Communiqué
La question de
fond reste le rapport entre le Mali et
l'Azawad
ODTE
Mardi 15 janvier
2013 Suite à la
tournure que prend la situation
politico-militaire au Mali, l’ODTE (Organisation
de la Diaspora touarègue en Europe)
exprime sa plus vive préoccupation quant
au sort des populations civiles de l’Azawad.
La France et la communauté
internationale doivent demeurer
vigilantes sur le risque élevé
d’exactions qui pourraient être commises
par l’armée malienne et ses milices
contre les populations civiles de l’Azawad.
L’ODTE rappelle, en effet, que le
problème de fond sur lequel tous les
autres prennent appui demeure la
question de gouvernance qui oppose,
depuis la naissance du Mali moderne,
l’Etat aux populations de l’Azawad.
Les accords de paix signés par le
Mali depuis une vingtaine d’années et
qu’il n’a jamais véritablement pu ou
voulu appliquer auraient pu éviter la
dégradation de la situation. Ainsi, une
situation faite d’exclusions successives
sournoisement camouflées en
grandiloquente décentralisation a fait
le lit de groupes armés dont les
objectifs dépassent manifestement et l’Azawad
et le Mali.
Ceux qui représentent les citoyens à
travers l’Etat malien ont montré leur
incapacité à élaborer un processus de
paix durable prenant en compte les
réalités du pays, notamment sa diversité
socioculturelle et son environnement
géopolitique. Les événements de l’année
2012 qui ont abouti à la situation
actuelle sont imputables à
l’inadaptation de la structure étatique
du Mali à ses réalités locales.
Aujourd’hui, l’intervention directe
de la France, officiellement destinée à
empêcher que le pays ne tombe entre les
mains de groupes aux contours et aux
objectifs mal définis, change à
l’évidence la donne. En reprenant ainsi
directement la main, la France se met en
situation de contribuer à une nouvelle
réorganisation territoriale et à la
naissance d’institutions qui pourraient
permettre demain de garantir la sécurité
aux populations et la stabilité du pays.
Notre organisation ose espérer qu’il
ne s’agira pas de livrer sans conditions
l’Azawad à un Etat malien qui s’est
illustré ces dernières années par le
massacre de plusieurs milliers d’Azawadiens,
essentiellement touaregs et maures. En
effet, il existe un malentendu entre
l’armée malienne, appuyée par certains
milieux aux visées ouvertement racistes,
et la communauté internationale, qui
feint de croire à l’existence d’un Etat
garant de la sécurité et des intérêts de
l’ensemble de sa population.
L’ODTE réitère son appel à une
approche globale des conflits qui
secouent depuis les indépendances la
région sahélo-saharienne, notamment la
question de l’Azawad et du Nord du
Niger. Elle met en garde contre toute
tentative d’étouffer, encore une fois,
les revendications légitimes des
populations touarègues sous couvert de
la lutte contre le terrorisme.
Pour l’ODTE, son président
Abdoulahi ATTAYOUB
Lyon – France 14 janvier 2013
Le dossier Afrique noire
Les dernières mises à jour
|