Communiqué
Face aux fauteurs de guerre,
l’urgence de la protection du peuple
palestinien
AFPS
Mercredi 9 mai 2018
En décidant le retrait des États-Unis de
l’accord multilatéral avec l’Iran,
Donald Trump répond aux demandes
formulées depuis le départ par le
gouvernement israélien. Déjà en 2015, à
l’époque de la négociation finale de
l’accord, Netanyahou s’était déplacé
lui-même devant le Congrès des
Etats-Unis, au mépris de tous les usages
diplomatiques et derrière le dos de
Barack Obama, pour tenter de faire
capoter cet accord. Et ces derniers
temps, le gouvernement israélien n’a pas
ménagé ses efforts, y compris en
manipulant l’information, pour
influencer la décision finale des
États-Unis.
La logique de guerre est en route.
L’État d’Israël en est à la fois
l’inspirateur et l’instrument. Seule
puissance nucléaire de la région et doté
d’une des premières armées du monde, il
ne fait pas mystère de ses dernières
attaques contre les forces iraniennes en
Syrie, et cherche des prétextes pour les
étendre ou pour attaquer l’Iran. Les
conséquences seraient considérables pour
l’avenir de la région et au-delà pour la
paix dans le monde.
Cette logique de
guerre se conjugue et s’amplifie avec la
répression terrible exercée par Israël
contre le peuple palestinien. Alors qu’à
Gaza, les manifestants pacifiques
continuent à être la cible des tirs de
l’armée israélienne, la semaine
prochaine s’annonce comme celle de tous
les dangers. Lundi prochain, le 14 mai,
Israël et les États-Unis vont réaliser
une nouvelle provocation en inaugurant
l’ambassade des États-Unis à Jérusalem
au mépris du droit international, ce qui
ne peut qu’accroître la colère légitime
des Palestiniens. Le lendemain, mardi 15
mai verra la commémoration du 70ème
anniversaire de la Nakba - la
catastrophe pour les Palestiniens : dans
toute la Palestine, les "marches du
retour" s’annoncent particulièrement
nombreuses.
Fort du soutien de
Trump, Netanyahou se croit tout permis,
et c’est le peuple palestinien qui est
aujourd’hui en danger. La France et
l’Europe doivent agir d’urgence pour sa
protection :
-
en rappelant au plus haut niveau et
de la manière la plus solennelle
l’interdiction d’utiliser des armes
de guerre contre des manifestants
non armés,
-
en portant secours aux blessés
palestiniens, notamment à Gaza,
-
en agissant pour que l’État d’Israël
et ses dirigeants, coupables de
crimes de guerre, soient comptables
de leurs actes : les enquêtes
internationales doivent être menées,
la Cour Pénale Internationale doit
s’en saisir, et toute coopération
militaire entre la France et Israël
doit être suspendue.
C’est le sens de la
demande que nous avons faite la semaine
dernière au président de la République
et au ministre des Affaires étrangères.
Nous attendons des interventions
solennelles et concrètes, au plus haut
niveau, avant qu’il ne soit trop tard.
Le Bureau national
de l’AFPS
9 mai 2018
Photo : Par
Muhammad Sabah le 27 Avril 2018 pour
B’Tselem
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