Communiqué
Le MRAP choqué par l’attitude
de Benyamin Netanyahou
MRAP
Lundi 12 janvier 2015
Nous étions des millions ce week-end à
"être Charlie" dans les rues de France.
Des millions
à exprimer notre refus de
la barbarie qui a tué dans les locaux de
Charlie, dans l'épicerie Hyper-cacher ou
à Montrouge. Nous étions juifs,
musulmans, chrétiens, athées, d'horizons
philosophiques différents, fondus dans
un même élan, en hommage aux victimes et
en défense de nos libertés.
Mais nous ne
pouvons laisser passer une fausse note,
c'est là un euphémisme, au plus haut
niveau de l' Etat .
Nous n'attendions
pas grand'chose du
Premier ministre israélien, nous
n'attendions rien de son ministre
raciste Lieberman. Leurs présences dans
le cortège, comme celles d'autres chefs
d'Etat liberticides, nous choquaient.
Mais nous attendions au moins de la
pudeur de leur part.
Seule la présence
de Benyamin Netanyahou a donné
lieu à des débordements indécents : ces
images du premier ministre israélien
saluant des drapeaux israéliens sur des
balcons, ces indécents cris «bi bi bi»
lors de son arrivée à la Grande
synagogue, avec le
Président de la République à ses
côtés, nous ont vivement choqués.
Les malheureuses
victimes juives de la barbarie
antisémite devaient s'effacer derrière
une atmosphère de campagne électorale
pour celui qui venait d'inviter les
juifs à quitter la France pour rejoindre
Israël.
Le rôle du premier
représentant d'un Etat
est bien évidemment d'accompagner
les victimes de la barbarie et leurs
familles dans une synagogue ou tout
autre lieu de culte.
Mais il ne
s'agissait plus, avec la présence de
Benyamin Nétanyahou, d'un hommage
aux victimes mais d'une
triste comédie de la politique
interne israélienne avec ces indécents
"bi bi bi "…
Le gouvernement
français entretient malgré ses
dénégations de pure forme
l'asymétrie honteuse des
discours.
Rappelons que deux ans après un
autre attentat, celui qui avait coûté la
vie 3 militantes Kurdes à Paris, le
gouvernement de la France
n'a pas encore daigné recevoir
les familles, malgré leurs demandes.
Ces indignations
sélectives ne peuvent qu'entretenir les
clivages dans la société française et
viennent contrecarrer le message
universaliste que portent
nos organisations de défense des
droits de l'homme.
Après cette
nouvelle démonstration
d'inégalité de traitement de ce "
deux-poids deux-mesures", le
gouvernement de la France se doit de
dénoncer l'instrumentalisation, par la
politique israélienne, de la dignité
cette manifestation.
Faute de le faire,
il contribuerait à entretenir des
fragmentations communautaires dans la
société française
Paris le 12 janvier
2015
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