Communiqué
La Flottille de la Liberté une fois
de plus interceptée
par Israël :
l’inacceptable blocus de Gaza
AFPS
Lundi 30 juillet 2018
Ce dimanche, la
marine israélienne a commis l’acte de
piraterie dont elle est coutumière
depuis maintenant 10 ans : une
intervention en eaux internationales
pour intercepter la Flottille de la
Liberté et s’en prendre à son équipage.
L’Awda, le navire amiral de la flottille
partie cette année de Suède et de
Norvège, a été intercepté par la marine
israélienne, et détourné vers le port
israélien d’Ashdod. Son équipage et ses
passagers ont été arrêtés et sont
actuellement détenus en Israël. L’Awda apportait
une cargaison de médicaments dont la
Bande de Gaza manque cruellement, et
devait elle-même être remise en cadeau
aux pêcheurs palestiniens de Gaza. Rien,
absolument rien, qui puisse porter
atteinte à la « sécurité d’Israël » au
nom de laquelle tant de crimes sont
commis. Mais ses 22 passagers et membres
d’équipage, de 16 nationalités
différentes dont la militante française
Sarah Katz, apportaient un message bien
plus dangereux pour la politique
israélienne : la solidarité et l’espoir.
Un espoir qu’Israël cherche
méticuleusement à tuer, jour après jour,
en continuant à réprimer dans le sang
les Marches du retour, et en étranglant
chaque jour un peu plus la Bande de
Gaza.
Avec la fermeture,
puis la réouverture limitée et
sporadique du dernier point de passage
pour les marchandises, la situation à
Gaza, dans la chaleur étouffante de
l’été, empire jour après jour. Et après
les réductions des salaires payés aux
fonctionnaires de Gaza, décrétées par
l’Autorité palestinienne, ce sont
maintenant les salariés et les services
d’éducation et de santé de l’UNRWA,
l’agence de l’ONU en charge des services
aux camps de réfugiés, qui sont menacés
par la coupure unilatérale de la part de
financement des Etats-Unis. Gaza est
devenue, au fil des années, un
laboratoire ignoble : celui des
techniques pour tuer une société et lui
faire perdre tout espoir en l’avenir.
Celles et ceux qui
connaissent la population palestinienne
de Gaza, sa créativité, son engagement,
sa profonde humanité, ne sont pas
surpris par sa résistance à ce blocus
inhumain. Mais rien ne sera possible
sans une intervention concertée des
Etats.
Nous demandons
constamment et avec insistance au
gouvernement français et au président de
la République d’agir pour que cesse le
scandale que constitue ce blocus. Et
pour commencer, d’agir pour que le
gouvernement israélien laisse passer la
Flottille. Nous n’avons eu aucune
réponse, pas plus que nous n’avons eu
d’explication à l’inexcusable attitude
de la police fluviale de la préfecture
de police, qui a empêché par la force
deux petits bateaux de la flottille
d’accoster à Paris.
La Flottille doit
passer, l’Awda doit être restituée pour
pouvoir aller à Gaza, et son équipage et
ses passagers libérés. Et la « Freedom »,
le voilier qui va la suivre dans
quelques heures, ne doit pas faire
l’objet d’un acte de piraterie
similaire. Nous demandons au
gouvernement français d’agir dans ce
sens, de toute urgence et publiquement,
en prélude à une indispensable
intervention, ferme et assortie de
sanctions, pour la levée du blocus de
Gaza.
Nous renouvelons
toute nos félicitations et notre
solidarité aux équipages et passager.e.s
courageux de la Flottille. Nous
adressons toute notre solidarité à nos
amis palestiniens de Gaza, et notamment
aux animateurs des Marches du Retour,
qui ont aussi publié un communiqué de
solidarité avec la Flottille, et à
toutes les femmes et les hommes de Gaza
qui continuent à se battre pour la vie
et pour l’espoir. Nous sommes et
resterons mobilisés à leurs côtés.
Le Bureau national
de l’AFPS
30 juillet 2018
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