Communiqué
Meyer Habib, ou quand un député français
confond l’Assemblée nationale et la
Knesset
AFPS
Jeudi 17 décembre 2015
Dans une question
d’actualité, ce 16 décembre, Meyer
Habib, député de la circonscription des
Français de l’étranger englobant Israël,
a dénoncé dans un même mouvement le
boycott d’Israël et les directives
européennes imposant l’étiquetage aux
produits de « Judée Samarie et du
Golan » qui « procèdent de la même
logique de stigmatisation ». Un élu de
la République reprenant à son compte,
dans l’hémicycle de la représentation
nationale, le vocabulaire de l’extrême
droite israélienne sur l’État de
Palestine sans qu’il ne soit recadré !!!
Bizarre.
Il s’en est pris
directement à Jean-Claude Lefort, notre
président d’honneur, accusé d’avoir
appelé au boycott de produits cashers
fabriqués en France comme à ceux qui
auraient appelé au boycott de SFR
Numéricable, au seul motif que le patron
de cette société est franco-israélien et
juif.
La mise en cause
malveillante de Jean-Claude Lefort suite
à un post Facebook tombe à plat : il
n’appelait absolument pas au boycott,
mais à l’attention vis à vis de produits
qu’il supposait israéliens, et avait
aussitôt rectifié en réalisant qu’il
s’agissait de produits fabriqués en
France en parlant clairement "d’erreur,
de faute et de méprise". Quant à l’autre
affaire pour laquelle M. Habib semble se
plaindre de n’avoir pas reçu réponse de
la ministre de la justice, Christiane
Taubira, elle porte sur des faits
fictifs : la prétendue mise en cause par
l’AFPS 74 de Patrick Drahi (patron de
SFR Numéricable) dont aurait fait état
Loïc Hervé, sénateur de Haute-Savoie.
Dès que nous avons eu connaissance des
propos prêtés par Meyer Habib à ce
parlementaire, le président de l’AFPS
Haute-Savoie qui était mise en cause de
façon mensongère a demandé à le
rencontrer pour faire toute la lumière
sur cette affaire. Cette demande reste à
ce jour sans réponse de sa part. L’un
des deux (le député ou le sénateur ?) a
menti et nous ne laisserons pas
l’affaire sans suite.
Meyer Habib,
familier de l’outrance et de l’amalgame,
a rejoué une fois de plus avec un
certain ridicule le rôle incongru de
porte-parole du gouvernement israélien
et de sa composante la plus extrême dans
une Assemblée de la République
française.
Manuel Valls quant
à lui a malheureusement répondu dans son
registre habituel esquivant le fond de
la question, mais répétant « nous
condamnons toutes les campagnes de
boycott » (qu’aurait-il déclaré s’il
avait été Premier Ministre au moment du
boycott de l’Afrique du Sud ?) et
postulant un lien de cause à effet entre
antisionisme et antisémitisme. Il ne
faisait là que reprendre à son compte
l’antienne habituelle du Crif sans même
avoir le courage de revendiquer la
portée politique des directives
européennes sur l’étiquetage des
produits des colonies ou de relever les
provocations sémantiques de M. Habib à
propos de la « Judée-Samarie » et en
oubliant les positions de la France sur
l’annexion illégale du Golan syrien.
Au total, une
intervention qui n’aura pas grandi un
Premier ministre faisant part de son
« attachement partagé » à l’égard
d’Israël, « une démocratie luttant
contre le terrorisme », mais qui sera
sans effet, n’en déplaise à Meyer Habib,
sur la campagne BDS que l’AFPS entend
développer avec force dans les
conditions spécifiques de la France.
Le Bureau national
>>Regarder l’intervention de Meyer Habib
>>Consulter la lettre de Meyer Habib
à Christiane Taubira
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