Communiqué
Munther Amira, acteur de la résistance
populaire palestinienne, condamné à 6
mois de prison
AFPS
Jeudi 15 mars 2018
Munther Amira, coordonnateur des comités
de résistance populaire (PSCC),
éducateur social dans le camp de
réfugiés d’Aida à Bethléem a été
condamné le 12 mars à six mois de prison
ferme et à 5 ans de prison avec sursis
par le tribunal militaire d’Ofer en
Palestine occupée. Il a été « reconnu
coupable » de quatre chefs d’inculpation
liés à sa participation à des
manifestations, notamment
« participation à une marche non
autorisée ».
Le jour de son arrestation, il portait
une pancarte avec les photos des 4
femmes de la famille Tamimi arrêtées le
jour précédent. Un fait délictueux selon
la loi militaire imposée aux
Palestiniens qui vivent en territoire
occupé. Tout aussi « délictueuses » ses
participations à des manifestations
contre la reconnaissance par Trump de
Jérusalem comme capitale d’Israël et
contre les commémorations de la
déclaration Balfour.
L’occupant
israélien n’a rien d’autre à reprocher à
cet homme que sa résistance à
l’occupation et à la colonisation dont
il transmet les valeurs non-violentes à
la jeunesse du camp d’Aida et de
Bethléem.
Sa condamnation
pour avoir participé on ne peut plus
pacifiquement à ces manifestations est
une tentative vaine pour intimider les
Palestiniens qui luttent contre
l’occupation et la colonisation
israélienne.
Depuis l’automne
2014, la répression israélienne à
l’égard de la jeunesse de Jérusalem et
de Cisjordanie, des acteurs et actrices
de la résistance populaire est
systématique et frontale. La victoire
cet été de la résistance populaire de
masse contre l’installation des
portiques à l’entrée de l’Esplanade des
mosquées est insupportable au pouvoir
israélien qui entend briser la volonté
d’un peuple et le chasser de sa terre.
Le village de Nabi
Saleh se serait bien passé de la
notoriété que lui a conférée
l’arrestation arbitraire d’Ahed et de 4
autres femmes de la famille Tamimi. Ahed
et sa mère Nariman attendent toujours de
report en report le sort que cette
« justice » politique leur réserve. Une
fois de plus leur procès a été reporté
au 21 mars. Piètre stratégie pour tenter
de briser ces militantes. Depuis,
plusieurs dizaines d’autres membres de
leur famille dont des mineurs ont été
arrêtés de manière tout aussi
arbitraire. Chaque semaine, ce sont des
dizaines d’arrestations qu’Israël opère
lors de raids souvent nocturnes dans les
villes et villages palestiniens, dans
les camps de réfugiés ou lors de
manifestations.
Nous appelons les
citoyennes et citoyens épris de liberté
à manifester leur solidarité à l’égard
des prisonniers politiques palestiniens
dont Munther Amira, Salah Hamouri et les
membres de la famille Tamimi. Leurs
portraits doivent être connus de tous, y
compris de nos gouvernants afin qu’ils
se décident enfin à montrer par des
actes auprès des autorités israéliennes
leur détermination à les voir libéré.e.s.
Le ministre des
Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian
doit bientôt se rendre en Israël et en
Palestine. Nous lui demandons de
s’exprimer clairement contre la
répression qui vise les Palestiniens et
en particulier les enfants, les
défenseurs des droits, toutes celles et
ceux qui manifestent pacifiquement
contre l’occupation. Et bien sûr notre
compatriote Salah Hamouri et la députée
Khalida Jarrar, tous deux emprisonnés
sous le régime inique de la détention
administrative. Face à un pouvoir
israélien qui ne reconnaît que la force
brutale, la France et l’Europe ont la
responsabilité de protéger le peuple
palestinien, et c’est clairement la
question des sanctions qui doit
maintenant être soulevée.
Paris le 14 mars
2018
Le Bureau national de l’AFPS
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