Palestine
Le programme naturel du peuple
palestinien
est le programme de la résistance
Ramadan Shallah
Samedi 25 février 2017
Discours de Ramadan Shallah, secrétaire général du « Mouvement du
Jihad Islamique en Palestine », au
congrès de soutien à l’intifada en
Palestine » (Téhéran, 21-22 février)
Traduction
Cirepal
"Au nom de Dieu, le
Clément, le Miséricordieux,
Prières et saluts
sur le messager de Dieu, sa famille et
ses compagnons…"
Après les
salutations adressées au peuple
palestinien, à la nation, et aux peuples
du monde, et les remerciements à la
république islamique en Iran, direction,
gouvernement, parlement et peuple, et à
tous les participants au congrès,
parlements et dirigeants, qui ont
répondu à l’appel « ensemble pour la
Palestine » pour affirmer de nouveau que
la Palestine ne peut disparaître de la
conscience arabe et islamique, quelles
que soient les circonstances.
Remerciements au dirigeant et guide de
la république islamique, sayyid Ali
Khamena’i, pour son discours et message
de valeur, qui affirme au peuple de
Palestine qu’il n’est pas seul dans ce
conflit, long et amer.
"Honorables frères
et sœurs,
En ce temps où l’on
parle beaucoup de l’oubli et la
négligence de la Palestine, pourquoi cet
oubli ? Est-ce à cause des circonstances
et des conflits qui se déroulent dans la
région ? Non. Depuis longtemps, de
larges couches de cette nation
considèrent que « Israël » est une
fatalité à laquelle on ne peut résister,
que son existence au sein de la nation
est éternelle, et que la Palestine est
une autre « Andalousie » ce qui veut
dire lui dire adieu. Est-ce que cette
position est juste ? D’où la question de
l’avenir de la Palestine et du conflit
sur la Palestine. Brièvement, nous
disons que ce conflit comporte de
nombreux facteurs, que nous résumons en
quatre : le premier est le facteur
propre à l’entité, la force de cette
entité, qui fait face au facteur propre
palestinien. Nous avons donc les deux
parties en conflit direct. Puis nous
avons le facteur arabe et islamique, et
le facteur international.
Concernant l’entité
israélienne, existe une impression
suggérant que « Israël » est une
superpuissance dans l’histoire de
l’humanité. Ce n’est pas vrai, nous en
parlons en toute connaissance de cause.
L’entité fait face à de nombreux
problèmes et à différents niveaux, mais
elle n’est pas au bord du gouffre. Le
facteur le plus grand de la force de
cette entité, aujourd’hui, est ce
qu’elle soutire de l’action
palestinienne officielle et des
effondrements de la situation arabe et
islamique. Dans le cadre d’une nouvelle
administration américaine et d’un
environnement international et régional
tel que nous le connaissons, il semble
que l’entité, avec la bénédiction
américaine, a fait son choix et a
enterré que ce qui s’appelle la solution
à deux Etats, à tout jamais. Il n’y a
plus de « solution à deux Etats » dans
l’agenda sioniste. La position sioniste
aujourd’hui est claire, elle consiste à
dire que toute la terre de Palestine est
aux juifs, que l’entité israélienne est
un Etat juif, et que les Palestiniens
n’ont aucun droit sur cette terre, qu’à
la mesure de la générosité juive.
Ensuite, le facteur
propre aux Palestiniens. Personne ne
peut ignorer aujourd’hui que la
situation palestinienne actuelle ne peut
satisfaire les amis ni faire craindre
l’ennemi. Cependant, nous ne sommes pas
dans une situation d’extrême faiblesse,
dépourvus de fortes cartes, comme
certains le pensent. Nous exposerons
brièvement la situation pour rassurer
les amis et inquiéter l’ennemi… Nous
avons un peuple grandiose, qui surpasse
par sa foi et sa volonté la tyrannie de
la puissance sioniste, sous toutes ses
formes. Un peuple qui a tracé, avec le
sang des martyrs, et les épopées
héroïques des prisonniers, des pages de
fierté et de dignité. Un peuple qui
n’est ni brisé, ni à genoux, qui
poursuit sa résilience, enraciné par les
millions sur la terre de la Palestine,
toute la Palestine. En moins d’une
décade, le nombre des Palestiniens
dépassera, en tout lieu, le nombre des
Juifs dans le monde. Quant à la
résistance, si nous commençons par le
sud, malgré le siège et les souffrances,
nous avons une résistance armée dans la
bande de Gaza assiégée, qui a tenu bon
pendant trois guerres, agressives et
destructrices, sans que l’ennemi
sioniste ne parvienne à la défaire ou à
l’extirper. Nous, toutes les forces de
la résistance, et dans le cadre de la
stratégie de la résistance et de la
libération, nous poursuivons les efforts
de la consolider et de développer ses
possibilités et ses armes, autant que
nous le pouvons, tout en réalisant la
différence entre ce que nous possédons
et ce que possède notre ennemi, mais par
la grâce et l’aide de Dieu, nous sommes
capables de stopper et de faire mal à
cet ennemi.
A cette occasion,
et dans le cadre des déclarations
menaçantes sur une possible guerre
sioniste contre la bande de Gaza ou le
Liban, nous appelons, en tant que
résistance palestinienne, à unifier les
fronts au cas où une agression sioniste
est lancée sur un des fronts, celui du
sud ou du nord de la Palestine.
Nous avons
également l’intifada al-Quds et sa
résistance héroïque, dirigée jusqu’à
présent par des initiatives
individuelles de jeunes, femmes ou
hommes, de la Palestine, dans al-Quds et
la Cisjordanie, qui prouvent encore une
fois, que ce peuple est toujours en
avance, par sa conscience et son
initiative, sur ses directions. Mais
cette intifada est assiégée, poursuivie,
réprimée, non seulement par
l’occupation, mais de l’intérieur de la
maison palestinienne, par le troisième
constituant, après le peuple et la
résistance, soit par l’Autorité
palestinienne. Nous avons une Autorité,
mais elle n’est pas nous. Elle est le
maillon le plus faible de l’ensemble
palestinien, car sa première fonction
consiste à protéger la sécurité
d’Israël, de par sa formation et
constitution. Protéger la sécurité
d’Israël, interdire et criminaliser
toute résistance palestinienne à
l’occupation. C’est pourquoi toutes les
pleurnicheries de l’Autorité
palestinienne sur la colonisation, le
vol et la judaïsation de la terre n’ont
aucune valeur. N’est-ce pas l’Autorité
qui protège la sécurité d’Israël, y
compris les colonies ? Comment
s’assemblent le refus de la colonisation
et la protection de sa sécurité et
l’interdiction de toute résistance armée
contre elle ? Comment allons-nous
affronter la colonisation par une
Autorité, de par les décisions de sa
formation, qui la garde et protège ?
Frères et sœurs !
L’illusion est tombée, le choix du
règlement et des négociations ont
inéluctablement échoué. Certes, le
programme minimum de l’OLP a échoué,
basé sur le principe de l’abandon de 80%
de la terre de Palestine, et voilà que
l’ennemi sioniste lève, face à
l’Autorité et à l’ensemble du peuple
palestinien, face à tous les Arabes et
musulmans, et au monde entier, la carte
rouge, qui est le programme maximum
sioniste, disant qu’il n’y a pas d’Etat
palestinien sur
aucune parcelle de la terre, et que la
Palestine, toute la Palestine, est un
Etat juif. C’est le programme de
l’ennemi. Rien ne permet de répondre à
cette invasion et ce programme sioniste
sinon la suppression du programme
minimum de l’OLP et le retour au
programme maximum palestinien, qui
affirme que la Palestine, toute la
Palestine, du fleuve à la mer, est une
terre arabe et islamique, et qu’elle
appartient au peuple palestinien. Et que
l’entité sioniste qui s’y est implanté
est une entité d’invasion, spoliatrice,
nulle et illégale, qu’il est nécessaire
d’affronter par toutes les formes de
résistance, et tous les moyens possibles
et disponibles. C’est le plafond qui
affirme le droit palestinien dans tout
son éclat. A part
cela, c’est continuer la perte,
l’égarement, la course après le mirage
et le labour de la mer.
Ce programme
maximum est le programme naturel, qui
pose la question de la Palestine dans
son cadre naturel, historique, moral et
humain. Sur cette base, nous devons
reconstruire la conscience
palestinienne, le projet national
palestinien et le mouvement national
palestinien. C’est ce que nous avions
affirmé au mois d’octobre dernier, en
proposant ce qui est connu par
l’initiative en dix points du mouvement
du Jihad islamique en Palestine, où nous
avions appelé la présidence de
l’Autorité palestinienne à annoncer la
suppression des accords d’Oslo et le
retrait de la reconnaissance d’Israël,
ainsi que la reconsidération de la
résistance sur la base que nous sommes
toujours dans la phase de la lutte
nationale, car la Palestine entière est
toujours occupée. Si la direction de
l’Autorité s’est bouchée les oreilles
face à cet appel et persiste à
s’accaparer la décision nationale
palestinienne et à poursuivre la route
de la perdition, et de la liquidation de
la cause de la Palestine, et refuse
d’engager le dialogue et de rechercher
une alternative au choix de s’allier
avec l’ennemi, par la coordination
sécuritaire profanateur, et non sacré,
pour réprimer le peuple palestinien et
sa résistance, nous affirmons que cette
situation ne peut se poursuivre
indéfiniment. Le peuple palestinien,
avec toutes ses forces et ses
constituants, y compris de larges
secteurs du mouvement militant de Fateh,
ne restera pas prisonnier de ce choix et
de cette voie qui nous a amené les
catastrophes et les désastres.
Je clos en parlant
de l’unité. Nous disons, nous sommes
avec l’unité, elle est la voie de la
libération et de la récupération des
droits. Mais, nous disons clairement et
franchement : sans s’être libéré des
accords d’Oslo et de ses conséquences,
il n’est pas possible d’en finir avec la
division ou de réaliser l’unité, pour
affronter tous les défis.
A propos de la
position arabe et officielle: tout ce
qui se passe actuellement dans notre
nation ne peut supprimer en aucun cas la
dimension arabe et islamique de la
question de la Palestine. Tenter
d’inventer un ennemi autre que l’ennemi
irréductible et historique de la nation
ne réussira pas, même si cela peut
prendre du temps. Quant au facteur
international, nous savons tous qui a
implanté Israël. C’est pourquoi nous
disons et répétons que nous faisons
confiance à nos propres forces, à la
résilience de notre peuple et à
l’assistance de notre nation, qui n’a
pas cessé. L’avenir de la Palestine sera
la victoire et le retour, par la grâce
et volonté de Dieu, de la Palestine à
son peuple et le retour de cette patrie
confisquée et arrachée, à son peuple,
pour que les cloches des églises sonnent
dans al-Quds, et que soit levé l’adhan,
l’appel à la prière, celui que veulent
interdire des lois de l’entité, dans la
mosquée d’al-Aqsa, et que l’entende le
monde entier.
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