Communiqué
Ne pas importer le conflit
israélo-palestinien en France. Vraiment
?
Comité poitevin Palestine
Mercredi 14 janvier 2015
Bien qu'horrifiée par les horribles
attentats qui se sont déroulés cette
semaine, et même si ce consensus
officiel et obligatoire nous
dérangeait, nous n'avions pas envie d'en
rajouter. Mais trop c'est trop.
Que n'avons-nous
pas entendu cet été lorsque nous
manifestions pour condamner la guerre
qu'Israël menait contre Gaza et réclamer
justice pour la Palestine ! Nous étions
responsables de l'importation du conflit
en France et nous participions à la
montée de l'antisémitisme.
Pourtant nous ne
faisions que dénoncer les bombardements
froids et systématiques d'une des plus
puissantes armées du monde sur une
population bouclée dans un minuscule
territoire et soumise à un blocus
inhumain depuis plus de 7 ans. Nous ne
demandions pas une exceptionnalité pour
Israël, mais le droit commun, rien que
le droit commun. Car nous sommes
persuadés qu'un monde qui cesserait son
deux poids deux mesures dans ses
relations avec Israël est un monde qui
pourrait être plus efficace dans ses
réponses aux crimes de guerre perpétrés
ailleurs dans le monde.
Aujourd'hui, en
invitant officiellement Netanyahou, qui
a encore sur les mains le sang frais des
enfants, des femmes et des hommes de
Gaza, à venir défiler en France, et
lancer ses appels à l'immigration des
Français juifs en Israël, n'est-ce pas
notre gouvernement qui importe le
conflit en France ?
Tous les ans, les
élus participent au diner annuel du CRIF
qui les exhorte à reconnaître Jérusalem
comme capitale d'Israël.
Tous les ans, des
galas sont organisés en France au profit
de l'Association pour le bien-être du
soldat israélien.
En mai dernier,
c'est la grande synagogue de Paris
(celle-là même où François Hollande est
allé écouter le prêche de Netanyahou
dimanche soir) qui a organisé une
campagne de recrutement pour l'armée
israélienne.
Et puis, on se
souvient des trémolos de Manuel Valls
déclarant son lien éternel avec Israël
"quand même". Et encore du chant d'amour
de François Hollande lors d'un dîner
avec le même Netanyahou au cours de sa
visite officielle en Israël en novembre
2013. Et aussi de la déclaration de
solidarité de François Hollande à
Netanyahou le 9 juillet dernier alors
même que l'on comptait déjà plusieurs
dizaines de victimes palestiniennes.
Mais qu'aujourd'hui
nous soyons sommés d'être tous derrière
Israël, que les Français juifs soient
tous sommés d'immigrer en Israël, que la
France laisse sa politique intérieure
être dictée par Israël, n'est-ce pas là
que réside le nœud de l'importation du
conflit en France ? N'est-ce pas aussi
se préparer des lendemains de pleurs et
de sang ?
Plus que jamais, au
deux poids deux mesures, nous devons
opposer le même traitement pour tous.
Car ce à quoi nous aspirons, ce n'est
pas un monde sans loi. Ca, c'est
précisément le monde des assassins qui
ont frappé ces derniers temps. C'est au
contraire un monde dans lequel le Droit,
la loi, ont toute leur place, et le même
Droit pour tous. Ainsi, non seulement
nous ferons preuve de solidarité à
l'égard du peuple palestinien et de
toutes les victimes du terrorisme, mais
nous mettrons en accord ces valeurs
d'universalisme et d'humanisme avec une
certaine cohérence politique et
personnelle.
Comité poitevin
Palestine
http://www.poitiers-palestine.org/
facebook : comitepoitevinpalestine
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