Communiqué
L’accord entre les Emirats arabes unis
et Israël :
une dangereuse supercherie
AFPS
Lundi 17 août 2020
L’accord entre les Émirats arabes unis
et Israël sous l’égide des USA,
officialisé jeudi 13 août pour une
signature annoncée début septembre, a
fait l’objet d’une mise en scène le
présentant comme un « accord de paix »
et un « jour historique ».
Rien de surprenant
pourtant de la part des Émirats arabes
unis, qui développent depuis des années
des coopérations plus ou moins secrètes
avec Israël et se sont illustrés par
leur servilité vis-à-vis des États-Unis
en soutenant dès le départ le plan
Trump.
Cet accord, qui
« normalisera » les relations
diplomatiques entre Israël et les
Émirats, constitue cependant une
transgression majeure vis-à-vis de
l’initiative de paix arabe, un
accroissement des risques de guerre et
une trahison de plus vis-à-vis des
Palestiniens.
Proposée en 2002 et
confirmée en 2007 par le Sommet de la
Ligue arabe, l’initiative de paix arabe
proposait une normalisation complète des
relations entre Israël et les pays
arabes en échange du retrait total
d’Israël des Territoires occupés en 1967
et d’une solution viable pour les
réfugiés palestiniens. En normalisant
ses relations avec Israël sans qu’aucune
de ces conditions ne soit remplie, les
Émirats tournent le dos à cette
initiative et compromettent les chances
de paix qu’elle pouvait porter.
C’est aussi le
risque de guerre contre l’Iran, une
guerre qui reste un objectif stratégique
d’Israël, qui se trouve accru par cet
accord.
C’est un accord
pour lequel les Palestiniens n’ont pas
été concertés, et que la direction
palestinienne a fermement condamné. La
prétendue « suspension » de l’annexion
est une vaste supercherie. Elle permet
d’habiller les difficultés que
Netanyahou et Trump avaient rencontrées
pour la mise en œuvre de leur plan
depuis le 1er juillet, mais Netanyahou
annonce clairement qu’il ne renonce pas
à l’annexion.
En attendant de
décréter formellement l’annexion, Israël
la met en œuvre sur le terrain, et
continue à tranquillement mener ses
actions dévastatrices et à poursuivre
par la force et dans l’illégalité
colonisation, annexion, blocus et
bombardement de Gaza, déplacements
forcés, destructions de maisons,
emprisonnements et meurtres de
Palestiniens, tout en développant la
situation d’apartheid.
Comment le
gouvernement français a-t-il pu « se
féliciter » de l’annonce de cet accord,
parler d’une « étape positive » et
appeler dans ces conditions à la « la
reprise des négociations entre
Israéliens et Palestiniens » ? Comment
le président Macron a-t-il pu saluer une
« décision courageuse » des Émirats
arabes unis et même, selon certaines
sources, faire pression sur le président
palestinien pour qu’il change de
position ? Nous aurions pu attendre
autre chose de la diplomatie française
et du président de la République, et les
appelons à des positions plus
respectueuses des droits et de la
volonté du peuple palestinien.
L’Association
France Palestine Solidarité dénonce
fermement cet accord en trompe l’œil.
Elle appelle tous les citoyens à
renforcer leur mobilisation pour le
peuple palestinien et demande aux États
de le protéger, et d’imposer par des
actes le Droit et les résolutions
internationales qui constituent la seule
perspective d’une paix réelle.
Le Bureau
national de l’AFPS
17 août 2020
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