NOUVELOBS.COM | 10.01.06 | 04:50
http://permanent.nouvelobs.com/societe/20060110.OBS1490.html
Les commentaires de la presse, mardi 10 janvier, concernant l'évolution
de l'état de santé d'Ariel Sharon et de ses conséquences
politiques.
LIBERATION
Gérard Dupuy
"Arafat a été pris au piège d'une confrontation qui était
aussi une autodestruction et Abbas n'a pas su, après lui, résister
au torrent. En ne lui laissant que juste assez d'air pour ne pas s'étouffer
tout à fait, Sharon ne l'a pas vraiment aidé. Les élections
palestiniennes, longtemps repoussées, devaient être une étape
dans la normalisation de la Palestine, avec un accès au plein
exercice étatique à l'horizon. Ce scrutin tiendra difficilement
les espérances placées en lui.
L'héritage contradictoire de Sharon, c'est aussi cela, et son
successeur devra en lever les hypothèques pour avancer".
LE MONDE
"Depuis sa nouvelle hospitalisation (de M.Ariel Sharon, ndlr),
et sans qu'on puisse connaître le degré de coordination entre l'hôpital
et l'entourage du Premier ministre, les médecins donnent
quotidiennement des informations sur sa santé (...).
Nul ne peut imaginer une telle liberté et une telle franchise sur
la santé d'un dirigeant de l'Etat en France. On se souvient de
l'opacité pratiquée lors de l'hospitalisation, à l'automne 2004,
de Yasser Arafat dans un hôpital militaire français, ou plus récemment
du manque total d'informations sur la santé du président algérien
Bouteflika. Israel, qui pourrait se trouver des raisons de faire de
la santé de M. Sharon un "secret-défense", donne ici une
belle leçon de démocratie".
LA LIBERTE DE L'EST
Gérard Noel
"Il est difficile d'apprécier l'aptitude des dauphins actuels
à gérer un dossier plus que jamais brûlant, puisque, de part et
d'autre, des élections se profilent, qui donneront d'utiles
indications sur la capacité d'Ehud Olmert et de Mahmoud Abbas à résister
à leurs adversaires politiques respectifs.
Le premier s'apprête à subir les assauts du Likoud de Netanyaou,
hostile à tout compromis et favorable à un passage en force. (...)
De son côté, Abbas apparaît très fragilisé face aux intégristes
du Hamas, décidés à jouer une double carte, celle des urnes et
celle de la rue. (...) Olmert et Abbas n'ont pas d'autre issue que
de jouer franc-jeu l'un envers l'autre et d'unir leurs efforts pour
écarter les extrémistes dont le fonds de commerce s'épanouit
autour du diptyque: agression-répression".
|