Communiqué
Dispersion du campement place de la
République :
la honte
EÉLV

Mardi 24 novembre 2020
Ce lundi 23 novembre 2020, une
occupation de la place de la République
a eu lieu pour visibiliser des personnes
exilées, laissées par les autorités en
situation de rue après l’évacuation d’un
campement à Saint-Denis. La dispersion
du campement s’est faite dans une grande
violence. Europe Écologie Les Verts
condamne ces violences policières et
appelle à des réponses pérennes à la
crise de l’accueil des exilé·e·s.
Après l’évacuation,
le ministre de l’Intérieur, Gérald
Darmanin, a feint de s’émouvoir d’images
qu’il qualifie de choquantes. Il a par
ailleurs indiqué avoir demandé un
rapport circonstancié. Pourtant, ces
images d’êtres humains sortis de leurs
abris de fortune – sous le symbole-même
de notre République – reflètent
une fois encore la violence quotidienne
faite, en notre nom, aux étranger·e·s.
Rapport après rapport, le coût humain
et budgétaire de ce populisme migratoire
répressif et xénophobe a pourtant
maintes fois été souligné. Cette
politique est aussi indigne
qu’irrationnelle.
Ces exilé.e.s sont
venu·e·s chercher refuge au « pays des
droits de l’Homme » pour fuir la guerre,
la répression, la misère, le dérèglement
du climat. Plutôt que de les aider et
de les protéger, notre pays les
pourchasse et les expulse. Plutôt
que de chercher des solutions durables à
la crise de l’accueil des exilé·e·s, il
fait le choix politique de continuer à
financer, en pleine crise sanitaire, des
centres de rétention administrative
(CRA), lieux de privation de liberté à
seule raison de la situation
administrative.
Grâce aux images
tournées par les journalistes, ces
violences insoutenables peuvent
aujourd’hui être dénoncées. Cet
évènement met cruellement en lumière le
danger pour nos libertés fondamentales
que serait l’adoption de la proposition
de loi relative à la sécurité globale,
notamment son article 24.
La violence
déployée hier place de la République est
indigne d’un État de droit et d’une
démocratie.
Aussi, EELV :
-
condamne les violences
disproportionnées des forces de
police qui se sont déchaînées ce
lundi 23 novembre 2020 et, plus
largement, celles qui sont commises
quotidiennement au nom de la
République à l’encontre des
exilé·e·s ;
-
exhorte à sortir d’un populisme
migratoire inhumain et coûteux
et à réorienter les crédits qui lui
sont alloués vers des réponses
pérennes à la crise de l’accueil ;
-
plus que jamais, en cette période de
crise sanitaire et de trève
hivernale, appelle à la mise en
place de solutions durables pour
garantir les libertés fondamentales
et les premières nécessités – droit
à l’eau, à l’alimentation, au
logement, à la santé, à l’éducation
– quelle que soit la situation
administrative, ce qui commence
par l’ouverture de places
d’hébergement à la hauteur des
besoins.
Eva Sas et
Alain Coulombel, porte-paroles
La Commission Immigration d’EELV
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