Communiqué
Face au « blanchiment » de la
colonisation,
agir d’urgence
AFPS
Mercredi 8 février 2017
Le 6 février la Knesset a adopté en 3ème
lecture la loi « légalisant » le vol des
terres au profit des colonies qui
n’étaient pas jusqu’ici officiellement
reconnues par l’Etat d’Israël. Cette
mesure est un feu vert et un
encouragement donné à la frange la plus
extrême des forces au pouvoir en Israël.
Elle est une provocation et un défi
lancé à toutes les nations comme à
l’opinion mondiale.
En
réponse, l’Union européenne, avançant
l’argument d’une absence de consensus en
son sein, a fait connaître le report
sine die du Conseil d’association prévu
pour le 28 février dont l’objet pouvait
aboutir à un « rehaussement » de fait
des relations UE-Israël. Il était
effectivement insupportable qu’une telle
réunion puisse se tenir.
Mais
c’est de réactions urgentes à une toute
autre échelle dont nous avons besoin
aujourd’hui et aucun Etat européen ne
doit s’abriter derrière des divergences
entre pays membres pour fuir ses
responsabilités.
La
France et les pays de l’UE qui ont
soutenu la résolution 2334 du Conseil de
sécurité doivent aujourd’hui dire non.
Non à cette opération de « blanchiment »
et à l’extension accélérée de la
colonisation, crime de guerre au regard
de la 4ème Convention de Genève.
La
France, qui avait réuni en janvier à
Paris 70 pays pour rappeler les
paramètres d’une solution politique sur
la base de la coexistence de deux Etats,
ne peut se borner à répéter
mécaniquement sa condamnation de la
colonisation alors que les faits
accomplis sur le terrain la minent
chaque jour un peu plus. Et quelle
crédibilité à se réclamer de la solution
à deux Etats, alors qu’on en a reconnu
un depuis 68 ans et que l’autre reste en
attente d’une décision indéfiniment
repoussée ?
La
France doit prendre des mesures
politiques à hauteur de la gravité de la
situation. Elle peut et doit interdire
l’entrée sur son territoire des produits
et services issus de la colonisation.
Elle peut et doit immédiatement cesser
toute relation commerciale avec les
colonies israéliennes en Palestine
occupée. Elle peut et doit, en
application des clauses de son article
2, engager tous les moyens en son
pouvoir pour la suspension de l’Accord
d’association UE-Israël. Elle peut et
doit, comme elle l’avait annoncé et
comme le Président de la République s’y
était engagé, reconnaître l’Etat de
Palestine dans les frontières du 4 juin
1967 avec Jérusalem-Est pour capitale.
A
défaut, elle aura à assumer les graves
conséquences qui s’en suivront pour les
peuples sachant que rien ne fera
disparaître l’existence et la résistance
du peuple palestinien.
Le
Bureau national
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