FIJ - Communiqué de presse
La FIJ soutient l'appel à la libération du journaliste iraquien
qui protesta en lançant ses chaussures
Mardi 16 décembre 2008
La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) déclare
que le reporter qui balança ses chaussures au Président des
Etats-Unis, George Bush, pour protester contre les actions de
l’Amérique en Irak, doit être relâché. Sa protestation, selon la
FIJ, ne fait que refléter la colère profonde pour le traitement
subi par les civils irakiens pendant quatre ans d’occupation
américaine dont les journalistes ont été des victimes majeures.
Muntadar al-Zeidi, correspondant de la chaîne de
télévision irakienne Al-Baghdadiya, jeta ses chaussures
au Président George Bush à Bagdad. Son action a été un geste
symbolique de dégout envers la politique des Etats-Unis :
montrer les semelles des chaussures est considéré comme une
forme d’irrespect en Irak.
"Ce journaliste voulait exprimer ses
propres convictions et même si nous ne pouvons pas excuser ses
actions”, a dit Aidan White, Secrétaire Général de la FIJ,
“après des années d’intimidation, mauvais traitements et
d’assassinats non élucidés de la part des soldats états-unisiens,
nous ne sommes pas surpris de cette colère et du ressentiment
des journalistes”.
Ce n’est pas une coïncidence, dit la
FIJ, de voir que cette protestation arrive seulement quelques
jours après le refus de la part des Etats-Unis de relâcher un
journaliste détenu malgré l’ordre en sa faveur d’un tribunal
irakien. «Quand les Etats-Unis défient la loi en Irak, nous ne
pouvons pas nous étonner de voir les journalistes utiliser
d’autres formes de protestation contre l’injustice », a remarqué
White.
La FIJ met en garde contre les
menaces que ce journaliste pourrait subir pendant son
arrestation si on tient compte des cas de mauvais traitements
des journalistes qui ont été détenus préalablement par les
forces des Etats-Unis. Nous soutenons notre affilié, le Syndicat
Irakien des Journalistes (SIJ), qui a appelé à la libération de
Muntadar al-Zeidi pour garantir sa sécurité. La FIJ fait
aussi appel au gouvernement d’Irak pour qu’il respecte ses
promesses d’enquêter en profondeur sur toutes les morts de
journalistes irakiens dès le début de l’occupation. Le SIJ
compte 284 journalistes morts en Irak dès avril 2003.
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