Il faut espérer que l’Europe va revoir sa
position et cesse de dire que le Hamas est "terroriste".
Le Hamas ne s’est pas présenté aux élections pour prendre le
pouvoir mais pour défendre l’intérêt de tout le peuple et
tenter de lui offrir un mieux, car la situation imposée par l’Autorité
palestinienne était intenable pour nous, et le monde ne s’en est
jamais vraiment préoccupé.
Silvia Cattori : Etes-vous heureux du résultat des élections ?
Khaled : Heureux oui mais inquiet, car des membres du Fatah
sont en train de créer des incidents à Ramallah et à Gaza ; ils
n’arrivent pas à accepter le résultat du scrutin.
Ils sont en train de provoquer des incidents pour pousser les
militants du Hamas à riposter. Nous avons déjà vu cela ces
dernier mois ; mais en ce moment leur déstabilisation pèse plus.
Leur objectif est d’inciter les gens proches du Hamas à répondre
à leurs provocations, pour ensuite dire que c’est impossible de
gouverner avec eux, et les faire passer comme violents.
S.C. - Ces incidents sont-ils le fait de gens qui réagissent
spontanément où le fait de bandes organisées par un groupe précis
?
Khaled : Ce sont des désespérés que des cadres du Fatah,
comme Dhalan et Joubril, manipulent, financent, pensons-nous. Dahlan
et Joubril sont des hommes corrompus et connus pour être liés à
Israël et à la CIA.
Des hommes détestés mais qui ont des moyens financiers considérables,
pour avoir détourné de l’argent.
Des hommes dangereux, qui sont prêts à tout pour ne pas laisser le
Hamas nous offrir une vie meilleure.
Ces hommes ne sont pas propres, ils ne travaillent pas pour le
peuple palestinien mais pour le camp ennemi.
S.C. – Si le Fatah se retire les autres partis seront-ils prêts
à s’unir loyalement au Hamas ?
Khaled : Le Hamas a clairement affirmé qu’il entend former
un front uni.
Les autres partis sont en train de poser leurs conditions.
Si avec le FPLP il n’y aura pas de problèmes, car il est sur la même
ligne que le Hamas quant à la continuation de la lutte de libération,
avec le parti de "la troisième voie" de Salam Fayed et
d’Hanna Harchaoui - parti financé par les américains et aligné
sur la position de Washington - les choses ne seront pas simples.
S.C. – Ces personnalités-là vont-elles s’employer à faire
obstacle aux nouveaux représentants que le peuple vient d’élire
?!
Khaled : Le Hamas a la majorité qui lui permet de faire
passer ses décisions, de refuser ce qu’ils voudront lui imposer,
si cela va contre son programme.
Le Hamas a la majorité et peut s’il le veut former un
gouvernement sans faire alliance avec d’autres. Mais sa volonté
est de tout faire pour former un gouvernement d’union.
S.C. – Les 150 000 palestiniens habitués à avoir de coquets
salaires ne vont-ils pas rapidement se révolter contre le Hamas si
l’Europe coupe l’aide financière ?
Khaled : Ces gens, sont inquiets à l’idée de ne plus
toucher leur salaire dans les mois qui suivront.
Il faut espérer que l’Europe va revoir sa position et cesse de
dire que le Hamas est "terroriste".
Et surtout il faut espérer que chez nous il n’y aura pas de
risque de guerre civile.
Le Hamas ne s’est pas présenté aux élections pour prendre le
pouvoir mais pour défendre l’intérêt de tout le peuple et
tenter de lui offrir un mieux, car la situation imposée par l’Autorité
palestinienne était intenable pour nous, et le monde ne s’en est
jamais vraiment préoccupé.
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