Communiqué de l'AFPS
Solidarité avec tous les militants victimes de la répression
Mercredi 22 septembre 2010
Le Conseil national de
l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), réuni ces 18
et 19 septembre, tient à affirmer à nouveau toute sa solidarité
avec les combattants de la paix, du droit international et des
droits humains, poursuivis de manière injuste parce qu’ils
défendent les droits du peuple palestinien bafoués par Israël.
À Mulhouse et Perpignan notamment,
plusieurs militants – souvent membres de notre association – se
voient convoqués au tribunal correctionnel. Leur crime ? Avoir
informé les consommateurs de grandes surfaces des violations du
droit international par Israël (poursuite de l’occupation des
territoires palestiniens, de la colonisation de la Cisjordanie
et en particulier de Jérusalem-Est, de la poursuite du siège
imposé à toute la population de Gaza) et d’avoir en conséquence
appelé à boycotter cette politique. Pour que le droit soit
respecté. Pour donner une chance à la paix. Parce que l’impunité
fait obstacle à l’un comme à l’autre.
Or, à la demande de la ministre de
la Justice, Michèle Alliot-Marie, ces militants sont poursuivis
sur le fondement d'un texte de loi de 1881 qui entend protéger
la dignité des personnes contre l'incitation à la haine raciale.
Mais que font ces hommes et ces femmes, sinon appeler au boycott
de produits au nom d'une critique de la politique d'un Etat qui
non seulement pratique la discrimination raciale, mais occupe,
colonise, réprime et humilie tout un peuple.
Scandaleuse, cette accusation
l’est pour trois autres raisons :
- parce qu’elle repose sur
l’affirmation selon laquelle les accusés organiseraient un
« boycott des produits casher », mensonge que la ministre
récusait encore elle-même il y a peu. Nous mettons au défi Mme
Alliot-Marie d’avancer la moindre preuve de cette invention
sortie de sa seule imagination ;
- parce que cette ministre est
membre d’un gouvernement qui, lui, ouvertement et toute honte
bue, en appelle à la discrimination raciale. Le Président de la
République lui-même, dans son discours de Grenoble du 30 juillet
2010, ne s’en est-il pas pris explicitement aux gens du voyage
et notamment aux Roms ? Son ministre de l’Intérieur, déjà
condamné pour injure raciste, n’a-t-il pas couvert de son
autorité la directive en date du 5 août 2010 signée de son chef
de cabinet et qui, de l’avis des juristes les plus compétents,
est contraire à l’article 1 de notre Constitution ? Et cette
politique n’a-t-elle pas, d’ores et déjà, mis la France au ban
des nations, au sein de l’Union européenne comme de l’ONU ?
- parce qu’enfin ce gouvernement
cautionne la violation par les autorités israéliennes du Traité
d’association entre l’Union européenne et Israël mais aussi des
décisions de la Cour européenne de justice et du droit
commercial européen comme français. François Baroin, son
prédécesseur Eric Woerth et l’administration des Douanes qui en
dépend ne peuvent ignorer que Tel-Aviv se livre à une
« fraude à l’origine » généralisée, en présentant comme
« made in Israël » des produits issus des colonies
illégalement implantées en territoire palestinien occupé. Notre
association les a interpellés sans avoir obtenu jusqu’ici de
réponse officielle. Et pour cause : ce gouvernement refuse de
prendre ses responsabilités en sanctionnant la politique
israélienne, et notamment en exigeant la suspension de l’accord
d’association entre l’Union européenne et Israël jusqu’à ce que
ce dernier en respecte l’article 2, lequel prévoit le respect
des droits humains par les parties contractantes. L’application
dudit article 2, qui devrait amener à suspendre cet accord,
constituerait-elle, elle aussi, une « incitation à la haine
raciale » ? Absurde !
Non, Madame Alliot-Marie, pas ça
et pas vous ! Ce ne sont pas les militants pour la paix et la
justice au Proche-Orient que vous devriez poursuivre, mais vos
propres collègues. Les procédures que vous engagez sont ni plus
ni moins des procès politiques. Et quand la politique entre dans
les prétoires, la justice en sort.
Mais l’AFPS ne se laissera pas
intimider. Elle contribuera plus que jamais à la campagne
internationale Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS), en
prenant pour cibles – conformément au droit international,
européen et français – les produits des colonies, comme le font,
de leur côté, l’Autorité palestinienne en Cisjordanie et le
mouvement pacifiste et anticolonialiste en Israël même. Et, sans
attendre, elle mobilisera l’opinion contre le déni de justice
que constituent les procès actuels et pour la solidarité avec
tous ceux et toutes celles qui sont victimes de la répression en
raison de leur engagement dans la campagne BDS.
Le
Conseil national de l'AFPS
Ivry sur Seine le 19 septembre 2010
Association France-Palestine Solidarité (AFPS)
21 ter Rue Voltaire 75011 Paris
Tél: 00.33.1.43.72.15.79
Fax: 00.33.9.56.03.15.79
afps@france-palestine.org
www.france-palestine.org
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