Communiqué
Il est temps de mettre un terme
au blocus imposé
par les Etats-Unis à Cuba
André Chassaigne
Mercredi 26 octobre 2016
Il est temps de
mettre un terme au blocus imposé par les
Etats-Unis à Cuba
André
CHASSAIGNE
Président du Groupe
d’amitié France-Cuba
de l’Assemblée nationale
http://www.andrechassaigne.org/Il-est-temps-de-mettre-un-terme-au.html
Paris, le 26 octobre 2016
Ce soir l’Assemblée générale des
Nations Unies exprimera un nouveau vote
consacré à la résolution demandant la
levée du blocus économique, commercial
et financier des Etats-Unis. Les
sanctions des Etats-Unis contre Cuba
constituent le principal obstacle au
développement de l’île et affectent les
catégories les plus vulnérables de la
société. Le 27 octobre 2015, 191 des 193
pays membres de l’ONU s’étaient
prononcés en faveur du texte demandant
la fin de l’embargo. Ce vote quasi
unanime s’était cependant heurté à
l’opposition des Ets-Unis et d’Israël.
La séance de l’Assemblée générale de
l’ONU d’aujourd’hui sera donc le moment
de vérité sur les véritables intentions
des Etats-Unis après le rétablissement
de leurs relations diplomatiques avec
Cuba.
Depuis 1960, Washington impose des
sanctions économiques contre la
population cubaine. Elles ont un impact
dramatique sur tous les secteurs de la
société et touchent plus
particulièrement les catégories les plus
fragiles, à savoir les enfants, les
personnes âgées et les malades.
La rhétorique
diplomatique utilisée par les Etats-Unis
depuis plus d’un demi-siècle pour
justifier leur politique hostile
vis-à-vis de La Havane a fluctué au fil
du temps : expropriations non
indemnisées, alliance avec l’Union
soviétique, et soutien aux mouvements
indépendantistes en Afrique et aux
groupes révolutionnaires en Amérique
latine, démocratie et droits de l’homme…
Depuis la fin
de la Guerre froide, les Etats-Unis
n’ont eu de cesse de renforcer les
sanctions économiques qui étouffent le
peuple cubain. En 1992, le Congrès a
adopté la loi Torricelli, au caractère
extraterritorial et donc illégal aux
yeux du droit international. En 1996, la
loi Helms-Burton – une aberration
juridique pour ses aspects
extraterritorial et rétroactif – a
renforcé l’état de siège contre l’île.
L’administration Bush a accru les
mesures de rétorsion économique,
notamment leur application
extraterritoriale pour limiter le
développement du commerce international
de Cuba avec le reste du monde. Ainsi,
si l’entreprise allemande Mercedes
souhaite exporter ses voitures vers les
Etats-Unis, premier marché au monde,
elle doit démontrer au Département du
Trésor que ses produits ne contiennent
pas une seule once de nickel cubain. De
la même manière, si Danone souhaite
écouler ses marchandises sur le marché
étasunien, elle doit prouver que
celles-ci ne contiennent pas un seul
gramme de sucre cubain.
Barack Obama a adopté une approche
constructive vis-à-vis de Cuba en
annonçant le 17 décembre 2014
l’établissement d’un dialogue sans
précédent entre les deux nations afin de
résoudre pacifiquement un conflit qui
dure depuis trop longtemps. Les
relations diplomatiques ont été
rétablies en juillet 2015 et le
Président étasunien a réalisé un voyage
historique à La Havane en mars 2016.
Barack Obama a également lancé un appel
au Congrès afin qu’il mette un terme aux
sanctions économiques contre Cuba.
Néanmoins, aucune autre administration
n’a lancé de persécution financière
aussi forte à l’encontre des entités
internationales ayant des rapports
économiques ou financiers avec Cuba.
Ainsi, en 2014, BNP-Paribas a été
sanctionnée d’une amende record de 6,5
milliards d’euros pour avoir réalisé des
transactions en dollars avec Cuba. Il
est important de rappeler que la banque
française n’a violé aucune loi française
et a scrupuleusement respecté la
législation européenne et
internationale. Les Etats-Unis ont
simplement appliqué de manière
extraterritoriale – et donc illégale –
les sanctions contre Cuba.
Ces sanctions ont également un impact
dramatique dans le domaine de la santé.
Cuba se trouve dans l’impossibilité
d’importer des médicaments ou appareils
médicaux exclusivement produits par des
multinationales étasuniennes. Le
Haut-commissariat aux droits de l’homme
des Nations unies souligne que « les
restrictions imposées par l’embargo ont
contribué à priver Cuba d’un accès vital
aux médicaments, aux nouvelles
technologies médicales et scientifiques,
aux produits alimentaires, au traitement
de l’eau et à l’électricité. Le New
England Journal of Medecine, une des
plus prestigieuses revues médicales au
monde, note que « les sanctions
économiques contre Cuba sont une guerre
contre la santé publique ».
Barack Obama a pris une décision
courageuse en rétablissant le dialogue
avec Cuba et en exprimant son opposition
aux mesures de rétorsion économique. En
tant que chef du pouvoir exécutif, le
Président des Etats-Unis peut montrer
l’exemple en adoptant certaines
décisions contribuant au démantèlement
de ce blocus. Ainsi, il peut autoriser
le commerce bilatéral entre les deux
nations, permettre à Cuba d’utiliser le
dollar dans ses transactions
internationales, consentir à ce que
l’île achète sur le marché mondial des
produits contenant plus de 10% de
composants étasuniens, légaliser
l’importation de produits fabriqués dans
le monde à partir de matières premières
cubaines et consentir à vendre à crédit
des produits non alimentaires à l’île.
Il est temps de mettre un terme à des
sanctions économiques anachroniques,
cruelles et inefficaces, qui sont
unanimement condamnées par la communauté
internationale. Elles ont coûté au total
125 milliards de dollars à l’économie de
l’île et elles infligent des souffrances
inutiles au peuple cubain.
Contact : MOUNA ABKARI Tél. 01 40
63 60 84 / 06 66 20 34 23 - 06 88 37 55
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