Communiqué
Aggravation du blocus de Gaza :
Israël n’épargne même plus l’éducation
AFPS
Vendredi 13 juillet 2018
Peut-on faire pire que le blocus de
Gaza, qui ruine l’économie de ce
territoire et pousse toute sa
population, malgré son extraordinaire
volonté de vivre, à la misère et au
désespoir ? En renforçant ce blocus, qui
dure depuis plus de 11 ans, Israël
montre une fois encore qu’il peut aller
toujours plus loin dans son entreprise
de destruction de la société
palestinienne à Gaza.
La dernière
décision d’Israël : fermer le dernier
point de passage encore en service,
Karem Abou Salem, à toute marchandise
hors d’un flux réduit de produits
alimentaires et agricoles et de
fournitures médicales. Les rares
dérogations permettant l’exportation de
produits agricoles ou de fabrications de
Gaza, obtenues de haute lutte, sont
supprimées. En cette période de
préparation de la rentrée scolaire, les
fournitures pour l’imprimerie ou pour la
fabrication des vêtements sont également
bloquées. La rentrée, déjà compromise
dans les camps de réfugiés par
l’asphyxie de l’UNRWA, risque maintenant
de se faire sans livre ni fourniture
scolaire. De plus, aucun matériau de
construction ne pourra passer, alors que
la reconstruction à la suite des
destructions massives de 2014 est très
loin d’être terminée. Et la zone de
pêche, déjà très restreinte, est à
nouveau réduite.
En arraisonnant
immédiatement le bateau qui tentait de
sortir de Gaza avec à son bord des
blessés graves et des étudiants qui
n’avaient pas obtenu l’autorisation de
sortir, Israël montre que son objectif
est aussi de tuer tout espoir.
L’argument des
"cerfs-volants incendiaires" est
dérisoire : malgré quelques incendies de
cultures, il n’y a eu aucune victime du
côté israélien. Ces cerfs-volants,
traditionnels symboles d’espoir et de
liberté, sont surtout là pour tenter de
rappeler à Israël que la population de
Gaza existe. Avec le renforcement du
blocus comme réponse, on est dans la
logique de "punition collective"
strictement interdite par toutes les
conventions internationales.
Détruire l’économie
palestinienne de Gaza, détruire sa
société, tirer sur les civils pour les
tuer ou les mutiler et refuser toute
commission d’enquête, mettre en œuvre
des techniques d’enfermement de plus en
plus sophistiquées, expérimenter de
nouvelles armes sur les civils : c’est
la politique qu’Israël met en œuvre
depuis 11 ans que dure le blocus, et
qu’il vient ainsi de considérablement
renforcer avec l’objectif à peine masqué
de couper complètement Gaza de la
Cisjordanie et d’en finir ainsi avec le
projet national palestinien.
Au-delà des crimes
de guerre commis contre les manifestants
de Gaza, c’est un crime contre
l’humanité qui se déroule sous nos yeux.
Jusqu’à quand les grandes puissances,
dont la France, vont-elles laisser faire
cette abomination ? La situation de Gaza
ne se débloquera que par la levée du
blocus. Une levée immédiate et sans
condition avec des priorités clairement
affichées : libre circulation des
personnes, y compris entre Gaza et la
Cisjordanie, reprise de l’activité
économique, reconstruction.
Compte tenu de
l’attitude du gouvernement israélien,
qui refuse même la commission d’enquête
décidée par l’ONU, la seule voie pour y
parvenir, ce sont les sanctions. Le
gouvernement français, les gouvernements
européens, l’ensemble de la communauté
internationale doivent choisir :
obtenir, par des sanctions, la levée
immédiate du blocus de Gaza, ou être
complices des crimes de guerre et des
crimes contre l’humanité commis par
l’Etat d’Israël contre la population de
Gaza.
Le Bureau
national de l’AFPS
13 juillet 2018
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