Communiqué
Khan al Ahmar : qui mettra enfin un coup
d’arrêt
à 70 ans de nettoyage ethnique en
Palestine ?
AFPS
Vendredi 14 septembre 2018
Il y a 70 ans l’armée du tout jeune État
d’Israël, s’acharnait méthodiquement à
vider de sa population palestinienne la
partie de la Palestine que l’ONU avait
décidé d’offrir au mouvement sioniste
pour créer un État juif, c’était la
Nakba, la catastrophe pour les
Palestiniens : 80% de la population
palestinienne de ce territoire s’est
retrouvée exilée et réfugiée.
Depuis 70 ans l’État d’Israël n’a cessé
de poursuivre ce nettoyage ethnique de
la Palestine s’appuyant sur un arsenal
législatif qui n’a que faire des droits
humains ou du droit international.
Aujourd’hui, 70 ans
après la Nakba, et particulièrement en
cette année 2018, Israël se sent pousser
des ailes avec le soutien inconditionnel
de Donald Trump qui approuve l’une après
l’autre toutes les violations du droit
par Israël à commencer par l’occupation
et l’annexion illégale de Jérusalem-Est.
Nier les droits
nationaux du peuple palestinien et
empêcher tout avènement d’un État de
Palestine, tel est bien l’objectif des
politiques israéliennes et étasuniennes.
Symbole de la Nakba
qui se perpétue depuis 70 ans, le
village de Khan al Ahmar, situé à l’Est
de Jérusalem, où vit, harcelée depuis
des années par l’armée israélienne
d’occupation et dans le plus profond
dénuement, une population bédouine déjà
déplacée il y a 70 ans. Cette zone est
particulièrement stratégique : si Israël
va au bout du processus d’annexion en
cours, la Cisjordanie sera coupée en
deux, accélérant ainsi la politique de
morcellement et de dépossession du
territoire palestinien menée
méthodiquement par le pouvoir israélien.
Jusqu’à maintenant
la résistance palestinienne, la
solidarité internationale et la
mobilisation de la diplomatie -
notamment française et européenne - ont
empêché qu’Israël détruise le village et
s’empare de ses terres. On aura noté il
y a quelques semaines la présence des
consuls sur place, s’opposant
physiquement à l’avancée des soldats et
dernièrement un communiqué commun de 5
pays européens dont la France.
Cependant, la Haute
cour de justice israélienne vient de
rejeter le dernier recours des
villageois contre la destruction. Le
risque de destruction de Khan al Ahmar
est imminent.
Nous apportons
notre soutien indéfectible à la
résistance populaire palestinienne qui,
jour et nuit, depuis des semaines, face
aux bulldozers et à l’armée israélienne
protège le village de Khan al Ahmar et
sa population.
Mais au-delà de la
situation spécifique de ce malheureux
village et de sa population (notons que
plusieurs villages de cette zone ont
déjà été détruits dans un silence
assourdissant) c’est maintenant que doit
cesser l’impunité totale dont jouit
l’État d’Israël. Les condamnations
verbales doivent être dépassées et il
doit être mis fin à la stratégie du fait
accompli.
C’est maintenant
que les États doivent enfin passer des
paroles aux actes en commençant par
rompre immédiatement – ce qui est
possible – toute relation avec la
colonisation israélienne : ils doivent
interdire les produits des colonies
israéliennes sur le territoire européen
et enjoindre les entreprises françaises
complices de cette colonisation de se
désinvestir sans plus attendre de ces
contrats.
Plus
particulièrement au niveau politique,
c’est maintenant que la France doit
reconnaître l’État de Palestine, près de
70 ans après avoir reconnu celui
d’Israël, unilatéralement autoproclamé
le 15 mai 1948. Le courage politique,
c’est maintenant !
Le Bureau
national
13 septembre 2018
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