Communiqué
Exécution de Cheikh Nimr al-Nimr :
Communiqué de l’ITRI
Ahmed Manai
Dimanche 3 janvier 2016
Exécution de Cheikh Nimr al-Nimr :
Communiqué de l’ITRI : Tunis le 2
Janvier 2016
Un communiqué du ministère de
l’intérieur saoudien a annoncé ce samedi
1 Janvier 2016, l’exécution de
l’opposant et homme religieux saoudien
cheikh Nimr Baqer al-Nimr ainsi que 46
autres personnes, dont un égyptien et un
Tchadien.
Il est rappelé que cheikh al-Nimr,
dignitaire religieux et figure
emblématique de la contestation contre
le pouvoir, a été arrêté de nombreuses
fois, au cours des dix dernières années
dont la dernière au courant de l’année
2012. C’est cette arrestation qui l’a
conduit devant la Cour Suprême qui l’a
condamné à la peine capitale le 15
octobre 2015.
De nombreuses organisations des droits
humains arabes et internationales dont
Amnesty International ainsi que des
gouvernements proches des autorités
Saoudiennes avaient qualifié ce verdict
d’inique et demandé l’annulation de la
sentence d’exécution. Les autorités
saoudiennes qui avaient exécuté 153
personnes l’année dernière et dont le
pays préside actuellement le Conseil des
Droits de l’Homme de l’ONU, sont passées
outre tous ces appels et exécuté Nimr
al-Nimr pour « terrorisme », au même
titre que des Takfiristes affiliés à
Al-Qaïda et compromis dans des actes
terroristes.
Halte à la confusion
Pour semer la confusion dans les esprits
et attiser les haines
interconfessionnelles en Arabie et dans
la région, les autorités saoudiennes
nous présentent, Nimr al-Nimr comme un
agitateur Chiite usant de violence et
appelant à la sédition. La vérité est
toute autre.
Nimr al-Nimr a été arrêté dans une
manifestation pacifique pour réclamer
plus de justice dans son pays, plus de
liberté pour sa communauté et l’ensemble
de ses concitoyens, chiites, sunnites,
ismaéliens et autres, plus d’égalité
dans le partage des ressources
nationales. Personne ne lui connaît
d’appel à la violence et encore moins
des actes de violence. Ses
revendications de caractère social et
politique sont celle d’une majorité de
Saoudiens et c’est ce qui irrite les
autorités saoudiennes justement.
L’Institut tunisien des relations
internationales, fidèle à sa vocation et
à ses engagements éthiques et
politiques, de défense des droits de
l’homme et de soutien à la résistance
des peuples pour leur indépendance, leur
dignité et leur souveraineté :
1 Condamne l’exécution de Cheikh Nimr
al-Nimr et de ses trois compagnons de
lutte.
2 Dénonce le double langage des
autorités saoudiennes, qui combattent le
terrorisme sur leur territoire alors
qu’elles le soutiennent et le financent
en Syrie, en Irak, au Liban et au Yémen.
3 Condamne toutes les actions et actes
qui sèment la haine interconfessionnelle
dans les pays arabes et musulmans et
surtout cette propension à transformer
des conflits strictement politiques et
d’intérêts en des guerres de religion et
de confessions.
4 Appelle le gouvernement Tunisien qui a
adhéré sous la contrainte à la «
Coalition Saoudienne » qui ravage le
Yémen depuis dix mois, puis à celle
appelée « Coalition militaire islamique
» destinée à alimenter une guerre entre
les Etats « Chiites et Sunnites » soit
disant, à se retirer des dites
coalitions qui ne profitent qu’aux
ennemis des arabes et des musulmans.
La vocation historique de la Tunisie est
de contribuer à la solution des conflits
entre les pays frères et de participer
au progrès de la région et non pas de
s’intégrer à des alliances destructrices
sous le patronage des suppôts du
colonialisme et du sionisme.
Institut tunisien des relations
internationales (ITRI)
Ahmed Manai
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