Communiqué
Israël : le vol de la terre
palestinienne érigé en principe
AFPS
Mercredi 16 mars 2016
La méthode est éprouvée. Un matin des
Palestiniens découvrent un panneau
annonçant une nouvelle confiscation de
terres pour permettre une avancée de la
colonisation.
Ce fut le cas le 15 mars lorsque des
Palestiniens de la vallée du Jourdain
sont tombés sur un panneau affichant un
document daté du 10, annonçant la
confiscation de 234 hectares entre
Jéricho et la Mer morte. Information par
ailleurs diffusée par la radio militaire
israélienne et confirmée par l’ONG
israélienne « La Paix maintenant » et
son observatoire de la colonisation.
L’événement coïncidait avec l’annonce
par Israël d’une « reprise du
dialogue avec l’Union européenne »
suite à une conversation téléphonique
entre Netanyahou et Federica Mogherini,
responsable de la diplomatie européenne.
Les voleurs, comme chacun sait, étant
amateurs de procédure ont pris soin de
signer l’avis de confiscation du nom
d’un responsable répondant au titre
ronflant de "superviseur de la
propriété de l’Etat et des propriétés
abandonnées en Judée et Samarie".
Superviseur en chef des terres volées de
Cisjordanie.
234 hectares, c’est la plus grande
confiscation de terres depuis deux ans
qui vient s’ajouter à celle de 154
hectares de terres cultivables en
janvier, toujours dans la région de
Jéricho.
Ainsi le gouvernement israélien
conduit-il méthodiquement le dépeçage de
la Palestine, se sachant assuré d’une
totale impunité. On n’ose attendre les
réactions françaises après les propos du
Premier ministre Valls au dîner du CRIF
assimilant ignominieusement
antisémitisme et antisionisme (entendre
par là critique politique de l’Etat
d’Israël) et annonçant des dispositions
taillées sur mesure pour museler le
mouvement de solidarité avec la
Palestine dans la future loi « Egalité
et citoyenneté ».
Sur le terrain, on voit mal pourquoi
les autorités israéliennes renonceraient
à poursuivre et amplifier leurs
exactions alors que l’Union européenne
renonce à demander réparation pour les
destructions d’habitations, d’écoles, de
bâtiments agricoles qu’elle a financés.
La question posée aujourd’hui à la
France, comme aux autres pays de l’Union
européenne, est de savoir si oui ou non
elle donne son feu vert à Netanyahou
pour poursuivre une politique qui mène
au chaos. S’y opposer au contraire
suppose de prendre sans délai des
sanctions effectives contre l’Etat
d’Israël comme autant de mesures
d’urgence pour laisser une chance à la
paix.
Le Bureau national
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