Communiqué
Jérusalem :
destructions de maisons,
expulsions de
familles et crimes contre l’humanité
AFPS
Mardi 23 juillet 2019
Ce 22 juillet,
Israël a commencé la destruction de 70
appartements concernant 350 personnes
dans un quartier palestinien de
Jérusalem. Pour ces familles,
expulsées de leur propre maison, c’est
le projet de toute une vie qui se trouve
ainsi anéanti.
Isolé du reste de
la Cisjordanie par le mur qui encercle
Jérusalem, mur illégal selon la Cour
internationale de Justice, le quartier
palestinien de Wadi al Hummus à Sur
Bahir se trouve au cœur de la violation
du droit international par Israël. Situé
en zone A selon les accords d’Oslo, il
dépend de l’Autorité palestinienne,
notamment pour la délivrance des permis
de construire. Mais les planificateurs
israéliens ont placé ce bout de terre de
Cisjordanie de l’autre côté du mur afin
de pouvoir l’annexer aussi le « moment
venu ».
Puis les autorités d’occupation ont
décrété une zone tampon de 100 à 300
mètres autour du mur, interdisant aux
Palestiniens d’y construire malgré les
permis délivrés par l’Autorité
palestinienne en charge de cette zone,
en invoquant « des raisons de
sécurité ». C’est là que se trouvent les
immeubles démolis au petit matin du 22
juillet par les forces de sécurité
israéliennes.
Selon les rapports
de l’agence de l’ONU OCHA, les autorités
israéliennes ont, depuis 2009, démoli ou
fait démolir 69 bâtiments à Sur Bahir ;
46 étaient habités ou en cours de
construction ; 400 personnes ont été
ainsi affectés ou déplacés de force dont
la moitié de femmes et d’enfants. Les
habitants craignent maintenant la
destruction de 100 autres immeubles
construits de la même manière dans cette
zone.
Le Consul général
de France et certains de ses homologues
européens se sont rendus sur place pour
manifester leur opposition à cette
nouvelle manifestation de la politique
délibérée et planifiée, menée par
Israël, d’expulsion des Palestiniens de
la ville de Jérusalem, une politique de
nettoyage ethnique. Ce transfert forcé
de la population palestinienne est un
crime contre l’humanité selon le droit
international.
Et pendant ce
temps, Anne Hidalgo accueillait le maire
de Jérusalem, planificateur en chef de
toutes ces exactions, pour
l’inauguration d’une place de Jérusalem
destinée selon elle à « marquer l’amitié
entre la ville de Paris et Israël ». Et
35 parlementaires français dont la
porte-parole du parti présidentiel
Aurore Bergé, parcouraient des « sites
archéologiques » à Jérusalem-Est, dont
un tunnel qui sert de prétexte à
l’expulsion des Palestiniens du quartier
de Silwan.
Des élu.e.s de la
République se sont rendus complices de
violations du droit allant jusqu’aux
crimes contre l’humanité sans qu’aucune
voix officielle ne se fasse entendre
pour les condamner. Alors qu’Israël
accélère sa politique de démolition de
maisons et d’expulsion des Palestiniens
de Jérusalem Est, le silence du
Président de la République et du Quai
d’Orsay sur le comportement de ces élus
n’est plus acceptable.
Par un communiqué
du 22 juillet, la France vient de
condamner ces nouvelles destructions
d’habitations palestiniennes, cette fois
en zone A. Le porte-parole de Federica
Mogherini et de hauts responsables de
l’ONU se sont aussi exprimés. Mais
au-delà de ces indispensables prises de
position, il est temps de dire STOP à
la loi du plus fort et du fait accompli !
Et d’appliquer des sanctions contre
l’État d’Israël tant que cet État mène
cette politique criminelle, extrêmement
lourde de conséquences pour le quotidien
des Palestiniens comme pour l’avenir.
Nous demandons
que la France soit à la pointe d’une
initiative pour les droits et la
protection du peuple palestinien, et que
le président Macron s’engage
personnellement dans ce sens.
Le bureau
national
23 juillet 2019
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