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Entretien

Sattar Kassem : « Les Palestiniens ne se rendront jamais »
Entretien réalisé par Silvia Cattori avec Sattar Kassem à Naplouse

Les Palestiniens ont voté massivement en faveur du Hamas lors des élections législatives palestiniennes de janvier 2006. Il était impératif de respecter leur choix. Or, l’Union européenne, les a punis en retirant ses subventions, réduisant ainsi à la misère et à la faim des millions de Palestiniens. Il est à souligner que la victoire du mouvement islamique a pris à revers, non seulement les gouvernements qui misaient sur la victoire du Fatah, mais aussi les partis et mouvements progressistes, qui n’ont jamais su se mettre à l’écoute de l’opinion palestinienne et de ses véritables aspirations. Face à la désespérance du peuple palestinien soumis à la cruauté de l’occupant israélien, il  est urgent d’écouter ce que les Palestiniens fidèles à leur cause ont à nous dire, et d’en tirer les leçons. M. Sattar Kassem, professeur de sciences politiques à l'Université Al-Najah de Naplouse, a répondu avec franchise et courage, aux questions que lui a posées Silvia Cattori.

Silvia Cattori : Vous incarnez une voix puissante, en Palestine, mais on n'entend guère cette voix, dans les pays francophones. Pourquoi ?

Sattar Kassem : Depuis vingt-six ans, les autorités israéliennes m'interdisent de sortir de Palestine. J'ai passé deux ans dans les geôles israéliennes et huit mois dans les geôles palestiniennes, sous le régime d'Arafat. J'ai été blessé de quatre balles, par des hommes de main recrutés par les autorités palestiniennes. Mais je suis encore là, avec ma plume, pour aider mon peuple à recouvrer ses droits et contribuer à générer un changement dans le monde arabe. Je suis persuadé que les régimes arabes actuels doivent disparaître : ils défendent des intérêts étrangers, et absolument pas ceux de leurs citoyens. La plupart de ces régimes dictatoriaux collaborent avec Israël ; ils agissent donc à l'encontre des droits des Palestiniens et des Libanais. Ces régimes sont les marionnettes de certaines puissances, en particulier des Etats-Unis.

Silvia Cattori : Vous avez été arrêté, et vous avez manqué être tué parce que vous critiquiez la politique de M. Arafat. Ceci signifie-t-il qu'il n'y avait pas de démocratie, pas de liberté, sous son autorité ?

Sattar Kassem : Sous le régime d'Arafat, il n'y avait pas de démocratie, pas de liberté d’opinion du tout. Beaucoup de gens ont été arrêtés. En 1999, avec dix-neuf autres personnalités, j'ai signé une déclaration disant qu'il y avait une énorme corruption dans le pays et qu'Arafat était le premier à y tremper(1). Il nous a fait jeter en prison. Après ça, j'ai écrit un article intitulé « La démocratie carcérale », dans lequel je critiquais le comportement antidémocratique d'Arafat. C'est pour ça que l’on m’a envoyé des hommes de main pour m'éliminer. Arafat n'a jamais voulu instaurer une quelconque forme de démocratie.

Silvia Cattori : Vous voulez dire que les élections de 1996 n'ont pas été des élections 
honnêtes ?

Sattar Kassem : Effectivement : on ne peut qualifier les élections de 1996 d'équitables. En 1996, il y a eu beaucoup de fraude. Mais il n'y avait pas d'opposition ; par conséquent, personne n'y a rien trouvé à redire.

Silvia Cattori : Ainsi, aujourd'hui, pour la première fois dans la région, vous eûtes des élections équitables. Ce sont les candidats du Hamas qui les ont remportées. Mais, pour la première fois dans l'histoire également, nous avons vu l'Union européenne punir un peuple soumis à une occupation étrangère, au moyen de sanctions ? !

Sattar Kassem : C'est exact. C'est effectivement paradoxal. Il faudrait poser la question aux Européens. Nous avons eu des élections équitables et régulières, mais nous n'avions toujours pas l'atmosphère générale indispensable à la démocratie, et c'était là le problème. Vous avez sans doute remarqué, vous aussi, en-dehors de la Palestine, qu'après la victoire électorale du Hamas, il est apparu clairement qu'un certain nombre de personnalités - en particulier dans le parti Fatah - n'ont pas accepté le verdict de ces élections.

Silvia Cattori : Dans un contexte aussi défavorable, pensez-vous que le mouvement du Hamas réussira lui à instaurer l'atmosphère démocratique que vous appelez de vos vœux ?

Sattar Kassem : Non, je ne le pense pas. Non pas parce que les gens du Hamas seraient incapables de l'instaurer, mais parce qu'ils sont confrontés à des problèmes terribles, de tous côtés. Les Israéliens ne veulent pas permettre à ce gouvernement de fonctionner. Ils ont d'ailleurs arrêté la plupart des ministres, et nombre de députés.

Silvia Cattori : Quand vous vous plaignez des « régimes arabes », y englobez-vous l'Autorité palestinienne ?

Sattar Kassem : J'y inclus la défunte Autorité palestinienne, ainsi qu'Abu Mazen [Mahmud Abbas], l'actuel président des Palestiniens.

Silvia Cattori : Mais lorsque vous formulez un tel jugement, vous fondez-vous sur des faits que vous soyez en mesure de prouver, en vous basant sur votre expérience personnelle ?

Sattar Kassem : Je me suis opposé à la direction de l'OLP, (Organisation de libération de la Palestine) au Parlement, durant plus de trente ans. De par ma connaissance personnelle d'Arafat, et mes recherches, j'ai fini par comprendre qu'il avait abdiqué sa mission révolutionnaire, qu’il ne travaillait pas dans l'intérêt des Palestiniens – qu’il servait, en réalité, de soupape de sécurité aux Israéliens, et enfin qu’il avait porté atteinte à l'image des Palestiniens dans les pays arabes où il a successivement résidé, ainsi qu’au tissus éthique et social du peuple palestinien.

Silvia Cattori : Par exemple ?

Sattar Kassem : Par exemple, il envoyait les plus loyaux et fiables des jeunes Palestiniens, d'authentiques combattants, au Sud Liban, où ils se faisaient immanquablement tuer. Pourquoi ? Parce qu'un des aides d'Arafat contactait régulièrement les Israéliens pour les mettre au courant de ce qui se préparait. Alors bien sûr, les Israéliens n'avaient plus qu'à tuer ces jeunes combattants dès leur apparition.

Silvia Cattori : Vous voulez dire que M. Arafat n'a jamais imposé une quelconque discipline à son entourage, en matière de sécurité ?

Sattar Kassem : Je suis en mesure de vous dire que toutes les informations se retrouvaient régulièrement entre les mains des Israéliens ; Arafat n'a jamais procédé au moindre interrogatoire, au sein de l'OLP, pour savoir qui leur refilait des informations. Ce genre de comportement démontre que les fuites avaient son assentiment, non ? C'est la raison pour laquelle j'affirme qu'Arafat n'était absolument pas un révolutionnaire, mais qu'il collaborait avec l’occupant israélien. Les Palestiniens sincères étaient mis à l'écart par différents moyens, et Arafat ne conservait généralement dans son entourage que ceux qui ne s'intéressaient qu'à leur intérêt personnel.

Silvia Cattori : Donc, selon vous, ces gens de l'entourage de M. Arafat étaient compromis, dès le départ ?

Sattar Kassem : Oui. Dès le début des années 1970, Arafat a toujours dépendu de gens suspects – des gens entretenant, j'en suis persuadé, des liens « sécuritaires » avec les Israéliens. Ils étaient corrompus quand ils étaient au Liban, ils étaient corrompus en Tunisie, et, corrompus, ils l'étaient déjà, en Jordanie ! Quand Arafat résidait dans ces différents pays, il n'ont fait que s'y comporter de manière lamentable. Arafat n’a pas empêché ses adjoints de commettre beaucoup de délits dans les rues des villes arabes. Ainsi, par exemple, quand il laissait impunément un de ses adjoints humilier un chef d'une tribu en Jordanie, cela avait immanquablement pour effet que la tribu toute entière se mettait à exécrer les Palestiniens. Après que l'OLP ait été pilonnée et chassée de Beyrouth par l’armée israélienne, ses dirigeants sont allés en Tunisie. Les Tunisiens vous diront qu'en arrivant en Tunisie, ils ont amené avec eux des bordels et que la prostitution est devenue florissante, en raison de sa. Ce sont principalement des Palestiniens qui faisaient marcher les bars louches et les lieux de prostitution, en Tunisie. Aux yeux des Tunisiens, des Libanais, des Jordaniens ou des Koweïtiens, qui les ont vus se comporter ainsi, ces gens-là représentent les Palestiniens ! Voilà ce qu'ils en sont venus à penser ! C'est depuis lors que nous, les Palestiniens, nous sommes haïs en Tunisie, au Koweït et au Liban. J'ai écrit plusieurs articles pour dénoncer ces exactions et cette corruption scandaleuses, afin de mettre en garde ces dirigeants qui conduisaient leur peuple vers une fin absolument catastrophique. Mais, mis à part les rares personnes qui ont vu de près tout cela, très peu de gens m'ont cru. Depuis 1994, après l'installation d'Arafat en Cisjordanie et à Gaza, les gens ont commencé à prendre conscience du fait que ce que je disais était bien la triste réalité. Malheureusement, ils l'ont découvert bien trop tard. Bien sûr, Arafat n'est plus là, mais nous continuons à souffrir des conséquences de sa politique calamiteuse. C'est pourquoi je dis qu'il ne différait en rien des autres dirigeants arabes.

Silvia Cattori : Ces personnages de l'entourage d’Arafat, faisaient-ils partie du personnel politique rentré en Palestine en 1994 ?

Sattar Kassem : Bien sûr, hélas.

Silvia Cattori : Mais M. Arafat savait-il que ses adjoints se comportaient ainsi ? Avait-il conscience de ce qui se passait autour de lui ?

Sattar Kassem : Oui. Il le savait et, de plus, il y voyait clair. Alors, si vous êtes averti à plusieurs reprises et que vous ne corrigez pas votre comportement, c'est que ce comportement est délibéré. Arafat a été mis en garde, des centaines de fois, par beaucoup de gens, sur le fait que son entourage se comportait très mal. Mais il n'a jamais rien fait pour y mettre un terme. Il était entretenu par l'argent qu'il recevait de certains pays arabes comme l'Arabie saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis. C'est simplement parce qu'Arafat était l'homme d'Israël et de l'Amérique qu'on demandait à ces pays de le financer. Il avait énormément d'argent ; c'était le soi-disant « révolutionnaire » le plus riche du monde. Comment est-ce possible, quand on sait que les révolutionnaires sont généralement assiégés ? Sans le consentement d'Israël et de l'Amérique, jamais ces pays ne lui auraient donné une seule piastre ! Ces pays ne sont pas indépendants. Aujourd'hui, d'ailleurs, c'est sur les injonctions d'Israël et de l'Amérique qu'ils ont cessé d'aider le Hamas financièrement.

Silvia Cattori : Avez-vous travaillé avec ces gens appartenant à l'entourage d’Arafat ?

Sattar Kassem : Oui. J'ai travaillé avec eux pendant un certain temps, et j'ai vu de mes propres yeux ce que je vous dis : c'est la vérité.

Silvia Cattori : Avez-vous écrit, à ce sujet ?

Sattar Kassem : Oui. J'ai écrit au sujet du comportement d’Arafat et de son entourage un livre, en arabe, intitulé : « La Route de la défaite ».

Silvia Cattori : Ceci signifie, si j'ai bien compris, qu’Arafat était très loin de la réalité et des véritables aspirations de son peuple ?

Sattar Kassem : Je pense que les Israéliens l'ont usé jusqu'à la corde. C'est ce qu'ils font avec leurs agents, leurs collaborateurs : une fois usés ils les mettent à la poubelle. Je pense que c'est exactement ce qu'ils ont fait avec Arafat : après l'avoir compromis, ils l'ont jeté, parce qu'il ne leur servait plus à rien.

Silvia Cattori : Lorsque j'ai rencontré M. Arafat en avril 2002 j'ai eu l'impression qu'il était entouré par nombre d’opportunistes. N'était-il pas la victime de mauvais conseillers ?

Sattar Kassem : Certes. Mais c'était lui le chef. Il était au centre. Il n'a jamais cherché à s'entourer de conseillers honnêtes ; il a toujours vécu entouré de malfrats. Et les gens louches ne peuvent donner que des conseils louches. J'ai même une définition personnelle de l'« arafatisme », que je diffuse autant que je le peux, internationalement. Le terme « arafatisme » a été créé spécialement pour qualifier le comportement d'Arafat, consistant à utiliser la corruption comme moyen pour mettre le peuple palestinien à genoux.

 

Silvia Cattori : Mais aux yeux des responsables de la solidarité internationale, par exemple, ou d’un écrivain comme Uri Avnery qui le considérait comme un ami personnel, Arafat était un grand homme, menant une vie très frugale, c’était « un partenaire pour bâtir un nouvel 
espoir »? !

Sattar Kassem : C'est exact ; Arafat vivait très simplement. Mais il n'en reste pas moins qu'à mes yeux, la mission d'Arafat consistait à travailler pour les Israéliens, et non pas pour les Palestiniens. Il menait une vie très simple, mais ses conseillers étaient très riches ; certains d'entre eux vivaient en permanence dans des hôtels 5 étoiles et allaient à Monte Carlo et à Las Vegas. Vous savez à quel point la vie est difficile, en Palestine. J'invite ces gens, qui soutenaient Arafat et qui le croyaient honnête vis-à-vis des Palestiniens à venir ici en Palestine, débattre ouvertement de sa politique. Je les attends.

Silvia Cattori : Mais, de là à penser que la mission d’Arafat était en réalité d'accomplir les quatre volontés des Israéliens ? C'est tellement incroyable ! ?

Sattar Kassem : Au moins pour ce qui me concerne, toutes mes prévisions au sujet d'Arafat se sont vérifiées. Je suis convaincu de ce que j'avance. Par exemple, dès 1979, j'écrivais que l'OLP allait reconnaître Israël. A l'époque, les gens ne me croyaient pas, et ils commencèrent à faire courir le bruit que j'étais un espion parce que je soulevais des doutes au sujet d'Arafat ! En 1994, quand Arafat est venu s'installer en Palestine, j'ai écrit qu'il ferait la même chose qu'au Liban. Qu'il allait ouvrir des bordels, porter atteinte à la structure sociale et éthique des Palestiniens, et qu'il coopérerait avec les Israéliens en matière de sécurité. Malheureusement, tout ce que j'ai écrit s'est vérifié. Tout ceci, je l'avais dit aux dirigeants, avec une franchise totale : c'est la raison pour laquelle ils ont essayé de me descendre.

Silvia Cattori : Quand vous avez parlé de la « structure sociale et éthique des Palestiniens » qu’entendiez-vous exactement par là ?

Sattar Kassem : Les citoyens de toute nation doivent posséder un code éthique les conduisant à se respecter mutuellement et à vivre en bonne intelligence entre eux. Lorsqu’il n’y a aucun code éthique, alors tout le monde est l'ennemi de tout le monde. Sans éthique, comment pourrions-nous vivre ensemble ? C'est ce qui s'est produit à l'époque d'Arafat. Tous ces malfrats, ces gangsters, sont devenus très puissants, et les gens honnêtes sont restés terrés chez eux. L'ère d'Arafat a instauré un système de valeurs négatives qui ont entraîné la disparition du respect, au sein de notre peuple.

Silvia Cattori : Malgré tout, il semble que les dirigeants de l'OLP aient réussi à s'attirer la sympathie de la gauche un peu partout dans le monde. Jusqu'à ce jour, la plupart des partis de gauche considèrent Arafat et les représentants de l'OLP comme des partenaires honnêtes, ils continuent à les soutenir, et se méfient des autorités du Hamas ?

Sattar Kassem : D'une manière générale, Arafat était censé donner cette image-là. Mais il n'était absolument pas honnête. Bien sûr, Arafat n'était pas le seul leader, en Palestine. Il y avait aussi des leaders de gauche, comme George Habash, par exemple, le chef du FPLP [Front populaire de libération de la Palestine], ou encore Nayef Hawatmé, le chef du FDLP [Front démocratique de libération de la Palestine]. Arafat, et ses séides, tout en sachant pertinemment, dès le début, que la communauté internationale n'entendait aucunement libérer la Palestine, ont donné l'impression, erronée, qu'avec son aide, ils étaient réellement en train de travailler dans l'intérêt des Palestiniens. Ces dirigeants palestiniens là, comme en général les dirigeants arabes, ont donné à accroire à la communauté internationale qu'ils s'occupaient de leur peuple. En réalité, c’étaient tous des alliés fidèles d'Israël.

Silvia Cattori : Si comme vous l’affirmez, les représentants de l'OLP travaillent contre l'intérêt des Palestiniens, pourquoi le gouvernement Hamas ne les limoge-t-il pas ?

Sattar Kassem : Depuis que le Hamas a remporté les élections, les dirigeants du Fatah, avec le soutien de leurs représentants à l'étranger, travaillent d'arrache-pied à faire échouer le nouveau gouvernement. Ils coopèrent avec les Etats-Unis, avec Israël et avec des pays arabes – Egypte et Jordanie notamment - en vue du renversement du gouvernement Hamas. Bien entendu, ceci fait partie de l'héritage d'Arafat. Ils veulent dépouiller le Hamas de son autorité, et renverser le gouvernement. C'est la raison pour laquelle ce n'est que depuis la victoire du Hamas aux élections qu'ils se concentrent comme on le voit sur l'OLP - alors qu'ils se moquaient de l'OLP, qui était royalement ignorée par Arafat et son entourage. Ils se moquaient tout autant de la Charte nationale palestinienne : quand ils ont signé l'accord d'Oslo, en dépit du fait que cet accord contrevenait à la Charte nationale palestinienne, personne, parmi eux, ne s'est posé la moindre question. Alors qu'aujourd'hui, c'est différent : là, ils s'en préoccupent beaucoup, mais uniquement parce qu'ils veulent dépouiller le Hamas de son autorité. Cela fait partie d'une conspiration. Une conspiration aux ramifications internationales.

Silvia Cattori : Vous voulez dire que les représentants de l'OLP font partie d'une conspiration dirigée contre le mouvement Hamas ?

Sattar Kassem : Oui.

Silvia Cattori : Considérez-vous également Mme Leila Shahid – représentante de l'OLP en France depuis plus de vingt ans, nommée récemment, par M. Abou Mazen, auprès de l'Union européenne – appartenir à ce que vous appelez une « conspiration » ?

Sattar Kassem : Tous ces représentants agissent contre nos véritables intérêts nationaux ; ils coopèrent avec les Etats européens, les Etats-Unis et Israël. Personnellement, je pense que Leila Shahid appartient à la camarilla d'Arafat. Pour moi, en tant que Palestinien, Leila Shahid n'est pas quelqu'un de fiable. Je n'ai pas confiance en elle. Si j'avais une responsabilité dans l'Autorité palestinienne, je la renverrais, parce que tout ce qu'elle dit en-dehors de la Palestine, depuis de si nombreuses années, équivaut à une reddition et cela n'apportera jamais une quelconque justice aux Palestiniens. Nous voulons la paix. Mais la paix en laquelle nous croyons, c'est celle qui ramènera les réfugiés palestiniens chez eux, en Palestine. Sinon, contrairement à ce qu’elle dit, nous n'avons rien à négocier. Par conséquent, tous les Palestiniens qui sont partie prenante aux accords d'Oslo sont, à nos yeux, à rejeter : ils sont compromis dans la politique d'Arafat, dans la corruption et dans la collaboration avec les Israéliens. Maintenant, si on vient nous dire qu'ils nous ont valu quelques sympathisants, nous aussi, nous pouvons en conquérir, nous sommes capables d'expliquer notre situation. Tout le monde est capable d'expliquer les difficultés et les misères qu'ont connues les Palestiniens au fil des années. Quant aux gens de gauche, comme de droite, d'ailleurs, nous pouvons nous aussi leur parler, pour nous efforcer de les convaincre de nos réelles aspirations. Donc, gagner à la cause quelques sympathisants en Europe, cela ne suffit pas. Ce à quoi ont contribué Leila Shahid, et tous les gens qui l’ont suivie, c’est à la liquidation de la cause palestinienne. C'est la raison pour laquelle la majorité du peuple palestinien soutient aujourd'hui le Hamas.

Silvia Cattori : Avez-vous voté pour le Hamas ?

Sattar Kassem : Oui, j'ai voté pour le Hamas. Pourquoi ? Parce que nous voulons reconquérir la cause palestinienne, parce que nous voulons maintenir vivante notre juste cause. Or la cause palestinienne n’est pas l’établissement d’une soi-disant « Autorité palestinienne » ; ce n’est pas cela qui nous préoccupe. Ce qui nous préoccupe, c'est le retour de cinq millions de réfugiés, qui souffrent depuis près de soixante ans et vivent dans des conditions particulièrement dures et précaires dans les camps de réfugiés. C'est de cela, que nous n'avons jamais cessé de nous préoccuper. De plus, Arafat, les gens du Fatah, et tous ces gens de l’OLP qui prétendent nous représenter, ne cessent de conspirer contre d'autres pays arabes, comme la Syrie et le Liban. Ils continuent d'appuyer la propagande israélienne et américaine. Ils se sont également positionnés contre l'Iran, bien que l'Iran ait apporté une aide considérable aux Palestiniens. Là encore, puisqu'on parle d'aide financière extérieure, ces gens insistent pour que nous obtenions cette aide exclusivement de l'Europe, mais cela entraîne beaucoup de conséquences. Comment puis-je accepter de dépendre, moi, et ma bouchée de pain, des Européens ? A tout instant, les Européens peuvent se mettre en colère contre moi. Que vont-ils dire, alors ? Ils vont dire : « Très bien, moi, je ferme le robinet ! » Et c'est ce qui s'est produit. Bien qu'ils n'aient que le mot démocratie à la bouche, on voit bien que les états européens ne défendent pas la démocratie, qu'ils n'en veulent à aucun prix, ou plutôt qu'ils veulent une démocratie maison, taillée sur mesure au service de leurs intérêts ! Par conséquent, si nous voulons vivre, nous ne devons compter sur personne, si ce n'est sur nous-mêmes. C'est à Israël, qui est la puissance occupante, qu'il incombe de fournir suffisamment de nourriture et de verser les salaires des populations soumises à son occupation. C'est ce que stipule le droit international. Et, si j'ai besoin d'aide, et d'assistance financière, je dois les demander à des amis, et non pas à des pays qui soutiennent Israël !

Silvia Cattori : Ces amis, qui sont-ils ?

Sattar Kassem : Je peux au moins compter, par exemple, sur la Malaisie ; je peux obtenir de l'aide de l'Iran. J'ai été candidat aux élections présidentielles de 2005. J'ai alors dit au peuple : si je suis élu, je n'accepterai pas un centime de quiconque ne serait pas un ami des Palestiniens, parce qu'à tout moment, nos « bienfaiteurs » pourraient nous menacer ; je veux être sûr de pouvoir manger demain.

Silvia Cattori : Les gens qui ont succédé à Arafat sont-ils meilleurs ?

Sattar Kassem : Abou Mazen est quelqu'un de très faible. Il n'a aucune vision politique. Tous les Palestiniens le savent. Personnellement, je le connais depuis plus de trente ans, et je sais qu'il est depuis tout temps opposé à la résistance. Arafat l'a simplement installé là où il est, pour lui succéder.

Silvia Cattori : A votre avis, est-ce quelqu'un d'honnête ?

Sattar Kassem : Je pense qu'il est plus honnête qu’Arafat, ce qui n’est pas très difficile. Mais il est très faible. C'est une sorte d’instrument. Les gens du Fatah l'ont soutenu à seule fin de demeurer au pouvoir, en particulier parce qu'ils savaient à quel point il était faible.

Silvia Cattori : N'a-t-il pas été mis en avant par Israël et les Etats-Unis, dès 2003 ?

Sattar Kassem : C'était un des favoris d'Israël. Mais tous les gens influents, au sein du Fatah, sont des gens liés à Israël et aux Etats-Unis. Ce sont ces trois qui ont fait ce choix-là. Mais ce choix s'est, en l'occurrence, porté sur quelqu'un de particulièrement faible et incapable.

Silvia Cattori : Et les autorités du gouvernement Hamas, sont-elles plus compétentes ?

Sattar Kassem : Le gouvernement Hamas n'a rien à voir avec les précédents gouvernements Fatah. Il n'a pas encore eu la moindre possibilité de faire ses preuves. Dès qu'il a remporté les élections législatives, toutes sortes de problèmes ont surgi afin de faire obstruction au nouveau gouvernement et de l'empêcher de faire son travail. Par conséquent, le Hamas n'a pas eu la chance de faire ses preuves, et nous ne pouvons pas porter de jugement à son sujet. Nous devons attendre. Mais, d'une manière générale, le Hamas n'est pas passé à l'action : ses responsables sont effrayés. Ce que j'entends par « passer à l'action », ça n'est pas déambuler en armes et tirer dans le tas, bien évidemment.

Silvia Cattori : Songez-vous ici à une offensive contre la corruption ? Vous attendiez-vous à ce que le gouvernement Hamas s’empare, dès son arrivée en fonction, de cette question délicate et procède à l’arrestation d’hommes politiques ?

Sattar Kassem : Oui. Les nouvelles autorités devraient au moins ouvrir les dossiers concernant la corruption. Mais ils ne l'ont pas fait. Ils n'en ont même pas parlé. Ils sont terrorisés. On attendait du nouveau gouvernement, également, qu'il confisque les milliers de voitures qu'Arafat a distribuées à ses hommes liges, qu'il les revende, et de se servir de cet argent pour payer quelques salaires aux fonctionnaires privés de revenus depuis des mois.

Silvia Cattori : Alors, pourquoi le gouvernement du Hamas n'a-t-il pas confisqué ces voitures ? Est-ce parce qu’il redoute une guerre civile ?

Sattar Kassem : Comme je vous l'ai dit, ils ont peur. Quand on leur demande de faire le ménage, ils répondent que cela entraînerait des tensions qui pourraient provoquer une guerre civile. Mais ça n'est pas une excuse, car, s'ils ouvraient les dossiers de la corruption, cela pourrait très bien entraîner aussi le départ de tous les gens du Fatah !

Silvia Cattori : Comment le gouvernement Hamas pourrait-il prendre le risque d'une confrontation dès lors que le véritable pouvoir, comme les services de sécurité, sont toujours sous le contrôle de M. Abou Mazen ?

Sattar Kassem : Je pense que nos gouvernants ont de bonnes intentions, mais qu'ils ne sont pas en mesure d’agir parce que, quoi qu'ils disent ou fassent, ils seront considérés, sur le plan international, comme des « terroristes ». Mais s'ils avaient ouvert le dossier de la corruption, la plupart de ces dirigeants corrompus du Fatah auraient fui le pays : ça n'est pas « du terrorisme » ; il s'agit d'un problème interne.

Silvia Cattori : Etes-vous en contact avec des membres du gouvernement Hamas ?

Sattar Kassem : Je les vois, je les rencontre, et je leur téléphone, à Gaza, et ici, en Cisjordanie.

Silvia Cattori : Les officiels israéliens ont coutume de les qualifier de fous furieux. Comment sont-ils, en réalité ?

Sattar Kassem : Ce sont des gens affables. Ils sont honnêtes et ils sont désireux de servir les Palestiniens. Mais, malheureusement, ils sont confrontés à beaucoup d’obstacles. Et le problème est qu’ils sont accusés, à tort, d’être « terroristes ».

Silvia Cattori : Pensez-vous que l'Union européenne soit en train de soutenir le boycott américain contre le gouvernement Hamas pour contraindre les Palestiniens à renoncer à leurs droits dans le but d'aider les Israéliens à gagner définitivement la partie ? La France n'a-t-elle pas fait adopter dès 2004 la résolution 1559 à seule fin d’éliminer la seule force de résistance capable de faire reculer l'occupant israélien ?

Sattar Kassem : C’est exact. Regardez les Européens : ils veulent désarmer le Hamas ; ils veulent désarmer le Jihad islamique ; ils veulent désarmer le Hezbollah ; ils veulent désarmer la Syrie ; ils veulent désarmer l'Iran ! Par conséquent, qui va défendre les Arabes ? Pourquoi Israël ne devrait-il pas être désarmé, lui aussi ? C'est totalement injuste, c'est totalement déraisonnable. C'est inacceptable. Je veux me défendre. Qui est le fou qui peut accepter de se laisser écraser sans réagir ? Comment, au nom du Ciel, les Etats européens peuvent-ils exiger que le Hezbollah soit désarmé, alors qu'Israël est armé jusqu'aux dents ? On le voit : en réalité, les Européens sont en train d'adopter le point de vue israélien ; ils n'adoptent absolument pas une position équitable et équilibrée. Ils sont totalement de parti pris. S'ils veulent que nous désarmions, alors qu'ils demandent à Israël de désarmer ! Là, il y aurait un semblant de justice.

Silvia Cattori : La diplomatie helvétique continue de financer la promotion de « l’Accord de Genève », en s'appuyant sur l’ex-ministre M. Abed Rabbo – un « accord » que la majorité des factions palestiniennes ont fermement rejeté. (2) Ce déni de vos aspirations n'irrite-t-il pas les Palestiniens ?

Sattar Kassem : Je pense que cette initiative Suisse ne représente pas les Palestiniens mais des individus compromis avec Israël et les Etats-Unis. Les gouvernements occidentaux sont convaincus qu'il y aurait une sorte de démocratie taillée sur mesure pour eux, pour défendre leurs intérêts et donc le capitalisme néolibéral. Si un régime en dévie d'un iota, il n'est plus considéré comme démocratique. Cela n'est pas raisonnable. Vous savez, les « Occidentaux » pensent qu'ils ont affaire, avec nous, à un peuple immature, adolescent. Non : nous sommes adultes, nous avons nos penseurs, nous avons nos intellectuels, nous sommes capables d'analyser les choses et nous sommes capables d'en effectuer la lecture qui convient. Par conséquent, ce que font ces Palestiniens qui coopèrent avec Israël, avec les états européens et avec les Américains, pour faire obstruction au Hamas, c'est une trahison. Comment ces gens, comme Rabbo, peuvent-ils provoquer ainsi le Hamas, aller dire de par le monde « si vous ne soutenez pas l’Accord de Genève, si vous ne soutenez pas ceux qui l’ont conçus, ce sont les extrémistes du Hamas qui vont triompher » ?

Silvia Cattori : Mais, aujourd'hui, le gouvernement du Hamas est au pouvoir. Encore une fois : pourquoi n'a-t-il pas condamné l'attitude de ces personnages qui continuent de se prêter à des mascarades au mépris de la démocratie ?

Sattar Kassem : Le Hamas n'a pas le pouvoir. Jusqu'à maintenant, il ne dispose pas réellement du pouvoir. Les services de sécurité sont toujours maintenus sous les ordres d'Abou Mazen et, depuis les élections, le Fatah ne cesse de créer des tas de problèmes au Hamas, afin qu'il n'ait pas le temps de planifier ou de réfléchir à ce qu'il doit faire. Le Fatah distrait le Hamas par des obstructions quotidiennes. Dès lors qu’Abou Mazen a monopolisé tous les services de sécurité, sur qui le Hamas pourrait-il s'appuyer ? Ce faisant, le Fatah a créé un vrai problème, non seulement au Hamas, mais à l'ensemble du peuple. Ainsi, par exemple, si vous allez dans les villes, vous verrez des hommes armés. Qui sont-ils ? Ce sont des gens du Fatah : ils sont armés, et ils s'en prennent aux gens ; ils volent des biens, ils menacent parfois les gens, ils les soumettent à leur chantage, et parfois même, ils les tuent. Ce sont ces gens-là qui m'ont tiré dessus, en 1995.

Silvia Cattori : C'est encore le cas, aujourd'hui ?

Sattar Kassem : Oui, ces exactions continuent. Ces gens ont été élevés par Yasser Arafat et ils ont été financés par lui. Beaucoup d'entre eux appartiennent aux services de sécurité. Normalement, un service de sécurité veille à ce que le peuple soit en sécurité, il a pour mission de sauvegarder cette sécurité : eux, au contraire, ils représentent un danger pour la sécurité du peuple.

Silvia Cattori : Donc, aujourd'hui comme hier, du temps de M. Arafat, les gens continuent à avoir peur, parce que les gens du Fatah sont toujours aux manettes ?

Sattar Kassem : Oui. Nous avons peur des Israéliens, et nous avons peur des hommes de main du Fatah. Les uns comme les autres menacent notre sécurité.

Silvia Cattori : Pour résumer, il y aurait donc deux camps : celui du Fatah, qui lutte pour conserver le pouvoir, et celui du Hamas, qui voudrait défendre les intérêts du peuple, mais qui n'est pas en mesure de le faire ?

Sattar Kassem : C'est ça. Et le camp de ceux qui sont contre notre peuple est redoutable, parce qu'il est soutenu par Israël, les Etats-Unis et les pays européens. Bush le dit ouvertement : « Nous soutenons Abou Mazen financièrement et militairement » ! Ils le soutiennent en lui donnant des fusils. Des fusils destinés à être utilisés contre qui ? Contre Israël ? Mais non, bien entendu : contre le Hamas !

Silvia Cattori : Cela signifie-t-il que, quand M. Mazen et les représentants de l'OLP appellent les autorités du Hamas à respecter les accords négociés avec Israël, c'est uniquement parce qu'ils veulent préserver leurs acquis personnels ?

Sattar Kassem : Exactement. Ils veulent que le Hamas ne remette pas en question les accords d'Oslo, car cela leur permet de conserver leurs privilèges et leurs prébendes personnels. Tant les Européens que les Israéliens ont besoin de ces Palestiniens serviles qui soutiennent les accords d'Oslo. C’est pourquoi ils ont encouragé la corruption installée par Arafat en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. La corruption a été un des moyens pour les Etats-Unis, Israël et l’Europe de se gagner de tels soutiens. Ainsi, le plus gros de l'aide européenne a disparu dans les poches des corrompus. Les Palestiniens n'estiment pas que la négociation leur ait apporté quoi que ce soit. Au contraire. Donc ils n’en veulent plus.

Silvia Cattori : Pensez-vous que l'Union Européenne pourrait changer de stratégie, et reconnaître la légitimité des autorités issues du Hamas ?

Sattar Kassem : Non. Les pays européens ne reconnaîtront jamais le Hamas. Jamais ! Les Etats européens sont des marionnettes entre les mains des Israéliens et des Américains. Ils ne sont pas indépendants. Ils ne sont pas unis. Si le Hezbollah gagne la guerre, le mouvement de résistance, au sein des pays arabes, va faire boule de neige.

Silvia Cattori : Quelles sont les principales différences, entre le Hamas et le Hezbollah ?

Sattar Kassem : Le Hamas n'a pas d'organisation forte, il n'a pas d'armes, il n'est pas entraîné. Il est sous occupation. Les Palestiniens souffrent, mais quoi qu’il en soit, ils continueront le combat. Ils ne se rendront jamais. Quant au Hezbollah Israël ne pourra ni le désarmer, ni l'affaiblir durablement. Le Hezbollah demeurera puissant. Mais le plus important, aujourd'hui, au sujet du Liban, c'est que les gens sachent ce qu'Israël fait de terrible dans ce pays, tout comme en Palestine. De fait, Israël n'est pas en train de détruire le Hezbollah : Israël est en train de faire souffrir toute la population civile libanaise. Les attaques contre le Liban, ont été très importantes, mais tout ce qu'Israël fait, en réalité, c'est tuer des civils, sans atteindre le Hezbollah. En quelques jours des milliers de civils ont été tués ou blessés, des dizaines de milliers de logements ont été détruits, ainsi que des ponts, des usines, des centrales électriques. Les gens devraient donc savoir désormais quelle est la mentalité qui prévaut en Israël. Ils ne peuvent plus ignorer le comportement destructeur qui caractérise ces colonisateurs. C’est pourquoi je pense que nous devons faire de la cause palestinienne une cause arabe et islamique. Le Hezbollah a une organisation excellente, une bonne administration, une bonne gestion des conflits. Israël a essayé à plusieurs reprises de lancer des attaques contre le Hezbollah. Ce n'est donc pas la première fois, mais à chaque fois, c'est le Hezbollah qui en est sorti vainqueur. Le problème pour nous est d’obtenir des Européens et des Américains qu'ils reconnaissent notre droit de résister ; mais c’est quelque chose d'impossible, parce que nous n'avons aucune force. Tant que nous ne serons pas assez forts, nous ne parviendrons à convaincre personne.

Silvia Cattori : Vous arrivez à la même conclusion que l'analyste politique libanais Youssef Ashkar (3), qui affirme que la soi-disant « guerre contre le terrorisme » est en réalité une guerre contre les pays, contre les communautés, une guerre cyniquement conçue pour détruire des pays et des peuples entiers et que ces derniers ne sont plus protégés par leurs autorités ?

Sattar Kassem : Oui, c'est hélas vrai. Il ne s'agit pas, comme Blair et Bush le disent, d'une guerre contre le « terrorisme », mais bien d'une guerre contre nous tous, contre chacun d'entre nous.

Traduit de l'anglais par Marcel Charbonnier.

(1) Il est question ici de « L’appel des 20 » rédigé par des membres du Conseil législatif : parmi eux Hussam Khader, qu’Israël a enlevé en 2003 et qui demeure, depuis, emprisonné. Cet appel dénonçait les compromissions de M. Arafat avec l’occupant israélien, la corruption et les difficultés que les accords d’Oslo ont générées.

(2) L’Accord de Genève, signé à Genève, est l’aboutissement de négociations qui ont duré 2 ans. Cet accord apparaît comme encore plus injuste et défavorable aux Palestiniens que les Accords d’Oslo. L’Israélien Yossi Beilin et le Palestinien Abed Rabbo, ont été les principaux négociateurs, aux côtés du pro-israélien Alexis Keller, chargé par la Suisse de piloter cette nouvelle mascarade.

(3) http://www.voltairenet.org/article136760.html

 

 


Source : Silvia Cattori


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