Communiqué
Stopper la folie de Netanyahou
AFPS
Mercredi 28 octobre 2015
Une fois de plus John Kerry s’est
rendu au Proche-Orient pour tenter de
sauver la mise à Israël qui porte
l’entière responsabilité des violences
de ces dernières semaines. Sa visite a
été présentée comme ayant permis un
accord sur la mise en place de caméras
permettant de documenter la situation
sur l’esplanade des mosquées et d’acter
un engagement à suspendre la
colonisation.
Il n’en est rien.
Israël a immédiatement démonté et
confisqué les premières caméras
installées par le Waqf gestionnaire des
lieux saints sous responsabilité
jordanienne. Il s’agit en fait pour
Israël de garder le contrôle total des
images et d’empêcher de rendre compte
des provocations quotidiennes des colons
pour mettre à bas le statu-quo et
imposer leur présence jusque dans les
lieux saints musulmans. Et comme pour
préciser les choses la ministre Tzipi
Hotovely a déclaré après la visite de
Kerry : « je rêve de voir le drapeau
israélien flottant sur le Mont du
Temple » !
De même il n’y a aucun arrêt de la
colonisation dont le gouvernement
Netanyahou répète imperturbablement la
« légitimité » contre les règles les
plus élémentaires du droit international
et du droit humanitaire. Aurait-on
oublié que dès 2001 B. Netanyahou, se
croyant hors caméra, se vantait à des
colons d’avoir fait échouer les accords
d’Oslo ?
Face à cela que fait la France ?
Affirmer au Conseil de sécurité que la
colonisation est à la source des
violences c’est bien. N’en tirer aucune
conclusion pratique en matière de
sanctions, c’est prendre le parti de
l’impuissance et du renoncement à
défendre le droit.
De même il est temps de s’interroger
sur le permis de tuer donné aux colons
et à l’armée. Il est de règle désormais
que l’auteur d’une attaque au couteau
soit abattu même s’il a été
préalablement neutralisé. Cela porte un
nom : c’est une exécution
extra-judiciaire. Les forces
d’occupation ont tué 15 manifestants
dont 5 enfants à Gaza qui ne
présentaient aucune menace pour eux, de
l’autre côté de la barrière frontalière.
Cela relève de l’assassinat pur et
simple, tout comme pour ces jeunes
manifestants sans arme, à Bethléem ou
ailleurs, tués comme à la chasse à 100
mètres de distance. Et il faut être
d’une singulière complaisance pour
fermer les yeux sur les manipulations
d’image visant à transformer les
victimes en coupables comme à Hébron ou
tolérer l’ignominie de la séquestration
des corps.
Cela appelle des réponses judiciaires
et politiques auxquelles la France ne
peut se dérober. Elle qui a toujours
milité pour la mise en place d’une
juridiction internationale doit appuyer
les démarches palestiniennes vers la CPI
et lui transmettre tous les dossiers
dont elle a connaissance.
Comme viennent de le rappeler le
Conseil des organisations palestiniennes
des droits humains et la Coalition
civique pour les droits des Palestiniens
à Jérusalem « Les Nations Unies et les
États membres, par conséquent, se
partagent la responsabilité de la
nouvelle flambée de violence dans les
territoires palestiniens occupés et en
Israël en raison de leur incapacité à
reconnaître et traiter la violence
systématique inhérente au système
d’occupation israélienne, le
colonialisme et l’apartheid qui opprime
les Palestiniens depuis des décennies ».
Ni les pays européens ni la France ne
peuvent s’en exonérer. Elles doivent
prendre des initiatives pour la
protection du peuple palestinien.
Le Bureau national
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