Opinion
Avec Georges Gumpel,
l'UJFP embarque pour Gaza
Georges
Gumpel
Dimanche 26 juin
2011
C'est notre
camarade et ami Georges GUMPEL de Lyon
qui portera la voix de l'UJFP sur le
«Louise Michel», un des deux bateaux
français avec le «Dignité-Al Karama» qui
partiront en début de semaine prochaine
avec les dix autres de la Flotille
internationale vers Gaza. Leur but :
dire non au blocus de Gaza installé par
Israël depuis 4 ans à présent - un
blocus illégal aux termes du droit
international, et qui emprisonne un
million et demi de personnes dans des
conditions indignes dénoncées par
l'UNWRA et de nombreuses ONG
internationales.
Georges Gumpel a accepté la
responsabilité d'agir au nom de tous les
membres de l'UJFP et plus largement de
tous les français juifs indignés par le
blocus par l'occupation et la
colonisation des territoires
palestiniens occupés, et de dire NON!
Nous ne nous identifions pas à cette
politique, nous refusons ses crimes, et
surtout nous refusons d'être désignés
d'office comme les soutiens
inconditionnels d'Israël. Notre judéité
comme notre humanité et notre
citoyenneté, sont les moteurs de notre
action contre l'injustice, contre les
violations des droits humains et du
droit international commises par Israël.
Rien ne peut justifier ou légitimer le
siège de Gaza, comme rien ne justifie
les attaques incessantes dont cette
étroite bande de terre est la cible
depuis des années maintenant. La
défaillance de la communauté
internationale la rend complice de cette
situation tragique . Georges Gumpel
représente aussi le réseau européen des
Juifs pour une paix juste auquel est
affiliée l'UJFP. D'autres membres de ce
réseau seront sur des bateaux européens
avec le même message de solidarité avec
la population de Gaza et de refus du
blocus.
Né en 1937 à Paris d'une famille juive
française laïque et totalement étrangère
à la question du sionisme, il a exercé
la profession de fleuriste décorateur
jusqu'à sa retraite. Il est veuf et
grand père de deux petites filles.
Victime du nazisme et des lois racistes
et fascistes du gouvernement français de
Vichy, il a été un enfant caché dès 1943
dans une institution religieuse
lyonnaise, puis dans une famille de
paysans pauvres de Haute-Loire jusqu'à
la libération. Il est fils d'un déporté
«mort pour la France» à Melk en Autriche
en avril 1945.
Son père a été arrêté à Lyon fin juillet
1944 en distribuant des tracts, et
déporté dans le convoi du 11 août 1944 à
Auschwitz.
Georges était partie civile au procès de
Klaus Barbie à Lyon en 1987. Barbie
était inculpé du seul chef d'accusation
de crimes contre l'humanité, dont ceux
relatifs au convoi du 11 aout 44 pour la
déportation d'un nombre indéterminé
d'hommes, de femmes et d'enfants (entre
600 et 800) .
Georges est devenu selon ses propres
termes un «juif-politique» en 2000
lorsqu'il s'engage dans l'UJFP qu'il a
contribué à construire et développer
notamment dans sa région lyonnaise mais
aussi nationalement. Il est membre du
bureau national de l'UJFP.
Son engagement marque son refus des
crimes commis par Israël envers les
Palestiniens, crimes commis en utilisant
et manipulant son histoire, et aussi son
refus que des organisations juives comme
le CRIF soutienne bruyamment la
politique israélienne en son nom. Il
s'engage aussi pour la défense des
droits légitimes du peuple palestinien,
pour la défense et le respect du droit
international.
A travers ce combat il est devenu,
dit-il, «un anti sioniste conséquent»,
exigeant l'application du droit
international et que les auteurs des
crimes commis dans les Territoires
Palestiniens Occupés , à Gaza, soient
jugés devant les instances
internationales compétentes.
Engagé avec l'UJFP, en France contre le
racisme et la xénophobie devenues
politiques d'Etat, il trouve naturel et
cohérent de cacher à son tour chez lui
pendant quelques mois un jeune marocain
sans papier menacé d'expulsion. Lors de
l'arrestation de ce jeune homme il
entendra stupéfait le commandant de la
police des frontières Rhône Alpes lui
dire: «nous avons toujours su qu'il
était chez vous, mais vous comprenez
bien que nous n'aurions jamais pu entrer
chez vous.» Cette phrase pour lui comme
pour nous illustre ce que l'on peut ou
doit faire «en tant que juif» dans notre
pays.
Il est convaincu comme nous tous que la
campagne «un bateau français pour Gaza»
correspond à un tournant majeur dans
l'opinion publique française. Elle est
l'expression du rejet profond par la
société civile de la politique
israélienne comme de la politique du
gouvernement français et de l'Union
Européenne.
Nous sommes fiers aujourd'hui avec lui
que notre travail politique au sein du
mouvement de solidarité ait su imposer
notre voix et notre présence dans ce
combat essentiel.
Georges est aujourd'hui un heureux
passager du Louise Michel, il représente
notre confiance et celle de la société
civile toute entière dans la justice.
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