Communiqué
Gaza : que fait la France face au
scandale du blocus ?
AFPS
Vendredi 20 février 2015
Gaza a quitté la
une des médias mais survit avec une
situation humanitaire catastrophique.
L’aide promise pour la reconstruction
n’est pas arrivée et la population
survit dans la boue et le froid. 6 mois
après les massacres et destructions de
l’été des dizaines de milliers de
personnes sont encore hébergées dans des
écoles de l’UNRWA ou vivent dans des
abris de fortune. Les conditions de vie
sont extrêmement précaires : électricité
coupée 12 à 18 heures par jour, pénurie
de gaz, eau impropre à la consommation,
assainissement quasi inexistant.
Plusieurs bébés sont morts de froid.
L’économie est à terre et le chômage
atteint des chiffres vertigineux : la
population ne peut survivre que par
l’aide alimentaire d’urgence. C’est dans
ce contexte qu’il a fallu que 6 membres
d’une association humanitaire de Nice
mènent une grève de la faim du 10 au 20
février pour sauver 30 tonnes d’aide
d’urgence d’une valeur de 120 000 euros
collectées par eux, bloquées depuis
décembre dans le port d’Ashdod, qui
étaient menacées d’être détruites par
les autorités israéliennes.
Pourtant, les
Hautes Parties Contractantes aux
Conventions de Genève ont, avec la
participation et le vote favorable de la
France, solennellement rappelé le 17
décembre dernier « l’obligation première
de la Puissance occupante d’assurer
l’approvisionnement adéquat de la
population du territoire occupé, et que
lorsqu’elle n’est pas en mesure de le
faire, elle a l’obligation d’autoriser
et de faciliter les actions de
secours ». Et que tous les Etats engagés
par ces conventions « doivent permettre
le libre passage de secours humanitaires
et garantir leur protection ». La
responsabilité de la France, comme de
tous les pays engagés par les
Conventions de Genève, est donc
directement engagée.
De même la
résolution 1860 du Conseil de sécurité
adoptée en janvier 2009, votée par la
France et à laquelle les Etats-Unis
n’avaient pas osé mettre leur véto
demandait déjà que « l’aide humanitaire,
y compris les vivres, le carburant et
les traitements médicaux, puisse être
distribuée sans entrave dans tout
Gaza ». Elle soulignait « la nécessité
de faire en sorte que les biens et les
personnes puissent emprunter
régulièrement et durablement les points
de passage de Gaza » et se félicitait
« des initiatives visant à créer et
ouvrir des couloirs humanitaires et
autres mécanismes permettant un
acheminement ininterrompu de l’aide
humanitaire ». Cette résolution est
alors restée lettre morte et n’a pas mis
fin à l’opération « Plomb durci ». Son
application et la levée du blocus
auraient seules pu empêcher les
nouvelles agressions de novembre 2012 et
de l’été 2014. Elle nécessitait une
intervention ferme des pays signataires
de la résolution et de l’UE qui s’est
contentée d’un rôle de bailleur de fonds
sans jamais formuler d’exigences
politiques. Persévérer dans cette
attitude de démission face à une
situation qu’on sait illégale et
dramatique ne peut mener qu’à une
nouvelle catastrophe et à cette
« quatrième guerre » appelée de ses vœux
par le ministre israélien des Affaires
étrangères Avigdor Liberman.
Il est de la
responsabilité de la France d’agir sans
délai pour que soit imposée la levée
d’un blocus mortifère. Cela passe par
l’exigence de l’ouverture des points de
passage, la reconstruction et
l’ouverture du port de Gaza, la
reconstruction de Gaza en demandant des
comptes au gouvernement israélien qui
porte la responsabilité des
destructions.
Il n’est tout
simplement plus possible de laisser
ainsi 1,8 million de Palestiniens de
Gaza à la merci des forces d’occupation
israéliennes qui en organisent le blocus
et l’asphyxie.
Le Bureau national
Paris, le 20 février 2015
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