Communiqué
L’UPR réitère sa demande d’enquête
approfondie sur les récents attentats,
et appelle les Français à s’opposer à
tout projet de « patriot act »
UPR
Photo:
D.R.
Lundi 19 janvier 2015
L’UPR réitère sa demande d’enquête
approfondie sur les auteurs, les
commanditaires et les logisticiens des
attentats commis à Paris contre Charlie
Hebdo, à Montrouge contre une policière
municipale et à Vincennes contre une
épicerie casher.
L’UPR, qui avait demandé dans son
communiqué du 7 janvier que
tout soit fait pour arrêter les
malfaiteurs vivants, déplore
profondément que les auteurs présumés
des attaques aient tous été tués au
cours des opérations destinées à les
appréhender, comme cela avait d’ailleurs
déjà été le cas pour Mohammed Merah.
Leur arrestation aurait, en effet, rendu
possibles :
- d’une part leur interrogatoire, indispensable pour
permettre aux services de police et
à la justice de remonter les
filières terroristes et d’établir
librement la vérité et la genèse des
faits. Désormais, le processus exact
qui a conduit aux attaques de Paris,
Montrouge et Vincennes sera beaucoup
plus difficile à établir et à
documenter,
- d’autre part un jugement public en cour d’assises,
qui aurait permis de répondre aux
interrogations légitimes de
l’opinion et de couper court à la
floraison d’interprétations,
d’hypothèses, de fables ou de
rumeurs en tout genre, qui se
répandent sur Internet et dans les
conversations de tout un chacun,
entretenant un climat de malaise et
de suspicion.
Alors qu’aucune enquête approfondie et
indépendante n’a encore été conduite par
l’autorité judiciaire, en particulier
sur les nombreuses zones d’ombre de
l’affaire (voir
ici
ou
ici),
les médias et responsables politiques
euro-atlantistes ont, d’ores et déjà,
fixé une version des faits et tiré une
conséquence : le renforcement du
dispositif de surveillance généralisé à
l’encontre de la population française.
Valérie Pécresse, probable candidate
tête de liste UMP aux prochaines
élections régionales en Île-de-France,
a ainsi déclaré « il faudra bien
entendu un « Patriot Act » à la
française. Il faut une réponse ferme et
globale », tandis que le chef des
députés UMP, Christian Jacob indiquait :
« à circonstances exceptionnelles, il
faut une loi exceptionnelle que nous
devons voter sans trembler. Pour que les
choses soient claires, si nous devions,
pour un moment, restreindre les libertés
publiques et la liberté individuelle de
quelques-uns, il faudra le faire ».
Nullement en reste, Manuel Valls a
donné huit jours au ministre de
l’Intérieur pour bâtir une stratégie
de contrôle d’Internet. Le Président de
la République, pour sa part, a expliqué,
au cours de sa
rencontre de ce vendredi avec John Kerry,
vouloir s’inspirer de la législation
américaine mise en place après le 11
septembre 2001 et trouver « ensemble
» avec les États-Unis les «
réponses nécessaires ».
L’UPR rappelle à ce propos une vérité
d’évidence : avant de prescrire des
remèdes, il faut établir un diagnostic.
Or, il est avéré qu’Amedy Coulibaly, les
frères Kouachi, tout comme, d’ailleurs,
Mohamed Merah, étaient largement connus
des services de renseignement. Avant
de renforcer la surveillance qui pèse
déjà sur 66 millions de citoyens et de
s’attaquer aux libertés fondamentales,
le gouvernement doit donc commencer par
le commencement, c’est-à-dire :
- par s’expliquer sur les défaillances
inadmissibles du dispositif de suivi
des individus identifiés comme
dangereux (qui doivent être
quelques centaines ou quelques
milliers en France tout au plus) ;
- et par présenter au public un plan précis pour y
remédier.
L’UPR relève également que la croissance
exponentielle du nombre de caméras de
surveillance au cours des dix dernières
années (que la CNIL évalue à
« beaucoup plus de 1 million » sur
l’ensemble du territoire) et la
multiplication de mesures sécuritaires
en tout genre depuis quinze ans n’a
produit aucun résultat convaincant,
comme en témoignent aussi bien les
récents attentats que les évolutions
plus générales des crimes et délits en
France sur la même période.
L’UPR appelle solennellement les
Français à s’opposer à tout projet de
« patriot act » et rappelle que
cette législation, profondément
liberticide, loin d’améliorer la vie et
la sécurité des Américains, a conduit
les États-Unis à basculer dans une forme
de tyrannie où l’état de droit ainsi que
les libertés publiques et individuelles
ont gravement régressé.
Le
«
patriot act » et les
mesures qui ont suivi son sillage sont,
en effet, responsables de graves abus,
dignes des régimes dictatoriaux :
toute puissance des services de
renseignement, viol de la vie privée des
citoyens, impunité des forces de
l’ordre, absence de transparence des
institutions, irresponsabilité des
dirigeants politiques face à leurs
actions, instauration d’un climat de
violence latente et de suspicion,
affaiblissement des moyens de la
justice, opérations de manipulation de
l’opinion publique et des médias,
tortures, détentions et exécutions
extrajudiciaires, guerres illégales et
meurtrières. Il est temps de tirer
les leçons des révélations en cascades
faites, no tamment, par Edward Snowden,
Glenn Greenwald, Julian Assange, Bradley
Manning ou bien encore John Kiriakou.
L’UPR observe que les énièmes projets
sécuritaires et liberticides annoncés
ont pour effet de détourner l’attention
des Français de la
responsabilité des gouvernements
euro-atlantistes dans la
montée de l’extrémisme musulman. Ayant failli à sa mission de protéger les Français, le
ministre de l’Intérieur, sinon le
Premier ministre, aurait dû, d’ailleurs,
présenter sa démission à la suite des
attaques de Paris, Montrouge et
Vincennes.
L’UPR s’inquiète également de
l’affaiblissement de la vitalité et de
l’indépendance des médias, matérialisé
par ce 39ème rang mondial
infamant auquel la France est tombée en
2014 dans le classement de la liberté de
la presse établi par « Reporters sans
frontières ».
Dans une démocratie qui fonctionne, les
médias, au lieu d’assurer la propagande
du gouvernement, de la « construction
européenne » et de l’OTAN, devraient
veiller de façon pointilleuse à la
préservation des libertés individuelles
et publiques, qui sont d’ailleurs le
fondement même de la liberté de la
presse.
L’UPR appelle spécialement les
journalistes français à s’élever contre
tout projet de « patriot act » et
à rétablir l’honneur de la presse
en questionnant le gouvernement français
pour savoir, par exemple :
-
Si l’enquête sur l’affaire Merah a progressé, en
particulier si les liens avérés
entre les services français et le
tueur ont été précisés et peuvent
être rendus publics ;
-
Si les résultats des investigations menées par la
Belgique, l’Australie, l’Ukraine et
la Hollande sur le drame du vol
MH17, f="https://www.upr.fr/communiques-de-presse/lupr-demande-au-gouvernement-francais-dexiger-la-publication-des-resultats-de-lenquete-internationale-sur-le-vol-mh17-et-dannuler-ses-sanctions-legard-de">
classés « secret défense »,
peuvent enfin être révélés aux
Français, puisque c’est à la suite
de cet événement que des sanctions
économiques ont été prises contre la
Russie, qui a riposté avec des
mesures très pénalisantes pour les
entreprises françaises ;
-
Quelle réponse il entend apporter aux attaques
informatiques massives perpétrées
par les États-Unis d’Amérique contre
les intérêts français ;
-
L’action qu’il a entreprise auprès de la Commission
européenne pour faire punir les
responsables de la
gabegie de 7 milliards d’euros sur
fonds européens survenue en 2013
;
-
Pourquoi il refuse de voter à l’ONU les résolutions
condamnant la glorification du
nazisme et pourquoi il soutient des
gouvernements à
tendance néonazie en Ukraine et
en Estonie ;
-
S’il peut exposer précisément et publiquement les
informations dont il dispose
concernant les financements du
prétendu « État islamique »
et la
nature exacte des liens qu’il
entretien avec le Qatar ;
-
Quel est l’objectif recherché par la surveillance
exercée contre la population, alors
que le gouvernement n’a
même pas été capable de surveiller
efficacement les auteurs en
puissance des attentats ;
-
Ce qu’il compte tirer de sa
coopération initiée, après les
attaques, avec le FBI américain,
lequel a
poussé des musulmans à commettre des
attentats d’après l’ONG
«
Human Rights Watch ».
En conclusion, l’UPR rappelle que la
seule et unique façon de combattre le
terrorisme, c’est de lui retirer le
terreau sur lequel il se développe.
Cela signifie notamment :
- Qu’il ne faut pas armer et financer des terroristes
au Moyen-Orient et se scandaliser
ensuite que certains d’entre eux
reviennent commettre le même type de
crimes en France ;
- Qu’il ne faut pas mener des guerres d’agression
contre les pays musulmans (Irak,
Libye, Syrie…), illégales au regard
du droit international, et s’étonner
ensuite que des désespérés, armés et
entraînés par l’Occident ou ses
alliés au Moyen-Orient, aient l’idée
d’aller se venger sur le territoire
des pays agresseurs ;
- Qu’il ne faut pas poursuivre, au nom de la chimère
de la « construction européenne »
et de la prétendue «
mondialisation inévitable », des
politiques de régression sociale, de
paupérisation et de chômage de
masse, et découvrir ensuite avec
effarement que parmi les millions de
laissés pour compte, il s’en trouve
quelques milliers qui ont tant perdu
espoir qu’ils versent dans la petite
ou la grande criminalité ;
- Qu’il ne faut pas faire preuve d’une immoralité et
d’un cynisme permanents à la tête de
l’État – en violant les référendums,
en verrouillant l’information, en
détruisant l’école républicaine, en
mentant effrontément dans les
programmes électoraux, en nommant
des ministres corrompus ou
fraudeurs, en permettant à ces mêmes
ministres, une fois découverts, de
regagner confortablement leur poste
de député sans aucune poursuite, en
étalant publiquement ses frasques
conjugales, etc. – et réaliser
ensuite que tout cela sape
l’autorité de l’État, ridiculise les
valeurs républicaines et suscite un
immense dégoût de la part de ceux
qui sont marginalisés, parmi
lesquels certains, hélas, versent
dans la grande délinquance.
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