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Ha¹aretz, 30 novembre 2005
Editorial de la rédaction
Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant
Les avant-postes illégaux, que le gouvernement s¹est abstenu de démanteler,
abritent des hors-la-loi qui, outre le fait de s¹emparer de terres
qui ne leur appartiennent pas, ont l¹habitude de s¹attaquer à
leurs voisins palestiniens, à leurs plantations et à leurs biens.
Ils partent du principe que le bras armé de la loi ne les atteindra
pas.
Ces dernières années, la saison de la récolte des olives est
devenue une période très agréable pour quelques-uns des habitants
des avant-postes, et les destructions qu¹ils arrivent à infliger
sans interférence aucune aux oliveraies palestiniennes laissent
rêveur. Dans le seul village de Salem, quelque 180 oliviers ont été
incendiés en mai, 250 sciés en juillet, et encore 200 en octobre.
Lundi denier, les habitants du village ont découvert un groupe d¹Israéliens,
qu¹ils ont identifiés comme habitants d¹un avant-poste proche de
la colonie d¹Elon Moreh, occupés à scier à la tronçonneuse une
dizaine d¹arbres supplémentaires. Au total, quelque 900 oliviers
ont été détruits à Salem depuis six mois.
La destruction de ces oliviers symbolise aussi l¹apathie, pour ne
pas dire la cruauté, de l¹occupation israélienne, et le dédain
criminel dont font preuve les autorités chargées de faire
respecter la loi à l¹égard des actes des colons. Le mal fait aux
arbres n¹est que la partie émergée de l¹iceberg des mauvais
traitements infligés par les habitants des avant-postes à leurs
voisins. Depuis avril, l¹ONG Yesh Din (littéralement "il y a
une justice") a déposé 84 plaintes à la police de Judée et
de Samarie, relatives à des meurtres, agressions physiques et
autres formes de mauvais traitements à l¹égard des Palestiniens.
Cinq dossiers ont été clos. Pas un seul ne passe
au tribunal, et il n¹a été procédé à aucune arrestation.
Un porte-parole de la police affirme que 672 dossiers ont été
ouverts relatifs à des troubles causés par des Israéliens contre
des Palestiniens, mais ce chiffre considérable ne dit rien des
suites données aux affaires. La plupart des dossiers ont fini par
être clos. Les enquêtes ne sont pas conduites de manière sérieuse,
la police n¹investit pas de ressources dans ce district, les
commissariats sont situés dans les colonies, de sorte que les
Palestiniens craignent de s¹y rendre, et la plupart des policiers
sont eux-mêmes des colons. Il va sans dire qu¹aucune instance
gouvernementale ne fait d¹efforts pour changer cette situation.
Si le gouvernement avait été intéressé à juger les coupables,
si le Premier ministre s¹était exprimé publiquement contre les
violences criminelles commises par des citoyens israéliens, il est
probable que les habitants des avant-postes n¹auraient pas pu
poursuivre leurs agressions, ne serait-ce qu¹une semaine de plus.
Les services de sécurité du Shin Bet, capables de capturer un
homme recherché qui se cache au cœur d¹une ville palestinienne très
peuplée, n¹auraient probablement pas de grandes difficultés à
repérer quelques dizaines d¹Israéliens qui abattent 200 oliviers
en plein jour, sans interférence, puis rangent leurs outils et s¹en
retournent dans leurs foyers illégaux, au sein d¹un avant-poste
illégal. Il est évident que personne n¹a intérêt à mettre fin
à ces actes, comme d¹ailleurs personne ne s¹émeut de la création
d¹avant-postes illégaux. Le crime pousse au crime, et la violence
à la violence. C¹est ne pas prendre tout cela en considération
qui fait la toute-puissance des habitants des avant-postes dans les
territoires.
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