Communiqué
Un recours conjoint de l’AFPS, EELV, le
PCF et le PG contre les conditions de la
création de
la place de Jérusalem à Paris
AFPS, EELV, le PCF et le PG
Lundi 23 septembre 2019
Par un recours
déposé le 14 août auprès du Préfet de
Paris, l’Association France Palestine
Solidarité (AFPS) et trois partis
politiques représentés au Conseil de
Paris – Europe Écologie Les Verts
(EELV), le Parti Communiste Français
(PCF) et le Parti de Gauche (PG) – ont
demandé l’annulation de la délibération
du Conseil de Paris portant création de
la place de Jérusalem à Paris.
Il ne s’agit
évidemment pas de contester l’intérêt
d’une place de Jérusalem à Paris, mais
le choix qui en a été fait et les
modalités de la décision prise.
En nommant la place de Jérusalem à
proximité immédiate du futur lieu d’une
seule religion - le Centre européen du
judaïsme -, cette décision va à
l’encontre de l’universalité de
Jérusalem, qui est un patrimoine commun
des trois religions monothéistes, comme
l’ont rappelé conjointement le pape et
le roi du Maroc le 30 mars dernier. En
faisant référence à la seule amitié avec
Israël, et en n’invitant officiellement
que le « maire » de la ville de
Jérusalem illégalement annexée, cette
décision bafoue le droit international
et les résolutions de l’ONU, et va à
l’encontre de la position de la France
solennellement rappelée par le président
de la République face aux décisions
unilatérales de Donald Trump.
Ce déni du droit a
été dénoncé de manière particulièrement
forte par l’ambassadeur de Palestine en
France et par le Conseil des
ambassadeurs arabes accrédités en France
réuni en session extraordinaire. Le
Consul Général de France en Palestine a
officiellement réagi par un communiqué.
Tout aussi grave,
les dossiers dont disposaient les
Conseillers de Paris pour préparer leur
vote ne mentionnaient, ni la proximité
du centre européen du judaïsme, ni la
référence exclusive à l’amitié avec
l’État d’Israël. Les motivations réelles
de cette décision n’ont été connues que
quelques heures après le vote, par un
tweet de Gabriel Mergui, le président du
Consistoire de Paris, qui dévoilait son
échange de lettres avec la maire de
Paris, Anne Hidalgo.
Alors que Jérusalem
a la vocation de devenir la capitale
partagée de deux États, Israël et la
Palestine, les événements de l’été ont
mis en évidence le déni du droit et les
menaces d’expulsion que subissent les
Palestiniens : des immeubles entiers
construits en « zone A » par des
familles palestiniennes ont été
dynamités par les autorités
israéliennes, et les expulsions de
familles palestiniennes se poursuivent,
notamment dans le quartier de Silwan.
Des événements gravissimes se sont
produits sur l’esplanade des mosquées le
jour de l’Aïd al-Adha, ils montrent que
les colons les plus extrémistes,
soutenus par le pouvoir et l’armée
israélienne, sont prêts à en découdre au
mépris de tous les accords existants et
au mépris du droit international.
La situation à
Jérusalem est explosive, les colons et
les autorités israéliennes se croient
tout permis, et des prises de position
comme celle de la maire de Paris peuvent
inciter les plus extrémistes à
intensifier leurs exactions. La décision
prise par la maire de Paris n’est pas
digne de la capitale de la France.
Le préfet doit
annuler cette délibération, et la maire
de Paris doit rechercher une autre
localisation pour la place de Jérusalem,
qui doit clairement apparaître à la fois
comme la future capitale des deux États
et ville universelle des trois religions
du livre. C’est à ces conditions qu’elle
pourra devenir le symbole de la paix et
de la coexistence, valeurs qui devraient
guider nos représentants politiques.
Communiqué
conjoint de l’Association France
Palestine Solidarité (AFPS),
Europe Écologie Les Verts (EELV),
le Parti Communiste Français (PCF),
le Parti de Gauche (PG).
Le 23 septembre 2019
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