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Israël est en train de fixer ses frontières de façon unilatérale
Ebrahim Al Abed


Israël annexe, emprisonne des zones entières, construit des ghettos. Israël ne cherche pas la paix, n’accorde aucune attention aux accords internationaux ou bilatéraux. 

Le ministre israélien de la défense, Shaul Mofaz, a fait lors d’une visite dans la vallée du Jourdain une annonce d’ordre politique décrite par les journaux israéliens comme surprenante. Mofaz a en effet déclaré que dans une ou deux années à la suite des électionsisraéliennes qui doivent se tenir en mars, le gouvernement décidera des frontières permanentes d’Israël et « agira vigoureusement pour les concrétiser ».

Il a affirmé que ces frontières inclueraient les terres de la vallée du Jourdain entre la Cisjordanie et la Jordanie le long du Jourdain et les colonies juives de Cisjordanie. Mofaz a ajouté : « Immédiatement après les élections, le gouvernement s’attaquera à la question des frontières permanentes ». Comme à l’habitude, et pour tenter de rassurer le monde extérieur, Mofaz a déclaré : « Israël essaiera de fixer ses frontières en accord avec les Palestiniens ». Mais il précisa aussitôt : « S’il est impossible de parvenir à un accord sur les frontières définitives, nous emprunterons une autre route sur laquelle je ne dirai rien pour le moment » ... « Dans les prochaines années, les frontières permanentes de l’état d’Israël vont être fixées ainsi que l’avenir de la majorité des implantations [colonies] en Cisjordanie et dans la vallée du Jourdain. »

Mofaz a fait savoir clairement que son gouvernement incluerait la partie de Jérusalem sous occupation, les colonies de Maale Adumim, Ariel, Reihan Shaked, Ofarim, le bloc d’Etzion ainsi que la vallée du Jourdain. Ce sont ces zones, selon Mofaz « qui constitueront les frontières de l’état d’Israël ».

Ces déclarations n’étaient pas réellement une surprise. Ce qui était surprenant, c’était plutôt leur annonce publique, et en des termes aussi limpides. L’actuel premier ministre Ehud Olmert avait dit quelques jours plus tôt que les colonies resteraient à l’intérieur du mur de « sécurité » et étaient inséparables d’Israël (Jerusalem Post, 7 février 2006).

Olmert avait aussi fait connaître son intention de conserver toutes les colonies israéliennes situées le long du Jourdain. Le Jerusalem Post faisait le commentaire suivant : « Il s’agissait jusqu’à aujourd’hui de l’indication la plus claire de la façon dont Israël voit ses frontières définitives ».

Toujours d’après le journal, Olmert escompte réellement procéder à un retrait unilatéral de Cisjordanie, comme cela a été fait pour Gaza. Ce retrait ne sera pas le résultat de négociations avec l’Autorité Nationale Palestinienne, et ne sera ni en concordance avec la feuille de route, ni basé sur les frontières au moment des accords d’Oslo ni sur aucun accord ou arrangement bilatéral et international. Ce retrait sera imposé par Israêl et sera basé sur la supériorité militaire israélienne et sur l’absence de volonté du Quartet de prendre quoi que ce soit comme mesure pour mettre la feuille de route sur les rails.

Israël travaille activement à la réalisation du Mur de séparation. Danny tirza, responsable de la réalisation du mur, a expliqué l’actuel statut du Mur et les plans à venir, le tout illustrant à souhait qu’Israël n’a aucune intention d’arriver à un accord basé sur des négociations et une compréhension réciproque entre les deux peuples. Le travail de construction a été entamée après l’opération Defensive Shiel en 2002 et s’est poursuivie rapidement, avec plus de 150 kms de construction la première année, avant que le rythme ne ralentisse.

Si l’on exclut des segments du Mur qui vont s’enfoncer profondément en Cisjordanie, le tracé principal sera terminé dans deux mois, d’après Tirza.

A la fin de l’été sera terminée la construction du segment de 85 kilomètres qui suit grossièrement les frontières municipales de Jérusalem occupée telles qu’elles ont été définies par les israéliens. Mais le segment qui englobe Ma’aleh Adumin devrait être terminé à la fin de l’année. Tirza a fait encore savoir que la route que suit le Mur autour de Jérusalem coupera l’ouest de la ville des quartiers où résident queqlues 70 000 habitants Palestiniens disposant de cartes de résidents. Telle qu’elle sera, la barrière incluera 11 checkpoints pour contrôler les flux humains à l’intérieur et à l’extérieur de la ville. Au moins 90 000 Palestiniens de Jérusalem resteront isolés du côté israélien.

Deux des trois segments du Mur restant à réaliser, autour d’Ariel et Gush Etzion, sont aussi les plus problématiques pour des raisons à la fois pratiques, légales et politiques, et ne seront pas terminés avant 2007. La section restante, de Metzadot Yehuda au sud des Collines de Judée jusqu’à la fin du Mur à 8 kilomètres de la Mer Morte devrait être finie à la fin de l’année.

Le segment le plus complexe du Mur, d’un point de vue géographique, est celui qui englobe la colonie d’Ariel et ses colonies environnantes. Alors qu’il a déjà été décidé que toutes les colonies d’Ariel seraient inclues dans trois « doigts » du Mur, Tirza a récemment proposé au gouvernement que soient aussi incorporées les colonies de Kedumim, Karnei Shomron et leurs colonies satellites dans un segment séparé qui s’étendrait à l’est d’Alfei Menashe. Un tel tracé devrait entraîner la création d’un corridor séparé et contrôlé par les israéliens au nord des « doigts » d’Ariel.

Si cette nouvelle proposition est acceptée, Tiraz, montrant une grande « générosité », a parlé de la possibilité de contruire des routes réservées aux Palestiniens à travers et sous des zones résevées aux israéliens et protégées par le Mur, en complément de celles déjà en service.

A cause de la présence de 45 000 israéliens et 17 000 Palestiniens dans cette zone, un mur supplémentaire sera construit afin de couper les principaux centres de population de trois villages palestiniens des villes juives. Dans le même secteur, une route d’accès sera construite à l’est pour que les Palestiniens puissent, via un chcekpoint militaire israélien, gagner la Cisjordanie. Il y aura également un axe de quelques kilomètres où, pour des raisons purement géographiques, le Mur ne fermera pas complètement la Cisjordanie. Il butera sur les enclaves et annexera encore 10% de la zone.

En conclusion, on peut dire qu’Israël ne cherche pas la paix, n’accorde aucune attention aux accords internationaux ou bilatéraux. A moins que les nations Unies ne changent leur attitude, Israël continuera de déterminer la suite des évènements.

Ebrahim Al Abed
11 février 2006 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.miftah.org/Display.cfm?D...
Traduction : Claude Zurbach


 Source : CCIPPP
 http://www.protection-palestine.org/article.php3?id_article=2192


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