Journal, qui attribue au président Bush un certain succès dans sa politique proche-orientale, s'inquiète de l'après-Sharon : "Alors que l'ordre régional au Moyen-Orient est bouleversé à la suite des interventions et pressions américaines, nul ne sait de quoi sera fait l'avenir. D'une ère un peu plus démocratique ou d'une ère encore plus chaotique, exposée aux dangers que créent les vides politiques."

Philippe Randrianarimanana


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