Communiqué
Israël. Il faut lever les restrictions
« absurdes » qui pèsent encore sur
Mordechai Vanunu, 10 ans après sa
libération
Amnesty International
Jeudi 17 avril 2014
Dix ans après avoir entièrement purgé la
peine à laquelle il avait été condamné
pour ses révélations à la presse sur le
programme israélien d'armement
nucléaire, Mordechai Vanunu
continue à subir des restrictions
sévères et arbitraires à sa liberté de
mouvement, d'expression et
d'association, a déclaré Amnesty
International.
Cet ancien
technicien en génie nucléaire a purgé
une peine de 18 ans d'emprisonnement,
dont les 11 premières à l'isolement,
pour avoir divulgué à des journalistes,
dans les années 1980, des informations
sur l'arsenal nucléaire d'Israël.
Depuis sa remise en
liberté en 2004, Mordechai Vanunu a été
sous surveillance policière en vertu
d'ordres militaires régulièrement
renouvelés. Il lui est notamment
interdit de quitter le pays et de
prendre part à des discussions sur
Internet et il doit demander une
autorisation pour communiquer avec des
étrangers, y compris avec des
journalistes.
« La punition
que les autorités continuent à imposer à
Mordechai Vanunu semble être purement
vindicative. Leur argument, à savoir que
ces sévères restrictions sont
nécessaires pour des raisons de sûreté
nationale, sont absurdes », a
déclaré Avner Gidron, conseiller
principal en matière de politique à
Amnesty International.
Les autorités
israéliennes assurent qu’il faut
restreindre la liberté de Mordechai
Vanunu pour l'empêcher de divulguer
d'autres secrets sur le programme
nucléaire israélien. Mordechai Vanunu a
toutefois précisé à plusieurs reprises
qu’il avait révélé en 1986 tout ce qu'il
savait sur l'arsenal nucléaire israélien
et ne possédait pas d'informations
supplémentaires. Ses avocats et lui-même
ont également mis en avant que les
informations dont il disposait au moment
de son incarcération datent d’il y a
quelque 30 ans et sont depuis longtemps
tombées dans le domaine public.
« Les
restrictions imposées à Mordechai Vanunu
sont arbitraires, inutiles et sans
fondement au regard du droit
international. Le maintien de ces
mesures restrictives met sa santé
mentale et physique à rude épreuve et
doit immédiatement cesser », a
ajouté Avner Gidron.
Amnesty
International appelle les autorités
israéliennes à autoriser cet homme à
quitter le pays s'il le souhaite et,
pendant qu’il est en Israël, à lui
permettre d'exercer son droit de
circuler librement ainsi que ses droits
à la liberté d'association et
d’expression.
En décembre
dernier, à la suite d'un recours formé
par son avocat, la Haute Cour de justice
a déclaré fondées les restrictions qui
lui étaient imposées par le ministère de
l'Intérieur. Celles-ci l'empêchent de
quitter Israël et lui interdisent de
pénétrer dans un consulat ou une
ambassade ou de s'approcher à moins de
500 mètres d'une frontière
internationale, d'un passage de
frontière, d'un port ou d'un aéroport.
La Haute Cour a aussi maintenu
l'obligation de demander une
autorisation avant de contacter une
personne de nationalité étrangère. Les
mesures actuellement en vigueur, qui
expirent en mai 2014 et qui pourraient
être reconduites, devraient être levées
immédiatement.
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