Texte intégral du
discours du Président Bachar al-Assad Maison de
l'Opéra de Damas - Dimanche 06/01/13
Mes sœurs et mes frères,
Aujourd'hui, je vous regarde et je vois
les visages des fils et filles de ma
patrie emprunts de tristesse et de
douleur. Je vois les yeux des enfants de
la Syrie ne plus briller du rire radieux
de l’innocence. Je vois les mains des
plus âgés ne plus savoir que se lever
vers le ciel pour prier, et implorer
pour le salut de leurs enfants, petits
enfants et arrières petits enfants.
Nous sommes réunis ici, mais la
souffrance a envahi la terre syrienne
sans laisser place à la joie dans tous
ses coins et recoins. La tranquillité et
la sécurité ont disparu de ses rues et
ruelles… Nous sommes réunis ici, mais
des mères ont perdu leurs fils… les
meilleurs des fils ; des familles ont
perdu leur soutien ; des enfants sont
devenus orphelins ; des frères ont été
séparés, les uns tombés en martyrs,
d’autres déplacés, et d’autres portés
disparus.
Cette souffrance plane sur le pays tel
un nuage noir. En tenir compte est
noble, mais cela ne suffit pas à
compenser la perte d'êtres chers, à
ramener la stabilité et la sécurité, à
assurer le pain, l'eau, les carburants
et les médicaments à tous et à toutes.
Mais, de cette matrice de la douleur
doit naître l'espoir, et du fin fond de
cette souffrance doivent naître les
meilleures des solutions ; tout comme le
nuage qui cache la lumière du soleil
porte en lui la pureté de l’eau de pluie
qui fera germer l’espoir et la
générosité, une fois qu’il aura plu.
Ces sentiments et émotions réunissant
douleur, chagrin, défi, et détermination
sont une formidable énergie ! La Syrie
ne dépassera son épreuve qu’en
convertissant cette énergie en un
« mouvement national » général qui
sauvera le pays des griffes d’une
agression inouïe et sans précédent dans
l’Histoire de la région.
Ce « mouvement national » est le seul
baume qui puisse apaiser les blessures
profondes qui ont touché notre tissu
social et ont failli le déchiqueter. Il
est seul capable de maintenir la
géographie de la Syrie, de la rendre
plus forte politiquement et socialement,
et de la régénérer culturellement et
moralement. Cette responsabilité incombe
à chacun des citoyens. Chacun peut
offrir sa part selon ses moyens, même
s’il les considère faibles ou limités.
La patrie est pour tous et nous la
défendons tous, chacun comme il peut et
selon son propre potentiel. Car, l’idée
est défense, la situation est défense,
la reconstruction est défense, et la
sauvegarde des biens du peuple est
défense ! Défense… pour la bonne raison
que, devant cette agression de toutes
les composantes de la patrie, chaque
citoyen réfléchi sait pertinemment que
l’attentisme, le négativisme ou l’espoir
que quelqu’un d’autre puisse résoudre
les problèmes reviendraient à mener le
pays vers l'abîme… Ne pas participer à
la recherche des solutions, reviendrait
à faire reculer le pays non à le sortir
de ce qu’il endure.
Beaucoup sont tombés dans le piège tendu
pour faire croire que le conflit est à
situer entre le pouvoir et l'opposition,
autrement dit une lutte pour un
fauteuil, un poste, ou un pouvoir !
C’est pourquoi, ils se sont tenus à
distance et ont opté pour le silence et
la neutralité. Par conséquent,
aujourd’hui, il est du devoir de chacun
d’entre nous de rediriger les regards
vers la véritable boussole de la patrie…
Car le conflit, Mesdames et Messieurs,
est entre la patrie et ses ennemis,
entre le peuple et des criminels
assassins, entre le citoyen et ceux qui
volent son pain, son eau, ses sources de
chaleur… et le privent de la sécurité
dont il était si fier, pour répandre la
peur et la panique dans les esprits.
Ils ont tué les civils et les innocents,
pour éteindre la lumière et le
rayonnement de notre pays… Ils ont
assassiné le talent et l'intelligence,
pour semer l’ignorance dans nos esprits…
Ils ont saccagé les infrastructures
construites avec les deniers de notre
peuple, pour répandre la souffrance dans
nos vies… Ils ont privé les enfants de
leur écoles, pour détruite notre avenir
et répandre leur idiotie… Ils ont coupé
l'électricité, les voies de
communication et l'approvisionnement en
carburant, pour laisser les personnes
âgées et les enfants endurer le froid de
l'hiver, et ont ainsi prouvé leur
incontestable barbarie… Ils ont volé les
silos de grains, de blé, de farine, pour
que le citoyen meurt de faim et ne
puisse plus que rêver de son pain…
Est-ce là un conflit pour un poste ou un
pouvoir ? Ou bien est-ce une guerre
entre la patrie et ses ennemis ? Est-ce
une lutte pour le pouvoir ? Ou bien
est-ce pure vengeance contre le peuple
qui n’a pas accordé à ces terroristes
assassins le mot clé pour disloquer la
Syrie et partager sa société ? Ils sont
les ennemis du peuple, et les ennemis du
peuple sont les ennemis de Dieu, et les
ennemis de Dieu sont voués au feu de
l’Enfer le jour de la Résurrection !
Dans une première étape, ils ont imposé
leur prétendue révolution ! Mais le
peuple s’est révolté et a refusé de les
couver, malgré les flots d’argent
déversé, le déchainement des médias, et
l’intimidation par des armes encore
cachées. Constatant leur échec, ils sont
passés à la deuxième étape, et tombant
les masques de la révolution dite
« pacifique » ils ont brandi leur
arsenal qu’il était devenu inutile de
dissimuler… Ensuite, ils ont tenté
l’occupation de certaines villes qui
devaient leur servir pour se déchainer
comme des loups furieux sur d’autres
villes… Ils ont frappé sauvagement… Mais
plus ils frappaient, plus le peuple
conscient des enjeux résistait,
démontrant son mépris et leur fausseté…
C’est là qu’ils ont décidé de leur
vengeance, contre tous et sans
distinction, en usant du « Terrorisme »
partout où ils ont pu s’infiltrer !
Ils parlent de « Révolution », alors
qu’ils n’ont rien à voir avec les
révolutions, ni de près, ni de loin !
Une révolution a besoin de penseurs. La
révolution se construit sur une pensée.
Où est donc le penseur ? Qui a rencontré
un seul de leurs penseurs ? Les
révolutions ont besoin de dirigeants.
Qui sait quel est celui qui les dirige ?
Les révolutions supposent un savoir et
des idées, non de l'ignorance…Les révolutions supposent d’aller
de l’avant, non de revenir à des siècles
passés… Les révolutions supposent
d’éclairer la société toute entière, non
de lui couper l’électricité…
Habituellement, la révolution est faite
par le peuple, non par des individus
importés de l’étranger pour imposer leur
révolution au peuple… Elle est faite
pour le peuple, non contre ses intérêts.
Alors, de grâce, est-ce une révolution
et avons-nous à faire avec des
révolutionnaires ? Ou bien ne sont-ils
qu’une bande de criminels ?
Ceci pour la façade, alors qu’en arrière
plan œuvraient les « Takfiristes » par
déflagrations, assassinats de masse, et
soutien logistique des bandes armées au
premier plan. Il n’empêche qu’à chaque
fois que l’armée et le peuple, main dans
la main, les ont repoussés, ils ont
frôlé la dépression. Du coup, ils se
sont sentis obligés de se battre aux
premiers rangs et de tenir la barre d’un
vaisseau voguant à tout va, par le feu,
le sang, et la torture… C’est bien parce
que la pensée takfiriste est étrangère à
notre pays qu’ils ont dû importer de
l’étranger et les individus et leurs
idées… Et c’est là que l’équation s’est
inversée. D’une part, des takfiristes,
des terroristes, al-Qaïda, qui se
targuent d’être des « djihadistes »
venus de partout dans le monde, pour
mener des opérations terroristes sur
notre sol. D’autre part, des bandes
armées qui, suite à leur échec, ont été
transférées à l’arrière plan en tant
qu’assistantes dans les opérations
d'enlèvements, de pillages, et de
sabotages… Des esclaves ou des agents à
la solde des ennemis, dans le meilleur
des cas. Des espions travaillant contre
leurs compatriotes pour le compte de
tueurs takfiristes ne parlant que la
langue du carnage, et du démembrement
des corps de leurs victimes !
Mes frères… c’est ceux-là que nous
combattons. Beaucoup ne sont pas
Syriens. Ils sont venus, mus par des
concepts pervers et une terminologie
frelatée. Ils parlent d’un Djihad qui
est loin de correspondre à celui de
l’Islam… Ce qui est certain est que la
plupart de ceux à qui nous avons à
faire, aujourd’hui, font partie de ces
terroristes prônant l'idéologie d'al-Qaïda…
Je pense que la plupart d'entre vous
savent de quelle manière l’Occident a
soutenu, en Afghanistan, ce type de
terroristes financés par de l’argent
arabe, depuis trois décennies… Avec le
démembrement de l'Union soviétique et
son retrait d’Afghanistan, cette
organisation de terroristes s’est mise à
essaimer et à frapper partout dans le
monde arabe… Elle a frappé en pays
musulmans puis s’est dirigée vers
l’Occident… Ils ont essayé de s’en
débarrasser au cours de leur guerre en
Afghanistan… Ils ont essayé d’autres
manières pour s’en débarrasser après
leur invasion de l’Irak… Ce qui n’a pas
empêché ce terrorisme organisé de
devenir de plus en plus obstiné et
migratoire… Mais voilà que « les
événements » sont arrivés dans le monde
arabe, notamment en Syrie,
comme
une opportunité pour ces forces - je
veux dire les forces occidentales - afin
qu’elles puissent transférer le plus
grand nombre de ces« désormais indésirables » vers
la Syrie et en faire une nouvelle terre
du Djihad. C’est ainsi, qu’ils ont pensé
pouvoir défaire deux rivaux gênants d’un
même coup : le terrorisme et le « nœud
problématique » de la Syrie !
Il y a un peu plus d’un mois, une
organisation - dont je ne me souviens
plus du nom - qui s'occupe des questions
de terrorisme, a publié un rapport sur
la baisse des actes terroristes dans le
Monde, notamment en Asie centrale et
orientale… C’est vrai, puisque la
plupart des terroristes qui sévissaient
dans ces régions et même dans certains
pays occidentaux sont venus en Syrie !
L’intrusion de ces terroristes est
dangereuse pour la sécurité de n’importe
quelle société ; ce qui est évident sans
pour autant admettre qu’il soit
impossible de les défaire quand on en a
la volonté et le courage…Mais le plus dangereux est leur
intrusion dans les intellects et les
milieux sociaux… Une fois que leur mode
de pensée a pénétré au sein d’une
communauté, elle se transforme en un
monstre difforme. Nous devons traiter
cette question avec sérieux,
indépendamment de la crise politique que
traverse la Syrie. En d'autres termes,
nous devons dépasser nos divergences car
si nous ne traitons pas cette question,
nous ne laisserons que du « sang en
héritage » pour des générations et des
générations... La Syrie que nous
connaissons n’existera plus. Son nom et
sa géographie ne disparaitront pas
nécessairement, c’est plutôt la société
syrienne telle que nous l’avons connue
qui disparaitra. Ceci dit, il n’est pas
exclu que ce mode de pensée fondé sur la
« Fitna » détruise la géographie et le
sens politique de toute société qu’il a
pénétré. C’est là une grande
responsabilité qui exige que nous nous
unissions pour y faire face.
D'autres dimensions existent dans cette
crise qui n'est pas seulement interne,
ce qui s’y passe étant désormais clair
pour tous ceux qui veulent bien voir… En
effet, au niveau régional, il y a ceux
qui cherchent sa partition et ceux qui
cherchent à l’affaiblir… Certains
financent et arment les criminels tandis
que d’autres les entrainent et les
soutiennent… Des États ennemis qui se
sont construits en occupant et en
agressant, et dont le comportement ne
nous surprend pas outre mesure… Des pays
voisins qui ont injustement maltraité la
Syrie et son peuple, pour réussir à les
dominer… Des États qui se cherchent une
place dans l’Histoire sans espérer s’y
retrouver… Alors, ils ont choisi de la
réécrire avec le sang des innocents du
peuple arabe, le peuple syrien en
particulier… Mais la Syrie et son peuple
sont plus forts et plus solides… Nous
leur promettons de ne pas oublier !
Quant au niveau international, ce n'est
un secret pour personne que la Syrie a
été et restera libre et souveraine,
qu’elle refuse la soumission et
n'accepte pas la tutelle… C'est ce qui a
toujours dérangé certains pays
occidentaux… Ils ont donc voulu
exploiter les événements internes, pour
sortir la Syrie de l'équation politique
régionale, en finir avec le « nœud
problématique » qu’elle représente, y
frapper toute velléité de résistance, et
ainsi nous transformer en suivistes
comme beaucoup de pays qui nous
entourent… Mais la communauté
internationale ne se limite pas aux pays
occidentaux. De nombreux pays, en
particulier la Russie, la Chine, les
autres pays du BRICS, et beaucoup
d'autres refusent l’ingérence dans les
affaires des États et la déstabilisation
de notre région, tout en respectant
leurs propres intérêts et principes,
dont l’autodétermination et la liberté
des peuples… Des États qui respectent la
souveraineté de la Syrie, son
indépendance, et sa liberté de décision…
Des États que, réciproquement, nous ne
pouvons qu’estimer, respecter, et
remercier… Je remercie particulièrement
la Russie, la Chine et l'Iran et chacun
des pays qui a soutenul'autodétermination du peuple
syrien.
À la lumière de ce qui précède, nous ne
pouvons parler de solution sans tenir
compte de ces facteurs : le facteur
intérieur, le facteur régional, et le
Groupe de travail international. Ceci,
en sachant que toute action qui ne
modifierait pas ces facteurs ne pourra
aboutir.
Commençons par l’intérieur… Pour
certains, le conflit a donc consisté à
dire qu’il y avait désaccord entre
opposants et partisans… Je ne pense pas
qu’il en soit ainsi et ce, depuis le
tout début des événements. Dans le monde
civilisé, un tel désaccord
tourne
autour de la question de savoir comment
consolider la construction de la patrie,
non comment la détruire… comment
progresser et se développer, non comment
revenir en arrière. La relation entre
opposition et gouvernement se déroule en
interne. Mais quand des éléments
internes en arrivent à faire partie
intégrante d’éléments étrangers, le
conflit se situe entre l’intérieur et
l’extérieur, entre l'indépendance du
pays et sa vassalisation, entre la
souveraineté et la colonisation
politique… Dès lors, le contexte oblige
à la « défense de la patrie » et à
« l’union de tous » contre l’agression
étrangère munie d’une boîte à outils
interne. C’est pourquoi lorsque nous
parlons d’opposition externe, nous ne
nous basons pas sur le lieu de résidence
de tel ou tel, mais sur ce vers quoi il
a dirige son cœur et son esprit, avec
qui il a accepté de s’associer, sur qui
il a parié, et de qui a-t-il accepté le
financement. C'est ce que nous entendons
par opposition étrangère, qu’elle réside
à l’intérieur ou à l’extérieur,
puisqu’il est clair que d’autres vivent
à l'étranger mais défendent leur patrie.
Oui, mesdames et messieurs, il ne s’agit
ni d’un conflit entre opposition et
partisans, ni même d’un simple combat
entre une armée et des gangs
d’assassins. Aujourd’hui, nous sommes en
état de guerre dans tous les sens de ce
terme. Nous nous défendons contre une
agression féroce, un nouveau genre de
guerre plus dangereuse et plus
meurtrière que les guerres
conventionnelles, car elle n’utilise pas
ses propres outils pour nous battre,
mais nous utilise pour arriver à ses
fins…Elle cible la Syrie à travers une
poignée de Syriens et de très nombreux
étrangers, et c’est malheureusement
grâce à la coopération consentie par
certains des nôtres qu’elle espère nous
pousser à déraciner nos arbres et à
démolir nos fondations. Une telle guerre
exige de nous de défendre la patrie tout
en poursuivant la voie des réformes,
même si elles ne peuvent probablement
pas changer grand-chose à la réalité de
cette guerre. Il n’en demeure pas moins
qu’elles pourraient nous fortifier et
renforcer notre unité et notre immunité.
Certains pensent que cette solution par
les réformes serait l’unique solution de
nos problèmes. Non… c’est un facteur
important, mais pas la seule solution.
En effet, la réforme sans la sécurité
est comme la sécurité sans la réforme.
L’une ne peut réussir sans le concours
de l’autre. C’est ce que nous avons déjà
déclaré et que nous continuons à dire…
Ceux qui ne cessent de répéter que la
Syrie a choisi « la solution
sécuritaire » n’entendent ni ne voient !Nous avons maintes et maintes
fois répété : solution politique d’une
main, éradication du terrorisme de
l’autre main. À ceux qui tentent
d’inverser la situation par ce prétexte,
nous demandons : lorsqu’une personne
résiste à une agression, diriez-vous
qu’elle s’est défendue ou bien qu’elle a
choisi une solution sécuritaire ?
Pourquoi parler de « solution
sécuritaire » lorsqu’un État défend le
peuple et que le peuple défend la
patrie ? N’importe qui, dans ce cas,
serait considéré comme ayant opté pour
sa légitime défense, non pour une
situation sécuritaire ! Nous, nous
n’avons pas opté pour la guerre. La
guerre a été imposée à la Syrie. Par
conséquent, lorsque l’État défend le
peuple et que nous nous défendons tous,
aucune personne raisonnable ne devrait
continuer à dire que nous avons fait un
choix sécuritaire. La défense de la
patrie est un devoir et le seul choix
possible. Le fait que nous ayons accepté
une « solution politique » n’implique
nullement que nous devrions cesser de
nous défendre, tout comme il suppose un
partenaire qui accepte cette solution et
qui est disposé au dialogue.
Nous n’avons jamais refusé la « solution
politique ». Nous l’avons adoptée depuis
le premier jour sur la base fondamentale
du dialogue. Nous avons tendu la main à
toute personne porteuse d’un projet
politique qui pousserait la Syrie à
aller de l’avant. Mais avec qui
dialoguer ? Avec les dépositaires de la
pensée extrémiste qu’ils n’expriment que
par le langage du sang, du meurtre et de
la terreur ? Avec des gangs
télécommandés de l’étranger ? Avec ceux
qui suivent l’étranger et exécutent ses
ordres ? L’étranger ordonne de refuser
le dialogue national parce que ses
dirigeants savent qu’il ferait échouer
tous leurs plans échafaudés pour
détruire de la Syrie, d’autant plus que
certains dirigeants de pays de la région
ont bien compris que si la Syrie sortait
de «sa crise », leur avenir politique
serait sérieusement compromis,
maintenant qu’ils se sont noyés et ont
noyé leurs peuples dans les mensonges et
ont gaspillé leurs richesses pour
soutenir le terrorisme, maintenant
qu’ils ne peuvent justifier leur
politique d'agression et qu’ils se sont
compromis dans le crime, le meurtre, et
l’effusion du sang des innocents. Et
enfin, devons nous dialoguer avec des
pantins façonnés par l’Occident pour
tenir le rôle qu’il leur a distribué et
réciter les textes qu’il leur a dictés ?
Si nous devons dialoguer, autant
dialoguer avec l’original plutôt qu’avec
sa copie, non avec celui qu’il a créé de
toutes pièces pour l’exhiber sur les
scènes du monde entier. Autant dialoguer
avec le maître, plutôt qu’avec
l’esclave !
C’est l'Occident, descendant du
colonialisme et premier détenteur du
sceau des divisions politiques et des
rivalités sectaires odieuses, qui a
fermé la porte du dialogue, pas nous !
Ceci, parce qu’il a pris l’habitude de
donner des ordres et que nous nous
sommes habitués à la souveraineté, à
l'indépendance, et au libre arbitre.
Nous ne changerons pas ! Dès lors,
comment pourrait-il dialoguer avec
nous ? Et pourquoi le ferait-il ? Par
conséquent, celui qui se contente de
parler d’une « solution politique » en
négligeant ces réalités, soit les
ignore, soit est complice et sacrifie sa
patrie et ses concitoyens pour nourrir
les criminels qui se tiennent derrière
eux. Il vend son peuple et le sang de
ceux qui sont tombés pour la patrie.
C'est ce que nous ne permettrons pas !
Certains parlent d'une solution
politique sans parler de l’éradication
du terrorisme,et inversement. Ceux-là manquent
de précisions, car la solution ne peut
être que globale et concerner plusieurs
« axes » : le politique, la lutte contre
le terrorisme, et le social. Ce
troisième axe s’est révélé être d’une
grande importance, ne serait-ce qu’en
tirant les conclusions des « modèles »
observés à Homs et à Deraa, où nous
avons vu la situation s'améliorer de
façon spectaculaire du fait de cette
« solution sociale ». Ainsi, des
personnes d’une moralité certaine, armés
de leurs seuls sentiments d’appartenance
nationale et de patriotisme, ont pris
l’initiative de servir d’intermédiaire
entre l'État, certains insurgés dupés,
et même des terroristes. Ils sont
arrivés à des résultats tangibles que
nous avons tous pu vérifier sur le
terrain.Ces citoyens n’étaient affiliés à
aucun parti, n’avaient pas de programme
politique, mis à part leur sentiment
national. Ce genre d'initiative est de
la plus haute importance, surtout que
n’importe quelle crise dans n'importe
quel pays peut s’aggraver… Il faut
toujours revenir aux racines sociales.
Je salue toutes ces personnes qui ont
merveilleusement travaillé pour le salut
de la patrie, chacune donnant le
meilleur de ce qu’elle peut donner. J’en
connais certaines que j’ai rencontrées,
et d’autres dont j’ai entendu parler. Il
y a des soldats inconnus… Nous les
saluons tous, et nous leur disons que
nous comptons beaucoup sur leurs
initiatives.
Ce qui précède pourrait laisser à penser
que nous ne voyons personne avec qui
dialoguer. Ce n’est pas vrai ! Malgré
tout, nous sommes toujours prêts au
dialogue et nous continuerons toujours à
tendre la main pour inviter au dialogue…
Nous dialoguerons avec ceux qui
s’opposent à notre politique, tant
qu’ils ne portent pas atteinte aux
principes nationaux fondamentaux… Nous
dialoguerons avec les partis et les
individus, tant qu’ils ne se vendent pas
aux forces étrangères… Nous dialoguerons
avec ceux qui déposeront les armes, pour
que l’authentique sang syrien recoule
dans leurs
veines…
Nous resterons les partenaires vrais et
sincères de chaque citoyen patriote
honnête, noblement et jalousement
attaché à la Syrie, à ses intérêts, à sa
sécurité et à son indépendance.
Partant de là et de nos « constantes de
principe » ; à savoir, la souveraineté
de l’État, l'indépendance de sa
décision, les principes et objectifs de
la Charte des Nations Unies, le Droit
international ; lesquels confirment tous
la souveraineté, l'indépendance,
l'intégrité territoriale des États,
ainsi que la non-ingérence dans leurs
affaires internes. Et, étant donnéque nous sommes convaincus de la
nécessité du dialogue entre les enfants
de la Syrie, sous direction syrienne,
pour rétablir la sécurité et la
stabilité politique ; la « solution
politique en Syrie » se fera comme
suit :
Première étape
1. Les États concernés, régionaux et
internationaux, s’engagent à cesser de
financer, armer, et héberger les
combattants armés ; parallèlement à
l’arrêt des opérations terroristes de
ces derniers. Ceci, facilitera le retour
des Syriens déplacés vers les lieux de
leur résidence d'origine, dans le calme
et la sécurité. Ce n’est qu’ensuite que
nos forces armées mettront fin à leurs
opérations militaires, tout en se
réservant le droit de riposter au cas où
la sécurité de la patrie, des citoyens,
des entreprises publiques et privées,
serait menacée de n’importe quelle
attaque.
2.
Trouver une procédure pour s’assurer que
toutes les parties respectent le
précédent engagement avec, en
particulier, le contrôle des frontières.
3.
Le gouvernement en exercice se charge
d’initier directement les prises de
contact avec toutes les catégories de la
société syrienne, les partis, et les
organisations pour permettre les
échanges et préparer à une « Conférence
de dialogue national », à laquelle
participeront toutes les forces
extérieures et intérieures, désireuses
de trouverune solution en Syrie.
Deuxième étape
Le gouvernement en exercice invite à
tenir une conférence de dialogue
national et global, pour décider
d’une « Charte nationale » qui
affirme la souveraineté et
l’intégrité territoriale de la
Syrie, le rejet de toute ingérence
dans ses Affaires, ainsi que le
renoncement au terrorisme et à la
violence sous toutes ses formes.
C’est cette charte qui tracera
l'avenir politique de la Syrie et
qui dessinera le système
constitutionnel et judiciaire, les
caractéristiques politiques et
économiques, et les projets de lois
issus du consensus, concernant les
partis, les élections,
l'administration locale etc.
La charte devra être soumise à
référendum national.
Elle sera suivie de la formation
d’un gouvernement élargi à toutes
les composantes de la société
syrienne, chargé de la mise en œuvre
des dispositions de la « Charte
nationale ».
Organisation d’un référendum sur la
Constitution. Après son adoption, le
gouvernement élargi adoptera les
lois consensuelles issues de la
« Conférence du dialogue national »
conformément à la nouvelle
constitution, dont celles portant
sur loi électorale qui permettra de
tenir de nouvelles élections
législatives. Ceci dit, tout ce qui
concerne la Constitution et les lois
pourrait être précédé du
conditionnel « si », autrement dit
en cas d’accord lors de la
« Conférence du dialogue national »,
une conférence permettra de débattre
des nouvelles lois ou de la nouvelle
constitution ; le gouvernement
travaillant à sa visibilité.
Troisième étape
Formation d’un nouveau gouvernement
conformément à la Constitution
adoptée selon les modalités
précédentes.
Tenue d’une « Conférence de
Réconciliation Nationale », et
déclaration d’une amnistie générale
pour ceux qui ont été emprisonnés en
raison des événements, avec maintien
de leurs Droits civils.
Travaux préparatoires pour la
réhabilitation des infrastructures,
la reconstruction, et
l'indemnisation des citoyens pour
les dommages subis du fait des
événements.
Concernant l’amnistie générale, elle se
fera en effet avec la conservation des
droits civils, car l'État a le droit
d’accorder la grâce dans le domaine du
Droit public, alors qu’il ne dispose pas
de cette possibilité dans le domaine du
Droit des personnes… Je pense que
lorsque nous serons arrivés à ce stade,
il faudra que le pardon soit l’affaire
de tous, non seulement par amnistie de
l'État. Ce n’est qu’alors que nous
parviendrons pratiquement à la
« Réconciliation nationale », tout un
chacun ayant pardonné à tous !
Telles sont les principales
caractéristiques de la solution
politique telle que nous la concevons.
Il s’agit de têtes de chapitres qu’il
faudra étayer et approfondir. Le
gouvernement aura à gérer cette
« vision » et à en rédiger les détails,
sous forme d’une « initiative » qu’il
présentera dans quelques jours. Par la
suite, les choses devraient suivre leur
cours selon les étapes précédemment
mentionnées.
Maintenant, remettons chaque sujet dans
son contexte, car nous vivons à l’ère de
la falsification et des interprétations
erronées. Nous n’avons pas falsifié.
Mais étant donné que telle est la
tendance générale du moment, tâchons
d’éviter les quiproquos :
Concernant notre vision de la
solution, certains pourraient
s’inquiéter en la considérant comme
un recul du point de vue
sécuritaire. Je vous rassure tous.
La lutte contre le terrorisme ne
s'arrêtera pas tant qu'il restera un
seul terroriste en Syrie. Ce que
nous avons commencé, nous
continuerons à le faire, et cette
initiative n’impliquera aucune
complaisance dans notre lutte contre
le terrorisme. Au contraire, plus
nous progresserons dans notre lutte,
plus les chances de succès de notre
vision augmenteront.
La vision, ou l’initiative - quel
que soit le nom qu’on lui donnera -
s’adresse à tous ceux qui veulent le
dialogue et une solution politique,
dans un proche avenir, en Syrie.
Elle ne s'adresse pas à ceux qui les
refusent. Sachant que, dès
aujourd’hui, nous allons entendre
beaucoup de commentaires exprimant
son rejet de la part de ceux que
vous commencez à bien connaître.
D’avance, et pour qu’ils ne perdent
pas leur temps, nous leur disons :
pourquoi refusez-vous quelque chose
qui, fondamentalement, ne vous est
pas adressé ?
Toute initiative qui pourrait venir
d’une autre partie, personnalité, ou
État devra se fonder sur la « vision
syrienne » ; ce qui signifie qu'il
n'y a aucune initiative qui puisse
remplacer ce que nous préconisons
comme solution en Syrie. Plus
clairement encore : n’importe quelle
autre initiative pourra
éventuellement aider les Syriens en
ce qu’ils ont eux-mêmes décidé, mais
en aucune façon elle ne pourra la
remplacer. Maintenant que le
gouvernement syrien a exposé ses
idées, toute initiative étrangère
devra se fonder sur ces mêmes idées
à partir du moment où elle pourrait
aider à les concrétiser. Il est donc
inutile que nous perdions notre
temps et celui des autres par des
initiatives éloignées de ce
contexte.
En même temps, si nous nous
demandions comment les initiatives
étrangères pourraient-elles nous
aider ? Nous dirions que ce serait
sur deux axes : l’axe de l’action
politique, et l'axe de la lutte
contre le terrorisme. Pour le
premier, nous n’avons pas besoin
d’aide. Nous Syriens, sommes
capables d’intégrer une opération
politique. En pratique, celui qui
voudrait sérieusement, efficacement,
et honnêtement aider la Syrie,
devrait se concentrer sur les moyens
susceptibles d’arrêter le trafic de
combattants armés et d’argent à
travers ses frontières. Ceci est un
message à tous ceux qui travaillent
de l'extérieur, pour qu’ils sachent
sur quoi réfléchir. Nous ne
souhaitons pas qu’on vienne en Syrie
pour nous dire comment mener notre
opération politique… Un pays
millénaire sait gérer ses affaires.
Si nous acceptons des initiatives
étrangères, cela ne signifie
absolument pas que nous acceptons
une interprétation incompatible avec
notre vision. Nous n'acceptons
aucune interprétation qui ne sert
les intérêts syriens. Ce qui m’amène
à parler de « l'Initiative de
Genève » approuvée mais comportant
un article obscur, celui relatif au
« gouvernement de transition ». Cet
article n’est évidemment pas clair
pour la simple raison que lorsque
nous parlons de transition, il
faudrait savoir répondre à la
question : transiter d’où vers où ?
Transiter de quoi vers quoi ?
Serait-ce par exemple : Transiter
d’un pays indépendant vers un pays
occupé ? Ou alors, transiter d’un
pays doté d’un État vers un pays
sans État, où règne le chaos ?
Finalement,
devrions- nous nous passer de notre
pouvoir de décider, pour le confier
aux bons soins des étrangers ?
Bien sûr, nos adversaires voudraient
voir ces trois dernières transitions
réunies. Pour nous, les conditions
actuelles font qu’un tel flou nous
ferait transiter de la stabilité
vers l'instabilité. Toute autre
interprétation ne nous concerne pas.
Ceci dit, dans les conditions
normales, une transition suppose
d’aller du moins bien vers le mieux
et se fait dans le cadre de la
Constitution… C’est ce que nous
faisons et en ce qui nous concerne,
nos idées sont notre « période
transitionnelle » à nous !
À chaque fois que nous avons accepté
une initiative, nous avons considéré
qu’elle respectait la souveraineté
et la décision du peuple car,
effectivement, toutes celles avec
lesquelles nous avons eu à faire
contenaient ces deux principes en
préambule. Ainsi, les points sur
lesquelles s’accorde l'intérieur ou
l'extérieur doivent être de la
décision du peuple syrien. Même la
« Charte nationale » issue de la «
Conférence du dialogue national » ne
passera pas sans référendum. Il
devrait y avoir consultation
référendaire pour tous les
problèmes, surtout en ces
circonstances difficiles. Nous
l’avons dit à tous ceux que nous
avons rencontrés. Toute idée ou
sujet qui nous vient de l’intérieur
ou de l’extérieur doit être soumise
à référendum, et non seulement
approuvée par le président, le
gouvernement, le dialogue, ou
autres. Cela nous garantirait de
n’agir qu’avec l’approbation du
peuple et dans l’intérêt de la
patrie. Si nous tenons compte de ce
principe clair et simple à la fois,
alors tous ceux qui vont et viennent
en Syrie sauront que la Syrie
accepte le conseil et refuse le
diktat, accepte l’aide et refuse la
tyrannie.
Par conséquent, tout ce que vous avez
entendu ou entendrez comme idées,
opinions, initiatives et déclarations
par des médias ou des responsables, ne
nous intéresse pas tant qu’ils
continueront à user de leur
« terminologie printanière », d’ailleurs
comparable à des bulles de savon qui
finissent par éclater… Toutes les
explications sur n'importe quel sujet
qui ne tiennent pas compte de la
souveraineté de la Syrie, restent du
domaine des chimères. Ils peuvent
toujours rêver et déambuler dans leur
monde imaginaire, mais ils ne peuvent
nous amener à vivre dans leur monde.
Nous ne prendrons aucune initiative,
nous ne déciderons d’aucune action, qui
ne seraient fondées sur la réalité
syrienne et la volonté du peuple.
Mes sœurs et mes frères, la patrie est
indépassable, la Syrie est indépassable,
c’est par l’initiative que nous la
fortifions, c’est pour chaque grain de
sa terre que nous la défendons. Le
Syrien respire la tolérance et
l’indulgence, mais la dignité nationale
coule dans ses veines, si bien que la
grande majorité des Syriens se sont
dressés contre le terrorisme. Il y a
ceux qui ont travaillé à fournir de
précieux renseignements aux autorités
compétentes, leur permettant de
contrecarrer des opérations terroristes
prévues contre les citoyens… Il y a ceux
qui ont refusé de les accueillir et qui
leur ont tenu tête, au risque de leur
vie… Il y a ceux qui se sont battus au
coude à coude avec nos forces armées
pour défendre les villes, les quartiers
et les infrastructures. Les exemples
sont pléthores… Celui qui me vient à
l’esprit s’est passé à l'extrême nord
syrien dans le gouvernorat d’Hassaké et
à Ras el-Ein plus précisément. Les
jeunes de ce petit village l’ont défendu
pendant plusieurs jours contre les
attaques répétées de terroristes venus
par la frontière turque toute proche,
avant de finir par les vaincre. Je les
salue. D’autres se sont impliqués dans
des initiativesde
réconciliation au niveau local et
national, coupant ainsi la route aux
terroristes et empêchant l’escalade des
violences par le dialogue et l’esprit de
solidarité.
Ces citoyens ont témoigné d’une
conscience profonde, à savoir que la
sécurité souhaitée ne passe ni pas par
la neutralité et l’attentisme, ni par la
fuite en avant, ni par la soumission
servile devant l’étranger. Lorsque notre
patrie va mal, nous tous allons mal. La
patrie n’appartient pas seulement à ceux
qui l’habitent, mais à ceux qui la
défendent. La patrie n’appartient pas à
ceux qui ont grandi sous son ombre et
profité de ses bienfaits pour
disparaitre quand elle appelle. La
patrie appartient à tous ceux qui ont
répondu à son appel… même à ceux qui ont
failli dans de nombreuses circonstances,
mais qui se sont ressaisis quand elle a
été durement frappée et, quelle que soit
leur appartenance, se sont levés avec
tous les autres disant : le moment de
l’offrande est arrivé. Ils ont alors
donné sans compter.
Certains sont tombés sur le champ
d’honneur.C’est leur sang qui a démasqué le
« faux printemps » et sauvé le peuple
des « supercheries » destinées, dès le
début des événements, à le frapper du
pire. C’est leur sang qui a vaincu ce
que l’Occident a faussement qualifié de
printemps, mais qui a brûlé de son feu
haineux et aveugle tout ce qu’il a pu
atteindre par son sectarisme odieux et
sa volonté d’une partition détestable.
Ce ne fut que le printemps de ceux qui
l’ont planifié et ont tenté de
l’exécuter. Mais le voilà qui échoue, et
que c’est justement le sang de ses
martyrs qui a protégé et qui continuera
de protéger la patrie et la région.
C’est ce sang versé qui préservera
l’intégrité de notre territoire,
consacrera notre union dans la
diversité, purifiera nos sociétés de la
traitrise et de la trahison, et
empêchera la décadence morale et humaine
de notre civilisation pour les siècles
et les générations futures. Telle est la
plus importante et la plus puissante des
victoires de la patrie, laquelle
n’oubliera pas ceux qui se sont
sacrifiés pour sa victoire. C’est parce
que la patrie est un droit qu’elle
restituera à chacun ce qui lui revient
de droit.
Je rends hommage aux hommes les plus
méritants des amis du droit, les hommes
de l'Armée arabe syrienne. J’adresse mes
salutations à nos courageux officiers et
soldats qui par la sueur et le sang
donnent sans compter pour la Syrie,
priorité de toutes leurs priorités.
J’adresse mes salutations à nos forces
armées qui combattent la plus féroce des
guerres, déterminées à éradiquer
jusqu’au dernier des terroristes pour
rétablir
la paix et la sécurité à toute la patrie
et à tous ces citoyens. Mais, nos forces
armées qui se sont illustrées par leur
ténacité, leur cohésion et leur
patriotisme ne sont que le reflet de la
ténacité et de l’unité de notre peuple ;
elles ont veillé pour conserver sa
sécurité et sa dignité ; il les a
soutenu tout autant. Alors, gloire à
chaque soldat tombé pour défendre le sol
de la patrie, et gloire à chaque soldat
qui reprendra les armes d’un soldat
tombé pour accomplir ce qu’il n’a pu
terminer.
Et, sincères salutations à chaque
citoyen qui, à sa manière et selon ses
moyens, a fait son devoir en soutenant
nos forces armées. Ceux-là sont la
fierté et la dignité de la Syrie.
L’Histoire retiendra leurs noms en
lettres de lumière et de feu, car ce
sont eux qui l’écrivent avec
leur
sang et leur courage. Ils sont et
resteront les équivalents de notre Armée
et les Défenseurs de notre patrie, au
côté des « Houmatal’dyari ».
Mes sœurs et mes frères… je sais comme
vous savez que ce que le pays traverse
est difficile et douloureux. Je partage
les sentiments d’une majorité du peuple
syrien confronté à la perte d'êtres
chers, car la haine a touché tout le
monde et les cercueils des martyrs
innocents ont endeuillé de nombreux
foyers, dont le mien, parce que je fais
partie de ce peuple et que j’en ferai
toujours partie ; les postes étant
éphémères, mais la patrie éternelle !
Quant aux larmes des mères affligées par
la perte de leurs enfants innocents,
elles se verseront pour la paix de leurs
âmes immortelles, mais se déverseront en
une véritable damnation sur les
criminels assassins qui ont volé le
sourire de nos enfants, avant de tenter
de voler leur avenir dans un pays fort,
paisible et stable.
La Syrie restera telle vous l’avez
connue et, si Dieu le veut, elle
reviendra plus forte qu’elle ne l’a
jamais été. Il ne faut donc pas renoncer
à nos principes. Ceux qui ont parié sur
l’affaiblissement de la Syrie pour
qu’elle oublie son Golan et ses
territoires occupés sont dans
l’illusion. Car le Golan est à nous, et
la cause palestinienne est et restera la
nôtre ; cette Palestine pour laquelle
nous avons donné le meilleur de nous-
mêmes… du sang et des martyrs !
Nous continuerons à soutenir la
Résistance contre la coalition de ses
ennemis. Car, la résistance est « la
voie », non les individus. La résistance
est état d’esprit et pratique, non
concessions et opportunisme. Et le
peuple et l'Etat qui, pendant des
décennies, ont assumé la lourde charge
de leur soutien à la juste cause du
peuple palestinien, en dépit de toute
sorte de défis, de pressions, de
menaces, et du prix élevé payé par
chaque citoyen syrien, ne peuvent
modifier leur position à l’égard de
leurs frères palestiniens, et pour
quelles que raisons que ce soient !
Ainsi, la tentative poussant à
compromettre les Palestiniens dans les
événements syriens n’a qu’un seul but,
celui de ne plus orienter la boussole
vers le véritable ennemi. Toutes ces
tentatives sont vouées à l’échec avant
même de commencer. Le Palestinien en
Syrie fait son devoir envers sa seconde
patrie comme tout Syrien. Et nous, État
et peuple syriens, assumons la
responsabilité de faire notre devoir à
l’égard des Palestiniens, comme nous le
ferions pour tout Syrien. Je rends
hommage à tous les nobles palestiniens
qui ont respecté notre pacte, ont pris
acte de nos prises de position avec
toute la compréhension nécessaire, ont
fraternisé avec leurs frères syriens par
le sang et le destin sans jamais
considérer la Syrie comme un hôtel de
loisirs qu’on quitterait au gré des
circonstances !
Mes sœurs et mes frères, malgré tout ce
qui a été planifié contre la Syrie et
tout ce que nous avons subi de la part
des proches avant les moins proches, ils
ne réussiront pas à modifier ce qui nous
habite de fort, de solide et
d’inébranlable lorsqu’il s’agit du
patriotisme qui coule dans nos veines…
lorsqu’il s’agit de la Syrie, plus
précieuse que tout le reste. La
résistance, dont vous avez fait preuve
depuis près de deux années face à tout
ce qui nous est arrivé, dit au Monde que
la Syrie est réfractaire à
l’effondrement, que son peuple est
récalcitrant à la soumission et à
l'humiliation, et que la résistance et
la relève du défi sont ancrées dans le
corps syrien. Nous en héritons
génération après génération. Nous avons
toujours été ainsi et le resterons. Main
dans la main, et en dépit de nos
blessures, nous emmènerons et marcherons
avec la Syrie vers un meilleur et plus
bel avenir… Nous emmènerons et
marcherons avec la Syrie… Nous irons de
l’avant sans nous laisser intimider par
leurs armements, ni nous laisser
terroriser par leur haine, parce que
nous sommes du côté du juste et que Dieu
est toujours et à jamais avec la
Justice !
Je vous remercie.
Dr Bachar al-Assad
Président de la République arabe
syrienne
06/01/2013
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