Communiqué
Nouvelle loi scélérate à la Knesset
AFPS
"Nous
n'avons peut être pas pu stopper la «loi
ONG»,
mais la «loi ONG» n'a pas réussi à nous
stopper"
Mercredi 13 juillet 2016
Sous couvert de transparence c’est
une véritable loi scélérate qui vient
d’être adoptée en 3ème lecture à la
Knesset. Présentée par la ministre
d’extrême droite Ayelet Shaked, elle
oblige les ONG à dévoiler les donations
venues de l’étranger dans les cas où
plus de la moitié de leur financement
provient d’Etats autres qu’Israël, ou
d’organisations étrangères comme l’Union
européenne.
Il est piquant de voir Netanyahou se
féliciter d’une loi sur la
« transparence » au moment même où il
déploie des trésors d’énergie pour
échapper au scandale de son ami Arnaud
Mimran qui vient d’être condamné à huit
ans de prison par la justice française
dans une affaire d’escroquerie mafieuse.
Sont très directement visées les ONG
comme Adalah, B’Tselem ou Breaking the
Silence qui portent témoignage et
documentent les crimes et violations des
droits humains commis à l’encontre des
Palestiniens. La loi ne concerne
évidemment pas les fonds privés et donc
les sommes colossales récoltées
notamment aux Etats-Unis, au profit des
organisations de colons.
Son objet avait été très clairement
indiqué par la ministre lors de sa
présentation à la Knesset : se préserver
d’incriminations de crimes de guerre qui
s’appuieraient sur des preuves fournies
par des ONG, comme dans un rapport de
l’ONU sur les crimes commis lors de la
guerre de 2014 contre Gaza.
Alors qu’elles sont déjà directement
menacées, qualifiées de « traîtres » et
de « 5ème colonne » par les
organisations d’extrême-droite, il
s’agit de les fragiliser, de les
ostraciser pour les réduire au silence.
Cette loi illustre pour le chef de
l’opposition, Isaac Herzog, « le
fascisme naissant qui s’introduit dans
la société israélienne ».
La France, qui comme les autres
chancelleries européennes avait dénoncé
ce projet, doit revoir en profondeur ses
relations avec un Etat qui ne peut
s’exonérer en permanence des règles du
droit et, sur ce point précis, amener
Israël à reculer.
Le Bureau national
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