M. Ahmad Qorei , le premier ministre de l'Autorité
palestinienne, n'a pas eu la main heureuse en déclarant aux
journalistes qu'il priait Dieu pour le rétablissement d'Ariel
Sharon, le premier ministre israélien, de sa crise médicale,
et nous pouvons dire la même chose à propos de dr. Sa'eb
Urayqat, le ministre des négociations (où sont-elles ?)
qui a exprimé sa crainte pour le processus de paix, et les répercussions
négatives au cas où il disparaîtrait de la scène politique
israélienne.
Ce genre de déclarations politiques manquent de maturité, et
une lecture avisée de la carte politique confirme une
impression faussée en Occident, qui parle de Sharon comme un
homme de paix, ou qu'il est le seul Israélien capale de pousser
en avant le processus de négociations, qui conduirait, en fin
de compte, à l'établissement de l'Etat palestinien recherché.
Il semble que les enfants affamés des camps palestiniens de la
ville de Khan Younes, dans la bande de Gaza, furent plus sincères
en exprimant leurs sentiments et les sentiments de la majorité
écrasante des Arabes et des Musulmans lorsqu'ils ont distribué
des gâteaux, se réjouissant de l'évanouissement de Sharon et
de sa mort politique, à cause de l'attaque cervicale qui l'a
touché.
Les responsables israéliens, et à leur tête Sharon, n'ont pas
du tout prié pour le rétablissement du président palestinien
Yasser Arafat, lorsque ce dernier était alité, malade, luttant
contre les effets des poisons qu'ils ont introduits dans son
corps, car ils voyaient en lui une entrave à la voie de la
paix, qu'ils devaient supprimer le plus tôt possible, et par
n'importe quel moyen.
Il est probable que le comportement des enfants des gâteaux ne
soit pas civilisé, pour beaucoup d'Arabes et de Palestiniens
occidentalités, mais à quoi s'attendent-ils de gens qui ont
perdu leurs pères, leurs frères, leurs maisons, leurs
cartables et leurs cahiers dans des massacres commis par
Sharon, dans ses raids et bulldozers, ses invasions et ses
assassinats qui ont marqué son histoire militaire et politique
tout au long de soixante ans ?
Sharon a trompé les Israéliens lorsqu'il leur a donné le
sentiment mensonger de la sécurité, et il a trompé les
responsables américains et européens lorsqu'il leur a donné
l'illusion qu'il s'est transformé d'un ours fracassant en un
lapin paisible, allant consacrer les années suivantes à
appliquer la feuille de route, leur jetant à la face la
grandeur du retrait formel de la bande de Gaza.
Les Israéliens étaient plus en sécurité avant qu'il ne
vienne au pouvoir, et la renommée de leur Etat moins mauvaise.
Il est arrivé au pouvoir après sa visite de malheur à l'espanade
de la mosquée sainte, cette visite qui a fait exploser
l'Intifada, qui a multiplié les opérations de la résistance,
qui a occasionné la mort de plus de 1000 Israéliens et a détruit
le tourisme et l'économie.
Sharon a donné l'illusion aux Israéliens qu'il peut les protéger
par la construction d'un mur raciste de séparation, par le
retrait de Gaza pour maintenir la judaïté de leur Etat et la
pureté de leur race, qu'il fera d'eux une majorité face à
l'avancée démographique palestinienne. Il a été prouvé
qu'un milliard et demi dépensé pour ce mur sont partis en
vain, car il n'a pas pu interdire à ceux qui recherchent le
martyre, en se ceinturant d'explosifs, d'arriver à al-Khudayra
ni à Natanya, ni aux fusées de pleuvoir sur les villes et les
colonies israéliennes, situées au nord de la bande de Gaza,
qui tombent sur leurs cibles avec toute la précision voulue.
Sharon a occupé de nouveau la Cisjordanie pour empêcher les opérations
de la résistance, mais ces opérations se sont multpliées, il
a encerclé Yasser Arafat avant de l'assassiner par le poison,
car il représente, pour lui, une entrave à la paix, et pour
rechercher un partenaire modéré, il a détruit l'Autorité, déchiré
son parti au pouvoir, a transformé la Cisjordanie et la bande
de Gaza en une scène d'anarchie et d'instabilité sécuritaire,
un lieu pour les bandes armées extrémistes qui refusent de se
plier aux lois de toute discipline.
Il est regrettable que les responsables occidentaux pleurent
Sharon, et souhaitent sa guérison, car il est pour eux celui
qui va sauver le processus de paix, comme si ceux qui devraient
être scientifiques, dans leurs analyses politiques, oublient
que cet individu a refusé tous les accords de paix arabo-israéliens,
à commencer par le premier camp David, et le second, et les
accords d'Oslo et n'a respecté aucune promesse aux Arabes.
Sharon est celui qui a élargi la colonie de Maale Adomim pour
étrangler al-Quds et l'isoler de la Cisjordanie, il a réinstallé
les colons évacués de Gaza dans les colonies de la
Cisjordanie, il a confisqué l'équivalent de 350 miles carrés
des terres d'al-Quds et ses alentours pour construire de
nouvelles colonies et élargir celles qui existent déjà, soit
le double de la superficie évacuée de la bande de Gaza.
La politique unilatérale de Sharon a suscité une anarchie
sanglante dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, elle a détruit
la crédibilité de Mahmoud Abbas aux yeux des Palestiniens,
lorsqu'il a violé les points de l'accalmie au sommet de Sharm
el-cheikh, il a poursuivi la colonisation, la politique des
assassinats des dirigeants du Jihad et des Brigades des martyrs
d'al-Aqsa, il a refusé de libérer les détenus et a installé
376 barrages militaires en Cisjordanie pour humilier les
Palestiniens et étrangler ce qui reste de leur économie.
La sortie de Sharon de la vie politique, qu'il soit mort ou
handicapé mentalement, peut être un acquis pour les Israéliens
plus que pour les Palestiniens, car l'homme leur a vendu un
poids mensonger de sécurité et de tranquillité, profitant de
leur point faible en tant que peuple souffrant d'un complexe de
peur et toujours à la recherche d'un général puissant qui
leur assure la protection.
Les Palestiniens ne verseront pas une seule larme sur Sharon, ni
sur tout autre responsable israélien, qui les a transformés
en champ d'expérience pour les armes de fabrication américaine
et israélienne, qui a tué des milliers d'entre eux, de tout âge
et tout genre. Lorsqu'ils distribuent les gâteaux, il ne faut
ni les blâmer ni les accuser d'arriération, comme certains
aiment à le faire. Si Sharon a fait, à d'autres peuples, ce
qu'il a fait aux Palestiniens, la réaction sera semblable sinon
encore plus extrême.
Traduit par Centre d'Information
sur la Résistance en Palestine