Communiqué de presse
L'ULB, Caroline
Fourest et la liberté
Tariq
Ramadan
Tariq
Ramadan
Jeudi 9 février
2012
J’ai été tenu au courant des troubles
qui ont eu lieu le mardi 7 février à
l’Université Libre de Bruxelles (ULB) et
d’aucuns ont voulu m’associer au
groupuscule perturbateur : or, je tiens
à préciser ici que je m’oppose fermement
et condamne sans conditions les
interventions et provocations de
certains auditeurs dans le public ayant
pour objectif d’empêcher un intervenant
de s’exprimer. Quels que soient les
propos tenus, ils doivent être entendus
et l’on se doit d’y répondre avec la
seule arme de la pensée critique. C’est
la raison pour laquelle Madame Caroline
Fourest, invitée à donner une
conférence, aurait dû pouvoir s’exprimer
et débattre librement à l’ULB.
J’ai lu par ailleurs (« Le Soir » du
08 février 2012) que Mme Caroline
Fourest poursuit son entreprise de
désinformation sur le mode de ce
qu’avait révélé Pascal Boniface dans son
livre « Les intellectuels faussaires »
(JC Gawsewitch Editeur - 20 mai 2011) :
il avait, preuves et arguments à
l’appui, qualifié Caroline Fourest de «
serial menteuse ». Une fois encore,
alors qu’elle s’exprime à l’Université
Libre de Bruxelles, elle ose affirmer
que cette même université avait décidé,
par la voix de son ancien recteur, de ne
plus m’inviter à la suite d’une
conférence qui « avait tourné au
négativisme sur le génocide arménien ».
La Direction de l’Université pourra
elle-même témoigner que la raison
invoquée par Mme Caroline Fourest est
une contre-vérité (cela fait longtemps
que j’ai reconnu le génocide tout en
m’opposant à la loi mémorielle
française). J’ai effectivement été
écarté par les instances dirigeantes de
l’ULB qui ont finalement reconnu leur
erreur, et fait marche arrière, sous la
pression de professeur(e)s et
d’étudiant(e)s et j’ai pu, depuis,
intervenir trois fois dans cette même
université.
C’est Mme Caroline Fourest, par
ailleurs, qui ne fait pas honneur aux
valeurs de liberté qu’elle dit prôner
lorsqu’elle soutient publiquement les
décisions administratives qui
m’empêchent de m’exprimer dans les
universités (à l’ULB – son intervention
en ce sens fut filmée il y a quelques
années – comme dans les universités
françaises). Ma réponse à ses
contradictions et à ses manipulations
est néanmoins sans appel : je persiste
donc et signe, et je répète ici que les
portes de l’Université doivent rester
ouvertes à toutes les sensibilités, de
même qu’aux journalistes et
chroniqueuses telles que Mme Caroline
Fourest, et ce même si dans ses écrits,
livre après livre, article après
article, le mensonge l’emporte nettement
sur la vérité.
Tariq RAMADAN
© Tariq Ramadan
2010
Publié le 9 février 2012
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