Communiqué
Hébron, patrimoine mondial palestinien
en péril :
une victoire du droit
AFPS
Mardi 11 juillet 2017
Le Comité du Patrimoine mondial de
l’Unesco a déclaré, vendredi 7 juillet,
la vieille ville d’Hébron et le lieu
saint appelé Mosquée d’Ibrahim par les
Musulmans et Tombeau de Patriarches par
les Juifs « patrimoine mondial
palestinien » et l’a inscrit sur la
liste des sites « en péril ».
La réaction d’une violence sans retenue
des dirigeants israéliens montre à quel
point leur lobbying s’était déployé ces
derniers jours pour faire échouer cette
demande de la Palestine.
Comme à leur
habitude, ils ont entretenu une
confusion totale entre croyances
religieuses et droits nationaux. D’après
eux, déclarer ce site religieux
« palestinien » en ferait un site « non
juif » ! La ville d’Hébron se situe bel
et bien en territoire palestinien et
l’UNESCO ne fait que rappeler cette
évidence : Israël n’a aucune
souveraineté sur ce territoire quels que
soient les sites religieux qu’il héberge
et quelles que soient ses propres
ambitions coloniales.
Et c’est cette
reconnaissance qui engendre la fureur
des dirigeants israéliens : malgré 50
ans d’occupation militaire, malgré une
colonisation particulièrement violente à
Hébron, que ce soit au cœur de la
vieille ville ou en périphérie, la
communauté internationale ne leur
reconnait aucun droit sur cette terre.
Quant à la notion
de patrimoine en péril, aucun témoin de
la situation de la vieille ville
d’Hébron ne peut nier qu’elle est en
danger. La violence et les exactions
générées par la présence en son cœur de
quelques centaines de colons fanatiques
- protégés et secondés par plusieurs
milliers de soldats de l’armée
d’occupation - en sont la cause. Le
vieil Hébron est devenu un enfer pour
les Palestiniens. Des centaines de
boutiques ont définitivement baissé les
rideaux, si bien que le centre
historique, autrefois très animé n’est
plus que l’ombre de lui-même. Une partie
en est même complètement bouclée par
l’armée d’occupation et est transformée
en ville fantôme où quelques familles
palestiniennes totalement isolées
persistent à vivre dans un grand
dénuement et harcelées en permanence par
les colons.
C’est donc avec une
très grande satisfaction que nous avons
appris cette décision de l’UNESCO. C’est
une victoire du peuple palestinien, de
la diplomatie palestinienne mais aussi
du mouvement de solidarité. Elle vient
en particulier couronner les efforts des
municipalités de Belfort et d’Arcueil
qui animent depuis 2009, avec la
municipalité d’Hébron, un Comité
International pour la sauvegarde de la
ville d’Hébron.
N’oublions pas non
plus l’action des ONG palestiniennes
pour faire connaître la situation à
Hébron et aider les habitants à
continuer à y vivre. Ni celle de deux
ONG israélienne : B’Tselem qui a fourni
la première caméra à une famille vivant
encerclée par des colons, pour lui
permettre de montrer au monde entier ce
que sont les exactions des colons
d’Hébron ; et « Rompre le silence », qui
a publié les témoignages d’anciens
soldats de l’armée d’occupation en poste
à Hébron. Ces deux ONG sont – ce n’est
pas un hasard - particulièrement visées
par les lois liberticides récemment
votées à la Knesset.
La décision du
Comité du patrimoine de l’UNESCO n’est
que justice. Elle n’amènera cependant
pas, à elle seule, un changement de la
réalité sur le terrain. Nous devons plus
que jamais rester mobilisés, et nous
appuyer sur cette décision pour exiger,
au côté de nos partenaires palestiniens,
israéliens et français, la fin de la
colonisation et de l’occupation
militaire de la ville d’Hébron,
désormais classée comme patrimoine
palestinien et toujours en péril.
Le Bureau national
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