REMDH
Turquie : harcèlement judiciaire
contre Osman Baydemir
Entre 2004 et 2007, plus de 60 enquêtes ont été
ouvertes contre Osman Baydemir, le maire Kurde de Diyarbakir,
avocat et ancien vice-président de l'IHD (Association droits
de l'homme -Turquie).
En mars et avril 2007, il devra face à la justice turque
à cinq reprises !
Le 13 mars 2007 : Osman Baydemir et 55 autres maires
comparaitront devant la justice pour « aide à une
organisation armée ». Ils avaient envoyé une lettre
commune au premier ministre danois Rasmussen au sujet de la
fermeture possible de la télévision en langue Kurde Roj TV qui
émet depuis Copenhague. Ils encourent de 7.5
à 15 ans d'emprisonnement.
Le 20 mars 2007 : Pendant une manifestation en mars l'année
dernière, des confrontations violentes avaient eu lieu entre les
forces de police et les manifestants. 13 personnes ont été tuées
durant ces incidents. Osman Baydemir a tenté de calmer les événements,
en coordination constante avec le gouverneur provincial comme cela
est indiqué dans l'acte d'accusation; Pourtant, certaines de ses
déclarations ont été déformées et Osman est devenu la cible
de fonctionnaires d'état et des médias nationaux. Là encore, il
est poursuivi pour la « aide à une organisation armée »
et encourt de 5 à 10 ans de prison.
12 et 26 avril : Osman Baydemir comparaitra pour avoir
donné deux interviews publiées dans un magazine hebdomadaire.
Dans ces entretiens, O. Baydemir exprimait ses idées au sujet du
problème Kurde et des droits de l'Homme en Turquie. Le procureur
accuse Osman Baydemir d’avoir à cette occasion transgressé les
limites du droit à la critique et de la liberté d'expression
accordée par la Constitution Turque, conformément aux articles
216/2 et 218 du code pénal Turc. Il encourt de un à un an et
demi de prison
Le 19 avril : Pour avoir employé la lettre Kurde
« W » (qui n’existe pas dans l'alphabet Turc) dans
ses cartes de voeux du jour de l’an, les procureurs accusent
Baydemir d’avoir violé une loi qui oblige les institutions,
groupes civiques et établissements privés à employer uniquement
des lettres turques. Osman Baydemir risque 6 à 12 mois
d'emprisonnement.
Outre les centaines de lettres de menace qu’il reçoit,
O. Baydemir est également la cible de complots visant à
l’assassiner. Complots qui font actuellement l’objet d’enquêtes
officielles.
Le réseau Euro-Méditerranéen exige que le gouvernement
Turc :
Mette un terme à ce qui apparaît comme une volonté délibérée
de faire taire une voix respectée des droits de l'Homme, et de
respecter la liberté d'expression dans quelque langue que ce
soit.
12 mars 2007
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