Communiqué
Acte de
désobéissance civique,
pourquoi je ne reçois pas M. Le Ministre
François Lamy?
Toumi Djaidja
Toumi
Djaidja
Lundi 14 octobre 2013
SYMBOLE et INITIATEUR de « La Marche
pour l’égalité et contre le racisme »
(15 octobre - 3 décembre 1983)
Acte de désobéissance civique, pourquoi
je ne reçois pas M. Le Ministre François
Lamy?
Récupération ou reconnaissance de « La
Marche pour l’égalité » ?
Dans ce contexte de commémoration des 30
ans de la Marche pour l'Egalité, je me
vois dans l’obligation de sortir de ma
réserve. Pendant 30 ans j'ai nourri
l'espoir que l'égalité soit le chantier
permanent de la République celle à
laquelle nous aspirons tous. Mais
aujourd’hui force est de constater,
malgré des avancées certaines,
l'inégalité frappe toujours voire plus
encore.
Je parle de ces femmes, de ces hommes
sacrifiés sur l’autel des inégalités.
Beaucoup d’entre nous vivent dans des
conditions inadmissibles, laissés non
pas sur le bas-côté de la route mais
dans le fossé des inégalités : le
mal-logement, l’exclusion, la
paupérisation, la marginalisation. Si ce
système continue tel quel, il est à
parier qu’il court à sa perte. Je suis
comme des millions de nos concitoyens
une victime de la guerre sociale.
La Marche pour l’égalité doit s’inscrire
dans l’histoire commune pour rappeler
que la République ne doit laisser aucun
répit à la lutte pour le droit à la
dignité, le droit pour la
non-discrimination.
Je ne peux cautionner l'inaction
politique en signant un chèque en blanc
au gouvernement.
Si certains cherchent à capter
l’héritage sympathie suscité par la
Marche à travers cette commémoration,
cela ne peut se faire à moindre frais.
La commémoration doit être un moment
fort où des décisions politiques
courageuses et concrètes sont prises
pour que l’histoire de nos quartiers
populaires s’inscrivent enfin dans
l’histoire de notre pays.
Nous savons la rupture de la
transmission, ses conséquences et ses
enjeux. Il nous faut nous construire une
histoire commune, partagée par le plus
grand nombre pour que vive la mémoire.
Nous savons que l’histoire c’est la
projection, que ce qui manque à notre
jeunesse c’est l’identification
projective vitale à sa construction.
Mais comment cela est-il possible si
l’histoire est amputée ? Là où est née
cette marche aujourd’hui dans ce
quartier des Minguettes, la jeunesse ne
peut relater cette histoire.
Après l'espoir qui a porté les
électeurs, c'est dans l'isoloir que
chaque citoyen devra prendre sa
responsabilité.
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