Communiqué
Valls et le CRIF, ou comment développer
l’antisémitisme en prétendant le
combattre
UJFP
Samedi 12 mars 2016
Le diner du CRIF a été l’occasion
d’un nouveau festival de déclarations
scandaleuses et terriblement
dangereuses, la pire étant probablement
cette assimilation pure et simple de
l’antisionisme à l’antisémitisme dans la
bouche d’un Premier Ministre parlant es
qualité.
En effet, cette façon de faire des
Juifs de France les enfants chéris de la
République, et de la critique d’Israël
la preuve d’une haine antisémite, est le
moyen le plus sûr de développer
l’antisémitisme.
Sous prétexte qu’il parle au diner du
CRIF, supposé être représentatif des
Juifs de France, le Premier ministre
disserte sur l’antisémitisme en lui
donnant une place et un statut
supérieurs à toute autre forme de
racisme. Que Netanyahou trouve son
compte dans un tel discours qui justifie
son appel aux Juifs de France à
rejoindre Israël, c’est évident.
Certes il déclare que la France ne
serait pas la France sans ses Juifs, un
propos jamais tenu pour les autres
composantes de la population de notre
pays, et là encore il isole les Juifs
dans la protection que la France leur
doit. Il attise la concurrence des
victimes en faisant des Juifs victimes
de l’antisémitisme des victimes plus à
protéger que les autres (au moment où
les expulsions de Rroms se poursuivent
dans un silence assourdissant du CRIF
notamment, et où la France ne respecte
pas ses obligations légales vis-à-vis
des réfugiés).
Et la campagne citoyenne et non
violente "Boycott Désinvestissement
Sanctions" serait antisémite, parce
qu’elle délégitimerait Israël, alors
qu’elle ne fait que mettre le doigt sur
le fondement colonial et le système
d’apartheid constitutifs de cet État.
D’une certaine façon, après avoir
fait porter la suspicion de terrorisme
sur tous les "racisés", en particulier
"arabo-musulmans", en enclenchant le
débat foireux sur la déchéance de
nationalité, il n’est pas loin
d’encenser la double fidélité des Juifs
de France à la France et à Israël.
Nous espérons que cette fois beaucoup
plus de Juifs comprendront que ce
"philosémitisme" - ces déclarations
d’amour aux Juifs de la part des
autorités d’Etat -, loin d’être une
protection, est le plus terrible ferment
de développement de l’antisémitisme et
même des théories du complot juif.
Plus que jamais, la parole juive
contre le racisme doit être une
dénonciation de toutes les
discriminations, et en particulier de
celles dont l’État se rend coupable.
Le Bureau national de l’UJFP, le 9
mars 2016.
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