Actualité
Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah
samedi 22 octobre à Lannemezan
Mercredi 26 octobre 2016
Cher«e»s camarades, Cher«e»s ami«e»s,
À l’aube de cette 33ème année de
captivité, votre mobilisation dans la
diversité de votre engagement, m’apporte
beaucoup de force et me fait chaud au
cœur.
En dépit de ces
abominables murs, ces barbelés et
autres miradors, l’écho de votre
rassemblement aujourd’hui suscite ici
une ambiance toute particulière d’éveil,
d’enthousiasme et d’humanité. Et de
toute façon elle est bien différente de
la platitude mortifère de la
quotidienneté carcérale… Certainement
vous n’êtes pas sans savoir Camarades,
que c’est aussi grâce à ces diverses
initiatives solidaires que l’on peut
tenir debout dans ces sinistres lieux.
Des années, de très longues années de
captivité, me confortent dans la
conviction que face à la politique
d’anéantissement dont font l’objet les
protagonistes révolutionnaires
incarcérés, c’est toujours dans la
mobilisation solidaire assumée sur le
terrain de la lutte anticapitaliste /
anti-impérialiste, que l’on peut
apporter le soutien le plus significatif
à nos camarades embastillés et fortifier
leur résistance.
Nous savons tous
camarades que de nos jours, démasquer
« l’acharnement judiciaire » et tout ce
qui ressemble plutôt à « une vengeance
d’État », ne sera d’une quelconque
efficacité quant à la libération de nos
camarades, que dans la mesure où l’on
arrive à inscrire cette démarche dans
le processus global de la lutte, en vue
d’un changement de rapport de forces
entre révolution et contre révolution
préventive. Encore faut-il préciser
brièvement Camarades, que les dits
« acharnement judiciaire » et
« vengeance d’État » ne sont jamais
fortuits ou gratuits ; ils s’inscrivent
d’emblée et d’une manière systématique
dans la dynamique globale de la
contre-révolution préventive… Des geôles
sionistes à celles du Maroc, des
cellules d’isolement en Turquie à celles
encore plus sombres en Grèce, aux
Philippines et ailleurs en Europe et de
par le monde, c’est toujours le même
constat : l’acharnement judiciaire n’est
qu’un élément d’une large panoplie mise
à disposition de la contre-révolution
préventive. Bien entendu cette panoplie
des mesures et des lois ne cesse de
s’étoffer toujours plus Camarades, en
ces temps de crise générale qui ébranle
les piliers du système au niveau
mondial.
À mes côtés ici,
des valeureux camarades basques font
toujours l’objet d’un acharnement que
rien ne justifie plus. Qu’ils soient
malades ou pas, le refus est toujours la
seule réponse à toutes leurs demandes
d’ «aménagement des peines ». Et
pourtant on aurait pu s’attendre à autre
chose, suite à l’initiative toujours en
cours de leur principale organisation de
lutte.
En fait Camarades,
dans la guerre déchaînée contre les
masses populaires et les protagonistes
révolutionnaires agissant contre le
système au sein des mouvements des
luttes en cours, les impérialistes et
autres réactionnaires de tous bords,
cherchent par tous les moyens à
transformer les prisonniers
révolutionnaires d’une référence de
lutte en un exemple servant à terroriser
les rebelles récalcitrants. C’est
pourquoi il leur faut absolument, à
défaut de pouvoir les briser afin qu’ils
abjurent et renient leurs convictions,
les enterrer vivants et ainsi s’en
servir le plus longtemps possible pour
peser sur le moral de ceux et celles qui
luttent.
Gare à celui ou celle qui
se permet la moindre incartade, le cas
échéant retour à la case départ…
Jean-Marc Rouillan en sait quelque
chose… Il paraît qu’il a blasphémé et
les magistrats sont là pour sévir…
Cher«e»s camarades,
cher«e»s ami«e»s, il y a tout juste un
an, la troisième Intifada palestinienne
a commencé, le jour où le jeune Mohannad
al Halabi est tombé martyr à Al Qods
face à la soldatesque sioniste… et
depuis des jeunes et des moins jeunes
l’ont suivi et continuent
jusqu’aujourd’hui : ainsi Mousbah abou
Sbaih, l'un des derniers martyrs
tombés aussi à Al Qods, comme une
réponse à tous ceux et celles qui ne
cessent d’annoncer la fin de cette
Intifada… Bien entendu il y a toujours
des critiques légitimes et il y en aura
toujours ; seulement, face à
l’occupation et à la barbarie de
l’occupant, la première réponse légitime
que l’on doit afficher avant tout autre
chose est la solidarité, toute la
solidarité avec ceux et celles qui, par
leur sang et souvent à mains nues, font
face à la soldatesque de l’occupation.
Les conditions de
détention dans les geôles sionistes ne
cessent de s’empirer de jour en jour.
Et comme vous le savez Camarades, pour y
faire face, la solidarité internationale
s’avère une arme indispensable…
Bien entendu les masses
populaires palestiniennes et leurs
avant-gardes révolutionnaires peuvent
toujours compter sur votre mobilisation.
C’est une belle occasion pour dire au
criminel Netanyahou et à ses consorts
que le peuple palestinien n’est pas
seul.
Que mille initiatives solidaires
fleurissent en faveur des masses
populaires en lutte !
Que mille initiatives solidaires
fleurissent en faveur des
révolutionnaires qui résistent dans les
geôles sionistes et dans les cellules
d’isolement au Maroc, en Turquie, en
Grèce, aux Philippines et ailleurs de
par le monde !
À bas l’impérialisme et ses chiens de
garde sionistes et autres réactionnaires
arabes !
Honneur aux Martyrs et aux masses
populaires en lutte !
La solidarité, toute la solidarité avec
la lutte du peuple palestinien et ses
Résistants incarcérés !
La solidarité toute la solidarité avec
les camarades grévistes de la faim dans
les geôles marocaines !
Honneurs aux valeureux combattants du
PKK !
Le capitalisme n’est plus que barbarie.
Ensemble camarades et ce n’est
qu’ensemble que nous vaincrons !
À vous tous Camarades, mes plus
chaleureuses salutations
Révolutionnaires.
Votre camarade Georges Abdallah
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