Communiqué
Journée de la Terre en Palestine :
vaincre le coronavirus et l’apartheid
AFPS
Lundi 30 mars 2020
En 1976, le 30 mars, la police
israélienne tire sur des Palestiniens
citoyens d’Israël qui manifestent
pacifiquement contre la confiscation de
leur terre par l’administration
israélienne. Six d’entre eux sont tués
et des dizaines d’autres blessés. Cette
date est pour les Palestiniens, où
qu’ils se trouvent dans le monde, la
Journée de la Terre. Elle est le symbole
de leur attachement à leur terre natale
et de leur volonté de voir reconnus les
droits qu’ils ont sur celle-ci, à
commencer par le droit au retour qui
leur a été reconnu par la résolution 194
de l’ONU, par la fin de l’occupation et
de la colonisation mais aussi pour
l’égalité des droits.
C’est ce qu’ont voulu rappeler, le 30
mars 2018, les Palestiniens de la bande
de Gaza en initiant la Grande marche du
retour, action non violente de la
société civile. Depuis ce 30 mars 2018,
les forces d’occupation israéliennes ont
tué 217 Palestiniens pour réprimer ces
manifestations. Les Palestiniens de Gaza
dont la plupart sont des réfugiés vivent
depuis 12 ans une punition collective
illégale et inhumaine à travers le
blocus que leur impose Israël dont les
effets étaient déjà catastrophiques bien
avant la crise sanitaire du Covid-19.
La Journée de la
Terre prend un relief particulier en
cette année 2020 avec la crise du Covid-19.
Alors que partout dans le monde, les
autorités sont entièrement mobilisées
pour combattre le coronavirus, l’État
d’Israël se démarque une fois de plus.
Non seulement il ne remplit pas son
devoir de puissance occupante d’assurer
la protection des populations qu’il
occupe mais encore, il
en profite pour aller toujours plus
loin dans l’atteinte aux droits des
Palestiniens et dans la barbarie.
Les autorités israéliennes limitent ou
interdisent l’entrée en Cisjordanie des
matières premières utilisées dans la
fabrication des désinfectants.
Parallèlement, la sécurité sanitaire des
Palestiniens qui travaillent dans les
installations israéliennes n’est pas
assurée. Le 24 mars, des soldats de
l’occupation
ont jeté sur la route à un point de
contrôle un employé d’une usine
israélienne parce que son employeur
craignait qu’il soit infecté par le
coronavirus.
Quant aux
prisonniers palestiniens, ils vivent un
enfer : l’occupation israélienne leur a
retiré le matériel de nettoyage et les
stérilisateurs et aucune mesure n’est
prise pour les protéger contre
l’infection. Alors qu’Israël a libéré
500 de ses détenus de droit commun, il
refuse de libérer les enfants, les
femmes et les prisonniers politiques
palestiniens malades. Au contraire il
continue d’arrêter quotidiennement des
enfants comme de jeunes volontaires qui
désinfectent les rues des quartiers
palestiniens à Jérusalem.
Les conditions de
vie des Palestiniens dans les camps de
réfugiés ou à Gaza laissent craindre le
pire si le virus venait à s’y répandre.
Comme si tout cela
ne suffisait pas les colons, qui ont
bien compris que le monde regarde
ailleurs, harcèlent avec encore plus de
violence et de constance la population
palestinienne du nord au sud de la
Cisjordanie : attaques de troupeaux,
destructions de cultures, confiscations
de terres. L’armée, elle, continue de
détruire des maisons, de confisquer des
matériaux de construction comme la
semaine dernière ceux destinés à un
hôpital dans le nord de la vallée du
Jourdain. La construction des routes
coloniales et du Mur d’annexion ne
connaît pas de trêve bien au contraire.
Les Palestiniens vivent un mélange de
peur du coronavirus, des graves
conséquences que peut avoir sa
propagation en Palestine, et la peur de
l’occupation militaire israélienne qui
s’accroît à la faveur de la pandémie.
À l’occasion
de la journée de la Terre, l’AFPS tient
à rappeler la responsabilité des États -
qui tolèrent une impunité totale à
Israël - dans la dépossession du peuple
palestinien et dans la mise en place du
régime d’apartheid qu’Israël a imposé au
peuple palestinien. Il est grand temps
qu’ils prennent des mesures efficaces
pour faire respecter les droits
inaliénables du peuple palestinien.
Ils doivent exiger
d’Israël la levée immédiate du blocus de
Gaza et l’acheminement de matériel et de
personnels de santé, l’arrêt de toute
entreprise de colonisation, d’expulsion,
de démolition de maisons, l’arrêt du
harcèlement des populations et des
arrestations arbitraires.
Israël doit libérer immédiatement les
enfants palestiniens détenus dans ses
prisons ainsi que les femmes et les
malades. Il est responsable de la
sécurité sanitaire des prisonniers
politiques palestiniens qu’il détient et
des populations vivant sous occupation
militaire. Il devra rendre des comptes
pour tout manquement.
Le Bureau
National, le 29 mars 2020
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