Communiqué
Les vandales antisémites
ne seront
jamais les amis de la Palestine
UJFP
Vendredi 9 octobre 2020
Dans la nuit du
jeudi au vendredi 2 octobre,
l’antisémitisme a frappé un restaurant
casher du 19ème arrondissement de Paris.
Dévastés, les locaux ont été recouverts
d’inscriptions « Hitler avait raison »,
« sales juifs », « youpins », ainsi que,
bien évidemment, de multiples croix
gammées.
Le temps de la
sidération, de circonstance face à ce
déferlement de haine, doit céder la
place à celui de l’analyse politique.
Cet épisode, loin d’être un acte isolé,
s’inscrit dans une temporalité bien
particulière, notamment caractérisée par
la libération de la parole raciste et sa
légitimation par les plus hautes
instances de l’État, ainsi que par de
grands médias qui la mettent à
l’honneur. Jusqu’à quand allons-nous
tolérer que les vieilles rengaines de la
droite la plus extrême soient présentées
et discutées dans les médias de
masse comme autant d’opinions dignes
d’être débattues ? Jusqu’à quand
allons-nous supporter que la droite la
plus extrême donne le tempo de la vie
politique, allant jusqu’à infléchir
l’agenda politique d’une majorité
présidentielle aux abois, si prompte à
flatter les passions humaines les plus
viles pour élargir sa base électorale,
comme l’a récemment montré l’aussi
pathétique que dangereux plan d’action
de Macron sur le « séparatisme
islamiste » ?
Nous ne savons que
trop bien que de la violence verbale à
la violence matérielle et physique, il
n’y a qu’un pas. Un pas qui, d’ailleurs,
n’aura eu de cesse d’être franchi en ce
qui concerne nos concitoyen.ne.s
musulman.e.s, et qui vient de s’abattre
sur une communauté juive déjà éprouvée
par les tueries de masse dont elle a été
victime. Les petites frappes qui ont
saccagé le restaurant casher finiront
par être identifiées et interpellées,
nous n’en doutons pas, mais les
véritables responsables de ce climat
nauséabond – politiciens « en marche »,
éditorialistes accrocs à l’audimat et
autres idéologues fascisants de salon –
courront toujours et ne seront
vraisemblablement jamais inquiétés – ou
alors si peu, à la manière d’un Zemmour
qui, de condamnation en condamnation, se
taille une part toujours plus grande du
lion médiatique. Car qui, sinon ces
derniers, est parvenu à insuffler aux
vandales un degré si élevé de confiance
malsaine pour qu’ils osent mettre en
œuvre leurs sinistres fantasmes
antisémites ? Nous n’en doutons pas, le
ressort profond du racisme – qu’il soit
islamophobe, négrophobe ou anti-rrom –
la haine de l’autre, finit toujours par
faire ressurgir la haine du juif.
À cette rage
s’ajoute un profond dépit politique. Les
assaillants ont cru bon d’enrôler la
cause palestinienne dans leurs délires
racistes. Un graffiti « Free Palestine »
a en effet été écrit sur l’un des murs
du restaurant casher. Ce confusionnisme
est depuis longtemps dénoncé par la
société civile palestinienne elle-même,
tant par rejet pur et simple de
l’antisémitisme que par la conviction
profonde que les racines de la
dépossession de la Palestine résident
dans l’idéologie sioniste, et non dans
la religion et les cultures juives.
L’UJFP apporte
toute sa solidarité aux gérants du
restaurant casher et à leurs proches, et
réitère ici la nécessité de faire front
contre les manifestations de toutes les
formes de racisme.
La Commission
Communication externe, pour l’UJFP, le 4
octobre 2020
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