Communiqué
Jérusalem : le Conseil de Sécurité doit
donner
un coup d’arrêt à la politique
israélienne
AFPS
Lundi 24 juillet 2017
A la demande de la Suède, de la France
et de l’Égypte, le Conseil de Sécurité
de l’ONU se réunit ce lundi sur la
situation à Jérusalem. C’est une
initiative que nous saluons en
elle-même, en espérant que les positions
défendues et les décisions prises seront
à la hauteur des enjeux.
Il ne faut pas, en
effet, se tromper sur la nature du
problème. L’Esplanade des Mosquées n’est
pas qu’un lieu religieux, c’est le
symbole de la Palestine pour tous les
Palestiniens, systématiquement
dépossédés de leurs droits et de leurs
terres par l’État d’Israël. Et les
Palestiniens ont eu le temps d’apprendre
les procédés utilisés par les
Israéliens : comme pour le mur qui leur
rend la vie impossible, le prétexte
sécuritaire des portiques détecteurs de
métaux n’est qu’un moyen de dépossession
et de prise de contrôle.
En 1980, Israël a
illégalement annexé l’ensemble de
Jérusalem, et aucun pays ne reconnaît
cette annexion. Mais l’Esplanade des
Mosquées est restée sous le contrôle des
autorités religieuses jordaniennes.
C’est ce fragile statu quo qu’Israël
veut mettre en cause, au risque d’un
embrasement généralisé. Et au risque de
transformer en conflit religieux mondial
ce qui est avant tout un conflit dans
lequel le peuple palestinien demande
l’exercice de ses droits nationaux.
Enfermés dans des
conditions inhumaines à Gaza, dépossédés
et privés de liberté en Cisjordanie,
chassés de leurs maisons à Jérusalem,
discriminés en Israël même, et laissés
sans espoir dans les camps de réfugiés,
les Palestiniens n’en peuvent plus de
l’injustice qu’on leur fait subir depuis
près de 100 ans. Conscient de sa
supériorité militaire, massivement armé
par les États-Unis, bénéficiant de la
complaisance de l’Europe, l’État
d’Israël n’a qu’un objectif : conquérir
de nouveaux territoires et expulser
toujours plus de Palestiniens.
L’Histoire nous a
appris qu’une telle logique,
dévastatrice et suicidaire, ne peut
conduire qu’à des catastrophes majeures
pour le monde entier. A l’inverse, la
résolution de la question palestinienne
nécessite reconnaissance, justice et
partage : Jérusalem, destinée à devenir
un jour la capitale partagée des
Israéliens et des Palestiniens, avec
souveraineté palestinienne sur
l’ensemble de Jérusalem Est, doit en
être justement le symbole, à l’opposé de
la politique menée par le gouvernement
israélien.
On l’aura compris :
le Conseil de Sécurité ne doit pas se
contenter d’un sempiternel appel "à la
retenue et au calme" des différents
protagonistes, ni admettre des mesures
techniques qui ne feraient que conforter
le contrôle israélien. Il doit rappeler
l’illégalité de l’annexion de Jérusalem
Est par Israël, dénoncer sa politique de
dépossession et d’enfermement du peuple
palestinien notamment à Jérusalem,
envisager les sanctions nécessaires pour
qu’Israël retrouve la voie du droit.
C’est ce que nous
attendons de la position française que
nous suivrons avec la plus grande
attention.
Le Bureau
National de l’AFPS
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