(correspondants : Ali Samoudi, Jénine, Nablus City website,
arabs48.com, etc..)
Depuis deux jours, la population palestinienne est en colère, mais non
abattue. En colère contre la décision européenne, malgré
les tentatives de quelques-uns de ses porte-paroles de
minimiser la portée de leur décision consistant à
stopper l'aide économique à l'Autorité Palestinienne.
A Gaza, des manifestations se sont déroulées pour soutenir
le gouvernement palestinien et faire face aux mesures d'étouffement
du peuple palestinien prononcées par les gouvernements de
l'Occident colonial.
A Nablus, un appel à manifester ce vendredi, à la sortie des
mosquées, pour soutenir le gouvernement palestinien, a été
largement diffusé, et à l'heure où nous écrivons, nous ne
savons pas encore l'ampleur de la mobilisation, mais il
est certain qu'elle sera importante.
Il en est de même à Jénine, où célébrant la commémoration
du massacre israélien il y a quatre ans, la population se
sent en colère et souhaite relever le défi lancé, surtout
en ce moment douloureux pour elle. Un massacre commis de
sang-froid contre la population du camp, alors que ni l'ONU ni
l'Union européenne, sans citer les Etats-Unis, n'ont accordé
une quelconque importance à ce qui s'y passait.
Pour les Palestiniens, de Jénine et d'ailleurs, la décision
européenne montre le vrai visage des décideurs, inféodés
au lobby sioniste et surtout aux Etats-Unis. Pour beaucoup de
Palestiniens, la décision européenne n'est qu'une poursuite
de la politique de soutien à Oslo le moribond et à la
Feuille de route tronquée cent fois par les sionistes. Les
différents journalistes et commentateurs mettent en avant la
duplicité du discours européen, d'une part la démocratie et
d'autre part, leur alignement sur la politique israélienne.
Certains affirment ce qu'ils avaient déjà annoncé : la démocratie
véritable ne peut pas plaire ni être soutenue par les impérialistes
occidentaux.
Dans les différentes dépêches envoyées, publiées, dans
les réactions publiées par la presse palestinienne ou arabe,
les Palestiniens sont en colère et lancent le défi :
"Vous ne pourrez pas nous faire plier". "Vos
conditions sont des conditions mensongères", et beaucoup
remettent en cause le principe même de ces aides empoisonnées
qui se sont déversées depuis Oslo. "Pourquoi nous
ont-ils aidé ?" se demandent-ils ? "L'argent
envoyé a été englouti par leurs amis", et n'a pas
servi au peuple palestinien.
L'argent que les gouvernements européens envoyaient à
l'Autorité était conditionné par des capitulations, et la
preuve apparaît actuellement au grand jour.
Mais ce qui met en colère les Palestiniens, la majorité des
Palestiniens, ce sont les tentatives de certains membres de l'équipe
précédente au pouvoir de fomenter des troubles, en pensant
mobiliser la rue contre le gouvernement, de contacter les
sionistes (rencontre Abd Rabboh et Ayalon, au Maroc) de lancer
des propositions de changement de gouvernement, prétextant
les caisses vides de l'Autorité. Voir les nombreux articles
publiés sur la toile, les sites amin.org, arabs48.com, les
divers sites al-awda.org, les articles écrits par des
journalistes et activistes palestiniens vivant en Europe ou
aux Etats-Unis (Nidal Hamad, Ibrahim Hammami, entre autres).
Il est évident que certains membres de l'équipe précédente
ont des appuis à l'étranger, et même au sein des appareils
sionistes. Mais, font remarquer des journalistes palestiniens,
il est temps de choisir son camp : soit on est avec le peuple
et ses revendications nationales, et on poursuit le chemin,
bien que difficile, soit on capitule, et on rejoint le camp
des ennemis, contre notre peuple.
Les lignes se démarquent. C'est une des conséquences bénéfiques
de l'Intifada en Palestine.
Choisissons notre camp, clairement.
Nous ne pouvons pas être avec le bourreau et la victime à la
fois, nous ne pouvons plus défendre Oslo et la feuille
de route d'une part, et prétendre soutenir le peuple
palestinien de l'autre, sauf à le considérer immature et
inapte à réaliser ses intérêts.