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TLAXCALA
Brzezinski :
Pour Israël, c’est le début de la fin
Daniel
M. Pourkesali
on Campaigniran.org, 3 août 2006
http://www.campaigniran.org/casmii/page/p/Brzezinski-The-Beginning-of-the-End-for-Israel
C’est fou, ce que les choses
peuvent changer, en trois semaines ! On sait que les
fomenteurs de guerre sont dans la merde, dès lors que le Premier
ministre (libanais) sunnite Fouad Siniora, ce premier ministre
soutenu par les Etats-Unis, qui n’aurait pas hésité jusqu’à
la semaine passée à s’afficher sur les photos en compagnie de
Condoleezza Rice [1], lui dit qu’elle n’est pas la bienvenue
à Beyrouth tant qu’elle n’exigera pas et qu’elle
n’imposera pas un cessez-le-feu immédiat. Après quoi, il a
remercié le Hizbullah [2], cette épine qu’il avait depuis si
longtemps fichée dans le flanc, pour ses sacrifices dans la défense
et la protection du Liban.
Bush-Blair & Cie, dans leur
soutien à l’unisson de l’agression israélienne barbare
contre le Liban, ont réussi à renverser totalement la
proverbiale table politique – je précise : sur leur
tronche. Leur adoption de la notion absurde d’un Israël
pratiquant soi-disant l’autodéfense et leur insistance entêtée
à répéter qu’il ne saurait y avoir d’arrêt de
l’offensive israélienne tant que les combattants du Hizbullah
n’auront pas été chassés de la zone frontalière ont non
seulement renforcé le Hizbullah, mais apporteront une eau bien
venue au mouvement de la résistance anti-sioniste, au Liban, bien
entendu, mais aussi bien au-delà de ce pays.
Nathan Gardels, rédacteur en chef
d’une revue de réflexion sociale et politique, publiée par
Blackwell/Oxford, ainsi que Global Services, un service de la rédaction
du Los Angeles Times, lors d’une interview récente [3] de
Zbigniew Brzezinski, ont posé la question suivante à l’ancien
conseiller ès sécurité nationale du Président Carter :
« La supériorité militaire, en tant qu’instrument
brutal, ne conduit-elle pas à une inimitié éternelle, plutôt
qu’à la sécurité ? »
Voici ce que Brzezinski a répondu :
« Ces préconisations des néocons, dont Israël a le
pendant, sont fatales pour l’Amérique, et elles seront fatales,
en fin de compte, pour Israël. Elles vont finir par retourner
totalement l’écrasante majorité des populations du
Moyen-Orient contre les Etats-Unis. Les leçons de l’Irak
parlent d’elles-mêmes. A la fin des fins, si la politique néoconne
continue à être poursuivie, les Etats-Unis seront exclus de
cette région du monde, et ce sera alors aussi le début de la
fin, pour Israël ». [Amen ! ndt]
Ensuite, Gardels demande à
Brzezinski : « La mort de si nombreux citoyens
innocents, à Qana, dans le Sud du Liban – à l’instar du
massacre de Hadîtha, en Irak, perpétré par l’armée américaine
– n’envoie-t-elle pas aux Arabes et aux Iraniens un message
selon lequel le « nouveau Moyen-Orient » concocté par
les Etats-Unis et Israël sera fait d’occupation militaire, de
carnages et de sang versé ? »
Ce à quoi, Brzezinski répond :
« C’est précisément la raison pour laquelle la politique
néoconne est catastrophiquement dangereuse, tant pour l’Amérique
que pour Israël ». Il poursuit ensuite, en expliquant qu’ « aujourd’hui,
il est de plus en plus difficile de dissocier le problème israélo-palestinien,
le problème irakien et le problème iranien. Ni les Etats-Unis,
ni Israël n’ont la capacité d’imposer une solution unilatérale
au Moyen-Orient. Même s’il y a des gens qui se bercent
d’illusion à ce sujet, et pour qui le réveil sera très
douloureux. »
L’opinion publique, dans
l’ensemble du monde arabe, a réagi en soutenant fermement le
Hizbullah et le Liban », a écrit Rami Khouri dans un
article récent du quotidien de Beyrouth en anglais Daily Star
[4]. « Washington est incapable de ressentir la douleur de
sa castration diplomatique auto-infligée, conséquence de sa
prise de parti pour Israël ».
Les bombardements aveugles et
incessants d’Israël sur le moindre village, la moindre petite
route, le moindre pont et tous les types d’infrastructures du
Liban, qui ont tué à ce jour plus de mille personnes, dont
beaucoup d’enfants, et chassé de chez eux plus d’un million
de personnes, ont forgé une unité remarquable tant dans le monde
politique qu’au sein de la population libanaise, qu’il
s’agisse des Chrétiens, des Musulmans sunnites ou des Musulmans
chiites. Ceux des Libanais qui ont pu un moment rejeter le
Hizbullah lors du déclenchement de la crise actuelle ont désormais
rejoint l’unanimité des Libanais, qui le soutiennent.
La politique néoconne absurde inventée
et adoptée par Bush-Blair, consistant à faire des guerres en vue
d’obtenir la paix aura pour effet de générer de plus en plus
de sentiments anti-américains et anti-israéliens, et de
renforcer la résolution et le soutien apporté à tous ceux qui résistent
à l’axe agresseur Washington-Londres-Tel Aviv.
[1] http://www.state.gov/r/pa/ei/pix/2006/64679.htm
[2] http://www.theaustralian.news.com.au/story/0,20867,19966759-23109,00.html
[3] http://www.huffingtonpost.com/nathan-gardels/beginning-of-the-end-for-_b_26247.html
[4]
http://www.dailystar.com.lb/article.asp?edition_id=10&categ_id=5&article_id=74326
Traduit de l'anglais
par Marcel Charbonnier, membre de Tlaxcala, le réseau de
traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es).
Cette traduction est en Copyleft.
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